jeudi 31 mai 2012

1868 : Première course cycliste


C'est au parc de Saint-Cloud à Paris qu'a lieu la première course de vélo. Le vainqueur franchit les 1 200 mètres en 3 minutes 50 secondes. Le vélocipède (véloce = rapide et pède = pieds) a été conçu par les frères Michaux en 1861. La première course de ville à ville aura lieu l'année suivante, entre Paris et Rouen. James Moore, le vainqueur, parcourra les 123 kilomètres en 10 heures 25 minutes, sur un vélo pesant près de 30 kilogrammes. L'engouement pour la bicyclette est tel que l'Union vélocipédique de France sera créée en 1881 afin de gérer le calendrier des compétitions.

mercredi 30 mai 2012

1968 : De Gaulle dénonce la "chienlit"


Après s'être éclipsé une journée en s'envolant vers Baden-Baden sans même prévenir son premier ministre, Charles de Gaulle prononce un discours de fermeté face aux manifestations. Dénonçant la "chienlit" comme il l'avait déjà fait le 15 mai, il appelle à une manifestation pour soutenir le pouvoir en place. Il décide également de dissoudre l'Assemblée. Ses choix semblent efficaces puisque les contre-manifestations connaissent un grand succès et que les gaullistes sont renforcés au Parlement après les législatives organisées en juin. Mais de Gaulle ne bénéficiera en fait que d'un sursis d'un an.

mardi 29 mai 2012

2005 : Les Français rejettent la Constitution européenne


Avec 54,87 % des voix contre, les Français rejettent le projet de traité constitutionnel européen après une campagne qui avait divisé tous les partis politiques. La participation est la même que pour le précédent référendum sur l'Europe, celui de Maastricht en 1992 : 69,74% d'électeurs se sont mobilisés. La France est le 10ème pays à se prononcer sur le texte, et le deuxième par référendum après l'Espagne. Mais c'est aussi le premier à dire "non".

lundi 28 mai 2012

1871 : La Commune de Paris écrasée dans le sang

Au terme de la "Semaine sanglante" (21-28 mai 1871), la Commune de Paris est écrasée. En mars, les Parisiens humiliés par la défaite face aux Prussiens et mis sous pression par un long siège, s’étaient révoltés contre le gouvernement de Thiers. Un mouvement insurrectionnel avait alors pris le pouvoir sous le nom de "Commune de Paris". Le chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, réfugié à Versailles, lance contre la capitale cinq corps d'armée. Les combats de rue et la répression terrible de la Commune feront au total plus de 20 000 victimes, parmi lesquelles on compte femmes et enfants. A cela s'ajoutent les incendies des Tuileries, du Palais de Justice, de l'Hôtel de Ville et du Palais Royal.

dimanche 27 mai 2012

1968 : Signature des accords de Grenelle


Les négociations entamées le 25 mai entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, aboutissent aux accords signés au ministère des Affaires sociales, rue de grenelle. Ils prévoient l'augmentation du SMIG (salaire minimum) de 25%, des salaires de 10% et la réduction du temps de travail. Mais ces concessions ne satisfont pas la base ouvrière et la grève continue. C'est l'impasse, la crise sociale de mai 68 débouche alors sur une crise politique. Le 30 mai, De Gaulle annoncera la dissolution de l'Assemblée et reprendra le pays en main.

1942 : Assassinat de Reinhard Heydrich


Né le 7 mars 1904, Reinhard Heydrich a été le plus proche adjoint de Himmler, et l'un des plus célèbres dirigeants du parti nazi. Il fait partie des organisateurs de la célèbre Nuit des longs couteaux, qui a permis à la SS de passer sous le contrôle direct d'Hitler. Le 27 mai 1942, il est assassiné par trois résistants tchèques qui ont été parachutés depuis Londres : Josef Val?ik, Jozef Gab?ik et Jan Kubiš.

1921 : Création du Code de la route

Un décret institue le premier Code de la route, bientôt suivi du permis de conduire. C'est la transformation d'un code de bons usages en un code administratif. La circulation automobile a d'abord été soumise à la loi de 1851 concernant "la police du roulage et des messageries". En 1899, un décret a limité la vitesse des véhicules à moteur à 30 km/h en rase campagne. Le contenu du Code sera modifié à de nombreuses reprises afin de tenir compte de l'évolution des véhicules et des voies routières.

samedi 26 mai 2012

1972 : Signature des accords SALT I


Les Etats-Unis et l’URSS signent les accords SALT (Strategic Arms Limitation Talks, « négociations sur la limitation des armes stratégiques ») et poursuivent ainsi leur politique dite de "Détente". Ce traité est organisé en deux volets : l’un concernant les missiles anti-balistiques et réglementant leur emplacement, le nombre de radars, etc., l’autre portant sur les lance-missiles et limitant leur nombre.

vendredi 25 mai 2012

1958 : De Gaulle appelé à la présidence du Conseil


Face aux événements d'Algérie, de Gaulle, appuyé par Jacques Chaban-Delmas, prépare depuis le début du printemps son retour dans la vie politique française. En effet, de nombreuses personnalités avaient jusqu'alors appelé à son retour pour gérer la situation difficile et le climat d'insurrection qui règnent en France. Après avoir rassuré sur ses visées démocratiques tout en s'affirmant prêt à prendre en charge la direction du pays, il est appelé par le Président de la République René Coty à prendre la présidence du Conseil. Il a alors les pleins pouvoirs pour réviser la constitution.

jeudi 24 mai 2012

1941 : Le "Bismarck" coule le "Hood"


Le cuirassé allemand "Bismarck" coule le croiseur "HSM Hood", l'orgueil de la Royale Navy, dans l'Atlantique Nord. 1 400 marins périssent. Aussitôt l'amirauté britannique alerte tous ses navires et diffuse l'ordre : "Trouvez et coulez le Bismarck". Trois jours plus tard, le "Bismarck" sera torpillé au large de Brest par des croiseurs britanniques, emportant 1 800 personnes avec lui.

mercredi 23 mai 2012

1992 : Le juge Falcone assassiné par la mafia


Le juge italien Giovanni Falcone, symbole de la lutte anti-mafia, est tué avec trois de ses gardes du corps dans un attentat à l'explosif commis près de Palerme, en Sicile. Deux mois plus tard, c'est son successeur, le juge Paolo Borsellino, qui est victime d'un attentat à la voiture piégé. Ces deux meurtres briseront l'omerta (loi du silence) et entraîneront une mobilisation populaire sans précédent contre "la pieuvre" en Italie.

mardi 22 mai 2012

1939 : Signature du pacte d'Acier

Les ministres allemand et italien des Affaires étrangères, von Ribbentrop et le comte Ciano, signent à Berlin un pacte d'assistance militaire offensif. Il scelle officiellement l'union des forces de l'Axe déjà définie en novembre 1936 : l'Allemagne nazie (qui a annexé l'Autriche et la Tchécoslovaquie) et l'Italie fasciste (qui a annexé l'Albanie). Le 1er septembre, l'Allemagne envahira la Pologne et déclenchera la Seconde Guerre mondiale.

lundi 21 mai 2012

1904 : Création de la FIFA

La Fédération internationale de football association (FIFA) est fondée à Paris par sept pays européens. Jusqu’en 1909, la FIFA ne comptera que des associations européennes. Les premiers membres non-européens seront l’Afrique du Sud en 1910, l’Argentine et le Chili en 1912, les Etats-Unis en 1913. C'est le début des activités internationales de la FIFA. Face à ces difficultés et aux différences de niveau entre l'Europe et les autres continents, la première coupe du monde ne pourra être organisée qu'en 1930. La FIFA compte aujourd'hui plus de 200 pays membres.

dimanche 20 mai 2012

République et société


De 1880 à nos jours, la République a dû s’adapter aux évolutions culturelles et sociales. L’idée républicaine a dû répondre aux bouleversements des structures sociales, à l’affirmation des femmes ou encore aux mutations des religions.

I. Pourquoi le Front Populaire marque-t-il une rupture dans l’histoire des rapports entre les ouvriers et la République ?

A. Des ouvriers longtemps marginalisés dans la République

- Des ouvriers plus nombreux et mieux organisés : Avec la 2nde RI, le nombre d’ouvriers augmente. Hommes et femmes se regroupent dans les villes. Leurs conditions de travail sont très dures : Journées de travail de plus de 12 heures, salaires ne permettant que de se loger et de se nourrir, pas de protection sociale.

Dans les années 1890-1900, les revendications sociales se développent et les ouvriers s’organisent par le biais des syndicats (Association de personnes ayant pour but la défense d’intérêts communs surtout dans le domaine professionnel) comme la CGT en 1895. Ils ont souvent recours à la grève (1864) et la SFIO (Ancêtre du PS) voit le jour en 1905 pour défendre les intérêts des ouvriers.
- Une forte répression et les 1ères lois sociales : Les grèves sont réprimées avec force par les gouvernements républicains qui veulent empêcher le blocage des usines. La violence de la répression par la police et l’armée est souvent à l’origine de morts (Ex : Gouvernement Clémenceau 1906, 1907, le « briseur de grèves »)

Cependant, face aux revendications croissantes, la République légifère : Interdiction du travail de nuit pour les femmes en 1892, repos hebdomadaire obligatoire en 1906, une loi sur les retraites, financées par les employeurs, les salariés et l’Etat est votée en 1910 mais ses effets restent limités.

B. 1936, une rupture dans les relations entre la République et les ouvriers

- Les difficultés des ouvriers : Malgré la croissance des années 20, les ouvriers (40% de la population) voient leurs conditions de vie s’améliorer très lentement. L’essor du travail à la chaîne, les cadences et les salaires au rendement sont critiqués. Dans les années 30, la crise est à l’origine d’une montée du chômage (12 000 chômeurs en 1930, 500 000 en 1935)

- La victoire de la gauche unie : Devant la montée de l’extrême droite et les émeutes du 6 février 1934 perçues comme une tentative de coup d’Etat, les partis de gauche (PCF, SFIO et Parti Radical) forment une alliance électorale : Le Front Populaire. Leur programme (le Pain, la Paix et la liberté) leur permet de remporter les législatives et 1936. Léon Blum forme un gouvernement. Ce succès déclenche une vague d’espoir et l’attente des 1ères mesures déclenche des grèves d’espoirs (Les grèves joyeuses). Les ouvriers aspirent à une reconnaissance.

- Les mesures du Front populaire : Pour la 1ère fois, l’Etat joue le rôle d’arbitre dans le dialogue entre le patronat et les syndicats. Les 7 et 8 juin 1936, les accords de Matignon prévoient une hausse des salaires, mettent en place des conventions collectives (Accords relatifs aux conditions de travail et aux garanties sociales négociées par les syndicats salariés et les organisations patronales. Ils remplacent le contrat de travail individuel). Le temps de travail est réduit de 48 à 40 heures et les deux semaines de congés payés sont adoptées.

- Une rupture politique : Le Front populaire, devant des désaccords internes et l’échec de sa politique économique se dissout en 1937. L’augmentation des salaires et le temps de travail seront remis en cause mais cet épisode reste inscrit dans les mémoires ouvrières comme la reconnaissance de la question sociale.


C. Vers une république sociale

- Au lendemain de la 2nde Guerre mondiale, la République réaffirme sa dimension sociale : Comités d’entreprise, sécurité sociale qui étend la protection à tous les travailleurs, création du SMIG en 1950.

- Les grèves de mai 68 permettent d’obtenir une 4° semaine de congé payé (5° en 1981 par Mitterrand). Les lois Aubry en 1998 mettent en place les 35 heures.

Les ouvriers, catégorie exclue de la République s’intègre peu à peu. Cependant, la fin des 30 Glorieuses et la tertiarisation de l’économie réduisent le nombre d’ouvrier dans la population active. Beaucoup se réfugient dans le vote protestataire, à l’extrême droite ou à l’extrême gauche.

II Quelle est la place des religions dans une République laïque ?

A. La naissance de la République laïque

- Fin XIX°, la France est sous le régime du Concordat depuis 1801 (Bonaparte). L’Eglise catholique est désormais placée sous le contrôle de l’Etat et doit partager sa place avec d’autres cultes (Protestantisme et judaïsme). Ceci lui permet de garder un rôle majeur dans la société, l’Etat lui confiant des missions de service public comme l’enseignement ou l’action sanitaire.

- Quand les Républicains arrivent au pouvoir dans les années 1870, l’Eglise catholique est un adversaire politique opposée à la république. Or, l’éducation est largement assurée par des congrégations (Association de religieux ou de religieuses)

B. Les grandes lois laïques de la III° République

- Dès 1871, la III° République entend délimiter clairement les attributions des Eglises et de l’Etat. Cette laïcisation (Mise en pratique des principes de laïcité à l’intérieur d’un Etat, c’est-à-dire une politique de neutralité par rapport aux différents cultes) commence par les hôpitaux de Paris en 1880. Les crucifix sont retirés des murs. Dans les tribunaux, le nom de Dieu est supprimé des serments. Cependant c’est dans le cadre de l’école que les actions sont les plus importantes : Ecole gratuite, laïque et obligatoire en 1881/82 par Jules Ferry, interdiction de l’enseignement aux congrégations en 1902

- Entre 1899 et 1904, les radicaux mènent une politique anticléricale qui durcit les relations entre la République et la papauté. La loi du 9 décembre 1905 garanti la liberté de conscience, le libre exercice des cultes, mais n’en reconnaît, ni n’en subventionne aucun. Elle débouche sur la querelle des inventaires des biens du clergé pour la mise en place des associations cultuelles.

C. La laïcité en question

- Après la 1ère Guerre mondiale, le climat s’apaise entre l’Eglise catholique et la République. (la chambre conservatrice de 1919 accepte de maintenir le Concordat en Alsace Moselle). En 1945, le principe de laïcité est inscrit dans la constitution et la sécularisation (Réduction de l’influence de la religion dans la sphère publique) se développe.

- L’Ecole se retrouve souvent au cœur du débat comme en 1984 avec la mobilisation des catholiques contre un projet de grand service public de l’enseignement ou en 1989 avec l’affaire du voile islamique. L’application de la laïcité n’est pas toujours facile notamment avec l’émergence du communautarisme (Conception de la société sur une organisation en communauté inconciliable avec l’égalité individuelle de la République).

III. Comment les droits de la femme se sont-ils affirmés au XX° siècle ?

A. La reconnaissance des droits civils et politiques

La République délivre la femme du droit napoléonien qui l’avait placée sous la tutelle masculine : Retrait d’argent sur son livret d’épargne sans l’autorisation de son mari en 1895. En 1907, elle peut disposer de son salaire mais pas de ses autres biens. La 1ère Guerre mondiale accélère cette émancipation (Mouvement des suffragettes, militant pour le droit de vote des femmes dans l’entre-deux-guerres) mais il faut attendre 1944 pour le droit de vote. La Constitution de 1946 entérine cette conquête mais cette égalité des droits ne s’accompagne pas d’une égalité d’accès aux fonctions politiques. En 2000 une loi sur la parité prévoit l’alternance homme-femme sur les scrutins de liste (Municipales, régionales : 47,6% dans les conseils régionaux en 2004) mais elles restent très minoritaires à l’Assemblée Nationale (18,5% en 2007)

B. Une scolarisation massive mais une professionnalisation toujours inégale

- L’école républicaine est un vecteur d’émancipation féminine. Il faut attendre 1924 pour que les programmes scolaires soient les mêmes pour les garçons et les filles. En 1964, pour la 1ère fois le nombre de bachelières est supérieur au nombre de bacheliers.
- Dans le monde du travail, les inégalités demeurent. Le travail des femmes est ancien et pendant longtemps, il n’est pas comptabilisé (Femmes d’agriculteurs, de commerçants). Au XX° siècle, présente dans l’industrie (36% de la main d’œuvre), on les trouve dans le textile ou l’alimentaire. Elles sont souvent peu qualifiées et moins payées. A partie de 1945, la tertiarisation de l’économie leur profite. Des lois sont votées contre la discrimination (Loi Roudy en 1983), sur l’égalité de salaire (2006) mais aujourd’hui encore elles sont peu nombreuses aux postes de direction des grandes entreprises et, à qualification égale, elles gagnent 20% de moins que les hommes en moyenne).

C. Le combat pour le droit de disposer librement de son corps
- En 1949, Simone de Beauvoir publie le « Deuxième sexe » et affirme que l’on ne naît pas femme mais qu’on le devient. Un autre avenir que la maternité est possible. En 1960, le mouvement français pour le planning familial ouvre des centres et prescrit des contraceptifs venant de l’étranger. La loi Neuwirth en 1967 légalise la contraception. Le Mouvement de Libération de la Femme (1970) milite pour que la maternité soit un choix (Manifeste des 343 en 1971). L’avortement clandestin est responsable de la mort de 300 femmes par an. La loi Veil, votée dans un climat très violent, légalise l’IVG en 1974.

Une République, 3 Républiques


Le terme de République que l’on peut employer au singulier comme au pluriel a plusieurs significations : Un régime politique, un fonctionnement particulier, un imaginaire mais aussi des valeurs mises en place par la III° république et toujours vivantes aujourd’hui. La République n’est pas un modèle statique, elle évolue (3 républiques se sont succédées depuis 1870) : Elle fait l’objet de débats tant sur le plan intérieur (évolution sociale) qu’extérieur (guerres mondiales, guerres de décolonisation).

I. Comment la République et ses valeurs se sont-elles enracinées en France entre 1880 et 1890 ?

A. Une naissance inattendue et « Le long enracinement à l’ombre des lys » (Françoise Marcard, historienne)

- Proclamée le 4 septembre 1870, après la défaite impériale de Sedan, la III° République n’est d’abord qu’un régime provisoire de Défense nationale (proclamée à Paris lors de ce vide politique). Elle va devoir s’installer, convaincre car la majorité des français ne semblent pas la souhaiter.

- En 1871, Les républicains sont minoritaires à l’assemblée nationale (assemblée majoritairement monarchiste) et doivent faire face à l’épisode de la Commune (insurrection populaire parisienne matée dans un bain de sang).

- Le 16 mai 1877, une crise politique va donner raison à la République : Mac Mahon, président de la République, monarchiste, hostile à des lois sur la presse dissout la chambre=> de nouvelles élections législatives donnent raison aux républicains. Le droit de dissolution ne sera jamais plus utilisé sous la III°.

- Les lois constitutionnelles de 1875 (votées à une voix de majorité) apportent la légalité institutionnelle : Régime parlementaire / Chambre élue au SU direct = caractère démocratique / Sénat : 75 des sénateurs sont inamovibles = caractère aristocratique, les autres sont élus au SU indirect et renouvelables par tiers tous les 3 ans / Les deux chambres = pouvoir législatif / Président doté de larges pouvoirs (nomination ministres et fonctionnaires, force armée, initiative des lois, exécute les lois. + pouvoirs sur Sénat et Chambre (droit de les convoquer, de les ajourner, de fermer une session, de dissoudre la chambre après avis du Sénat) / Mais faiblesse de la fonction présidentielle car le président est nommé par les chambres réunies en Assemblée nationale. Même s’il est élu pour 7 ans et rééligible, il tient ses pouvoirs de l’Assemblée. D’autre part, il est irresponsable : chacun de ses actes doit être contresigné par un ministre.

B. Stratégies et instruments utilisés par le pouvoir républicain pour obtenir le soutien de la population

- Mesures pour gagner l’adhésion des Français

Les lois : Presse + réunions publiques autorisées 1881-1884 => la liberté d’expression est garantie

Sociales 1881-1884

Syndicalisme autorisé 1884 = loi Waldeck Rousseau : autorisation des associations patronales et ouvrières

Association 1901

Séparation Eglise-Etat 1905 : jusqu’alors, les rapports entre l’Etat et l’Eglise étaient définis par le Concordat (1802) ; le catholicisme était « la religion de la grande majorité des citoyens français », les ministres des cultes recevaient un traitement du gouvernement (comme les fonctionnaires) ; le gouvernement nommait les évêques. Avec la loi de  séparation on reconnaît la liberté de culte, les prêtres ne sont plus payés par l’état, les biens doivent être rendus  (inventaires parfois très impopulaires)

Instruction (Lois Jules Ferry) 1881/82 : laïcité (= neutralité de l’état à l’égard des confessions religieuses), gratuité, caractère obligatoire pour les enfants de 6 à 13 ans

Les symboles / fêtes : 1880 : 14 juillet devient fête nationale et La marseillaise devient l’hymne national / Adoption définitive du drapeau tricolore

- Valeurs républicaines que ces lois désirent renforcer : Démocratie, Suffrage universel, Egalité (=> enseignement ; pas d’égalité sans éducation ), Patriotisme (pas uniquement une valeur de droite) et nationalisme, cf « Le tour de France par deux enfants » : manuel de primaire paru en 77 qui raconte les aventures de deux jeunes gens quittant la Lorraine après son annexion par l’Allemagne ; C’est à la fois un livre de lecture et de morale, un guide géographique et historique et une défense des valeurs patriotiques. Dans le même temps, en 89, le service militaire de trois ans, obligatoire pour tous les hommes, brasse les catégories sociales et leur fait prendre conscience de leur appartenance commune à une même patrie

- Influences que les républicains cherchent-ils à gommer : Celle de l’Eglise et celle des notables

C. Les Français se sont-ils facilement mobilisés, quel bilan peut-on en tirer ?

- Le SU ne fait plus débat (il est profondément ancré dans les campagnes après la loi de 84 qui donne à toutes les communes –sauf Paris- le droit d’élire leur maire) à l’exception du vote des femmes.

- L’école a-t-elle vraiment pu donner la même chance à tous ? Les élèves doivent fournir leur propre encre, une plume, du papier : les plus pauvres sont exclus



Conclusion : Les républicains s’appuient sur les idéaux de la révolution française (garantie des libertés individuelles- souveraineté populaire) ainsi que sur le positivisme (doctrine née au milieu du XIX° qui rejette toute connaissance non fondée sur la raison et l’observation scientifique).



II. La République, un idéal en construction permanente

A. L’affaire Dreyfus

- Plusieurs crises ébranlent la République à partir de 1889 (contestations des monarchistes, affaire Boulanger, scandale de Panama en 92, action terroriste des anarchistes (assassinat du président Sadi Carnot en 94) mais l’affaire Dreyfus divisera les républicains (dreyfusards / antidreyfusards) sur fond d’antisémitisme. Cette affaire d’espionnage va devenir une affaire d’opinion.

- L’affaire a déclenché l’engagement des intellectuels dans la vie politique. Elle met en évidence un double système de valeurs :

Dreyfusisme

Vérité, Justice,  Raison, Universalisme et  Droits de l’Homme (individualisme)                                                            

Antidreyfusisme

Autorité, Ordre, Instinct, Nationalisme exclusif- xénophobie – antisémitisme et Préservation sociale, le groupe est supérieur à l’individu (holisme)                                        

- L’affaire aboutit à une définition nouvelle du nationalisme français => il appartient dorénavant à la droite conservatrice. C’est un nationalisme exclusif avec ses phobies : Le système parlementaire, l’espionnage, allemand, l’étranger, le juif. Il prétend défendre une entité française enracinée dans l’histoire, dans un peuple, dans une religion. Cette entité est frappée de décadence et menacée par les étrangers. Une famille politique va s’efforcer de représenter ce nouveau nationalisme. (Ex : L’Action française de Charles Maurras)

- L’affaire révèle l’ampleur de l’antisémitisme français (mais constitue aussi une mise en garde contre la haine raciale). Trois sources antisémites apparaissent : Catholique (hostile au peuple déicide), Socialiste (Fourier/ Proudhon = Le juif incarne le marchand, le négociant, la spéculation) et une dérivée des grandes découvertes réalisées dans le domaine de la biologie avec la mise en forme d’un concept de « race »

- Cependant, la République résiste à l’affaire et est sauvegardée et les ligues nationalistes sont poursuivies.

B. Les combats de la Résistance et la refondation républicaine (De la défaite de 1940 à l’instauration de la IV° République)

1) La défaite de 40 provoque l’arrivée du maréchal Pétain au pouvoir, quels sont les caractères de ce régime ?

Le régime de Vichy est un régime autoritaire (« L’Etat français » dispose d’une milice, Organisation qui collabore avec la gestapo pour arrêter les Juifs, les résistants et les réfractaires au STO), personnel et antirépublicain (Concentration des pouvoirs, disparition des assemblées, politique antisémite, collaboration avec l’Allemagne nazie).

2) Comment la Résistance parvient-elle à faire triompher les valeurs républicaines, à refonder la république ?

a) Les valeurs résistantes sont –elles les valeurs de la République ?

Les valeurs de la République occupent une place modeste dans les motivations des premiers résistants (refus de la présence de l’occupant, lutte contre le fascisme sont les principales motivations). Ce n’est qu’à partir de l’été 1941 que la lutte contre Vichy et la réaffirmation de l’idée républicaine deviennent une priorité pour la Résistance intérieure et extérieure : La République devient le dénominateur commun entre les différents mouvements de résistance.

b) Par son fonctionnement même, la Résistance est une démocratie à l’œuvre.

Sur le plan politique, les élections de 1945 marquent un déplacement des forces politiques vers la gauche, avec l’effacement de la droite, le déclin des partis de gouvernement de la III° République et l’affirmation des mouvements issus de la Résistance dominés par les socialistes et les communistes. Mais le retour du parlementarisme entraîne celui du jeu des partis politiques et aboutit, à l’opposé de l’esprit de la Résistance et des conceptions du général de Gaulle, à l’établissement en 1946 d’une république proche dans son fonctionnement de la précédente.

 C. 1958 – 1962, une nouvelle République

1) L’ampleur du changement introduit par la crise du 13 mai 1958

Le 13 mai 1958, les partisans de l’Algérie française s’emparent du pouvoir à Alger. Ils forment un comité de salut public et appellent le général de Gaulle pour assumer le pouvoir. De Gaulle est investi des pleins pouvoirs le 1er juin 1958 pour 6 mois avec la charge de préparer une nouvelle Constitution.

En septembre 1958, les Français adoptent par référendum la nouvelle Constitution (79% de oui)

2) La V° république et de Gaulle

Le nouveau régime repose sur :

- La concentration des pouvoirs entre les mains du Président : Le Président est le chef des armées, il nomme le 1er ministre qui constitue son gouvernement. On parle d’un exécutif à deux têtes mais le 1er ministre est révocable par le Président.

- L’utilisation de moyens extraordinaires comme l’article 16 : Possibilité d’obtenir les pleins pouvoirs en cas de menace sur les institutions et gouverner par ordonnances (Utilisé lors du putsch d’Alger en 1961)

- L’établissement d’un dialogue direct avec les Français par le biais du référendum et des médias.

Il s’agit donc d’un régime mixte ou semi présidentiel, c'est-à-dire un régime parlementaire puisque le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale mais avec des pouvoirs étendus pour le Président.

3) 1962 : Le « commencement absolu de la Ve République » (Raymond ARON)

1962 : De Gaulle échappe à un attentat de l’OAS => émotion très vive et climat propice aux projets. De Gaulle veut achever son œuvre constitutionnelle et propose l’élection du président au SU direct. (Vu par certains comme contraire aux traditions républicaines car trop présidentiel : Une motion de censure (Déposée par des députés, si elle est votée, le gouvernement doit démissionner) est déposée. => De Gaulle dissout l’AN.

Un référendum est proposé aux français : Ils répondent favorablement à cette réforme de la constitution et légitiment les actions de Gaulle.

Conclusion : Cette réforme ouvre sur l’avenir en ce qu’elle annonce le fonctionnement des institutions pendant les décennies postérieures : Domination du président, tendance à la bipolarisation de la vie politique, rôle majeur de l’élection présidentielle. Elle favorise la personnalisation de la vie politique qu’accélèrent les progrès de la médiatisation.

1896 : Djibouti colonie française


Le territoire de Djibouti, situé dans la corne de l'Afrique (Est), devient officiellement une colonie française et prend le nom de "Côte française de Somalis". Implantés dans la région depuis 1862, les Français, sous l’impulsion de Léonce Lagarde, avaient fondé le port de Djibouti en 1888. En 1946, la colonie deviendra un Territoire d'outre-mer avant d'accéder à l'indépendance en 1977. La France continuera pourtant de se servir de Djibouti comme d'une base militaire en Afrique.

samedi 19 mai 2012

1974 : Giscard élu Président de la République


Valéry Giscard d’Estaing devance de peu, avec 50,8%contre 49,2%, le candidat socialiste François Mitterrand et devient Président de la République Française. L'union de la gauche autour d’un unique candidat avait pourtant propulsé Mitterrand à un score de 43,6% au premier tour. Mais Giscard saura réunir les voix de la droite et surtout convaincre les Français, avec, lors du débat télévisé d’entre deux tours, une phrase qui restera dans la mémoire collective : "vous n'avez pas le monopole du cœur".

vendredi 18 mai 2012

1899 : Première conférence de La Haye


La Première conférence de La Haye, dite aussi Conférence internationale de la Paix, commence le 18 mai 1899. Initiée par Nicolas II de Russie, elle aborde des thèmes comme le droit international humanitaire, la prévention des guerres et le désarmement. Des traités sont adoptés et les premières règles de droit coutumier sont mises en place, comme l'interdiction de certaines munitions. Une Cour internationale d'arbitrage est également créée.

jeudi 17 mai 2012

1944 : La bataille de Monte-Cassino


Durant la campagne d'Italie (1943-45), les tirailleurs marocains commandés par le général Juin brisent la résistance des armées allemandes à Monte-Cassino, entre Naples et Rome. Les Alliés perdront 115 000 hommes dans la bataille. Mais, ils peuvent désormais poursuivre leur progression en Italie. C'est le principal fait de gloire des troupes de la France Libre pendant la Seconde Guerre mondiale.

mercredi 16 mai 2012

2003 : Attentats terroristes à Casablanca


Plusieurs explosions meurtrières ravagent la ville de Casablanca, visant plus particulièrement les Juifs et les occidentaux. La responsabilité de ces attentats suicides reviendra aux dirigeants d’Al Qaida. Une trentaine de personnes périront et beaucoup seront blessées.

mardi 15 mai 2012

1991 : Une femme premier ministre


Edith Cresson est appelée à remplacer Michel Rocard à la tête du gouvernement. Première femme à accéder à ce poste dans l’histoire de la France, elle n'y restera en fait que 10 mois, pour démissionner après la défaite de la gauche aux régionales. Elle semble en fait victime du conservatisme de la classe politique vis-à-vis des femmes, mais aussi d’initiatives impopulaires et de remarques malheureuses, notamment sur l’homosexualité supposée des anglo-saxons.

1988 : Les soviétiques quittent l'Afghanistan


Mikhaïl Gorbatchev ordonne le retrait de ses troupes d'Afghanistan, tenues en échec par les moudjahidine soutenus par les Etats-Unis. C'est la fin de 8 ans d'occupation soviétique. Mais une guerre civile entre moudjahidine d'ethnies différentes éclate. En 1996, les taliban prendront Kaboul et instaureront un régime islamiste, dirigé par le mollah Omar. Ceux-ci seront renversés après l'intervention militaire américaine suite aux attentats du 11 septembre 2001.

1948 : La première guerre israélo-arabe


La première guerre israélo-arabe débute le 15 mai 1948. Elle résulte du refus des Arabes de reconnaître l'État d'Israël, proclamé la veille sur une partie du territoire palestinien. L'ONU impose un répit d'un mois pendant lequel Israël s'équipe en armes et augmente ses forces militaires. Jusqu'en mars 1949, le pays frappe ses adversaires divisés, et prend le contrôle de certaines provinces comme la Galilée. Plus de 350 000 Palestiniens sont contraints à l'exode, soit pour échapper à la guerre, soit parce que leurs terres ont été conquises par l'armée adverse.

1902 : Premier film de fiction


7 ans après l'invention du cinéma, le réalisateur français Georges Méliès présente son "Voyage dans la Lune". Pour réaliser ce premier film de fiction de 14 minutes, Méliès a utilisé un effet de montage en 3 plans. Grandement inspiré par Jules Vernes et H. G. Wells, il met en scène un groupe d’astronomes propulsé sur la Lune dans une sorte de boulet de canon géant. Après un périlleux périple lunaire, au cours duquel ils croisent le chemin des hostiles Sélénites, ils parviennent à regagner la Terre. Par le biais de formidables effets spéciaux et trucages, Georges Méliès réalise ce qui sera considéré comme l’un des tout premiers films de science-fiction. Le public fera un triomphe à cette oeuvre qui ouvrira la voie au grand spectacle cinématographique. 20 ans plus tard, ruiné et oublié, le génial créateur finira sa vie en vendant des fleurs à la gare Montparnasse.

1900 : Premières participations féminines aux Jeux Olympiques


Les Olympiques débutent à Paris dans le cadre de l’exposition universelle et, pour leur deuxième édition, ils admettent les femmes. La première championne sera la joueuse de tennis britannique Charlotte Cooper, qui avait 14 concurrentes et qui a battu en finale la française Hélène Prévost. Ces jeux voient également, pour la première et dernière fois de leur histoire, des épreuves de sports mécaniques, avec de l’endurance et une course Paris-Toulouse-Paris. Ces Olympiades ont un statut particulier puisqu’elles ne seront pas présentées ni reconnues immédiatement comme des Jeux Olympiques.

1891 : L'encyclique Rerum Novarum


Le pape Léon XIII (1878-1903) promulgue l'encyclique Rerum Novarum (Les Choses Nouvelles) sur la question sociale. En avance sur la plupart des responsables de son époque, il dénonce la concentration des richesses entre les mains de la bourgeoisie, mais aussi la prétention des socialistes à vouloir supprimer la propriété. Il condamne aussi les patrons qui versent des salaires insuffisants et affirme le droit des ouvriers à se syndiquer. Ses initiatives lui vaudront le surnom de "pape des ouvriers".

lundi 14 mai 2012

1955 : Le pacte de Varsovie


L'Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la RDA, la Roumanie, l'URSS et la Tchécoslovaquie signent un pacte militaire à Varsovie (Pologne). Ce pacte d'amitié et d'assistance mutuelle est conçu comme une riposte à l'intégration de la RFA, réarmée, aux forces de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) créée en 1949 par les Occidentaux. Il concrétise l'opposition entre les deux blocs Est et Ouest. En 1991, l'organisation militaire sera dissoute et les troupes soviétiques évacueront les anciens pays du Pacte.

1948 : La naissance de l'Etat d'Israël


Le jour même où s'achève le mandat britannique sur la Palestine, le président Chaïm Weizmann proclame l'Etat d'Israël. L'ancien Etat d'Israël avait disparu en 70 après Jésus Christ, lorsque Jérusalem avait été détruite par les romains. L'ONU décide d'officialiser la création d'Israël en divisant l'ancienne Palestine en deux Etats, l'un arabe, l'autre juif. Le monde arabo-musulman rejettera le compromis et attaquera aussitôt Israël.

dimanche 13 mai 2012

1981 : Jean-Paul II victime d'un attentat


Des coups de feu sont tirés contre le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre à Rome, devant une foule de 20 000 fidèles. Le tireur, un Turc de 23 ans du nom de Mehmet Ali Agça, aurait été manipulé par les services secrets soviétiques. Jean-Paul II attribuera sa miraculeuse survie à l'intervention de la Vierge de Fatima et ne renoncera pas aux déplacements et à l'action diplomatique. Il circulera désormais parmi la foule dans une voiture blindée surnommée la "papamobile".

1958 : Alger se soulève pour rester français


La formation d'un ministère Pflimlin, favorable à l'ouverture de négociations avec le Front de libération nationale (FLN), suscite la colère des partisans de l'"Algérie française". Ceux-ci en appellent au général de Gaulle pour maintenir la souveraineté de la France sur l'Algérie. La crise s'étend à la France métropolitaine. Le président de la République, René Coty, appelle alors le général de Gaulle au gouvernement. L'insurrection aura raison de la IVème République et de Gaulle instaurera rapidement la Ve République.

samedi 12 mai 2012

L’option histoire en terminale S : « Des clés pour lire le monde »


Dans le cadre de la réforme du lycée et de son application en Terminale, les élèves de la filière scientifique peuvent suivre à partir de la rentrée 2012 un enseignement optionnel d’Histoire Géographie de 2 heures par semaine.

Cet enseignement est évalué au baccalauréat au cours d’une épreuve orale, de coefficient 2 et facultative. Ce qui signifie que seuls les points obtenus au-dessus de la moyenne sont pris en compte.

Le but de l’option histoire est d'enrichir une culture générale historique et géographique et d'approfondir des méthodes utiles à la poursuite d'études supérieures (par exemple pour les classes préparatoires aux grandes écoles).

Le programme :

Le programme se compose de quatre questions qui associent l'histoire et la géographie. Il s'agit de traiter trois questions sur les quatre prévues dans le programme. Chaque question propose une étude obligatoire, complétée par une étude au choix.

Question 1 - La mondialisation en fonctionnement :◦La mondialisation : processus, acteurs et territoires.

◦Une étude au choix parmi les deux suivantes :

un produit dans la mondialisation, du début du XXème siècle à nos jours ;

sport, mondialisation et géopolitique depuis les années 1930.

Question 2 - Enjeux et recompositions géopolitiques du monde :◦Les chemins de la puissance : les États-Unis et le monde depuis les « 14 points » du Président Wilson (1918).

◦Une étude au choix parmi les deux suivantes :

les espaces maritimes aujourdhui : approche géostratégique ;

le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale.

Question 3 - Représenter le monde :◦Représentations et cartes du monde depuis l’Antiquité.

◦Une étude au choix parmi les deux suivantes :

des outils pour la géographie : images satellites ou systèmes d’information géographiques (au choix) ;

les cartes, enjeux politiques : approche critique.

Question 4 - Innovation et sociétés :◦Les territoires de l’innovation dans le monde actuel.

◦Une étude au choix parmi les deux suivantes :

la lutte contre les maladies infectieuses depuis Pasteur ;

la course à lespace depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les épreuves :

 

Épreuve orale :



Durée 20 minutes



Temps de préparation : 20 minutes



L’épreuve est notée sur 20.

L’épreuve porte sur le programme de l’enseignement facultatif d’histoire-géographie de la classe de terminale de la série S.

Le candidat choisit un sujet parmi deux proposés par l’examinateur. Les sujets portent sur les questions et les études traitées en classe, figurant sur une liste conforme au programme, signée par le professeur et le chef d’établissement et portant le cachet du lycée.

Si une production personnelle a été réalisée au cours de l’année, elle peut être mentionnée sur cette liste et, dans ce cas, le candidat s’en munit. Le questionnement qui suit l’exposé du candidat peut déborder le cadre strict du sujet choisi.



Deux options facultatives peuvent être présentées au bac S en 2013.

Le coefficient des options est de 2 pour la première option, de 1 pour la seconde option. Le candidat choisit lors de l'inscription.

Le tourisme en France




Une activité performante

• Alors que le nombre de touristes dans le monde s'est élevé à plus de 750 millions en 2005, la France en a attiré près de 80 millions. Elle est le premier pôle touristique du monde depuis 1990, devant les États-Unis et les pays méditerranéens (Espagne, Italie). La France accueille surtout des Européens (Allemands, Britanniques, Néerlandais, etc.) et de plus en plus d'Asiatiques.

• D'abord réservé à une élite, le tourisme s'est démocratisé à partir des Trente Glorieuses. Cette activité a profité de la hausse du pouvoir d'achat des Européens, ainsi que de l'accroissement du temps libre. Concentrée dans le temps et dans l'espace, la pratique touristique de masse se fait en corrélation avec le développement des moyens de transport et des aménagements de structures nouvelles (stations balnéaires, stations de ski), dont la création n'est pas sans effets néfastes sur l'environnement.

• Le tourisme est la première source de devises pour la France et la balance touristique constitue l'un des points forts des échanges extérieurs de notre pays. Les retombées en termes d'emplois (même s'il convient de distinguer les emplois permanents et les emplois saisonniers) et de développement local sont significatives. En Corse, par exemple, le tourisme représente plus de 10 % du PIB régional.

Des atouts bien exploités

• La France possède des atouts incomparables, climatiques, naturels et culturels. Elle est en outre très bien située en Europe, à proximité des principaux bassins émetteurs du tourisme. Elle bénéficie d'un patrimoine historique remarquable et d'une réputation inégalée pour la gastronomie. Le pays dispose de moyens d'hébergement variés qui le placent dans les premiers rangs mondiaux. La pression touristique a d'ailleurs entraîné une rénovation du parc hôtelier, l'extension des terrains de camping, l'apparition de nouveaux types d'hébergement (chambres d'hôtes, camping à la ferme, villages de vacances).

• Cette mise en valeur a été menée par les acteurs de la vie politique et économique. Les acteurs privés (promoteurs, investisseurs) et publics (l'État et les collectivités territoriales) ont lancé et mené à bien les grands plans d'aménagement du territoire comme le plan Neige en 1964 pour revitaliser la montagne ou l'assainissement et l'aménagement de la côte languedocienne dans les années 1970. Ces aménagements prennent des formes diverses : stations balnéaires, ports de plaisance, pistes de ski, itinéraires de randonnée, etc.

• Mais la pression touristique a un impact important sur l'environnement. Le développement actuel des espaces touristiques doit prendre en compte la préservation des sites dans le cadre d'une politique de développement durable.

Des espaces touristiques diversifiés

Malgré l'extrême diversité des espaces consacrés au tourisme, on peut distinguer cinq types :

les espaces littoraux constituent des pôles denses et linéaires, où le tourisme de masse domine (côte d'Azur, côte vendéenne, Languedoc-Roussillon). On note également la présence d'aménagements plus diffus (côte d'Opale, côte bretonne, Aquitaine). La Méditerranée constitue incontestablement l'espace littoral le plus attractif, alors que le tourisme sur les côtes normandes ou de la mer du Nord est davantage un tourisme de week-end ;

 le tourisme montagnard est massif surtout en hiver, mais se développe également en période estivale. Il est concentré dans les Alpes (en particulier dans les Alpes du Nord) avec des stations-villages (Chamonix) ou des stations intégrées (La Plagne, Courchevel). Les Pyrénées, les Alpes du Sud, les Vosges et le Jura, moins élévés, sont des espaces touristiques secondaires ;

 les espaces à vocation culturelle sont en progression : Paris est le pôle dominant, accueillant près de la moitié des séjours d'étrangers. D'autres sites sont également attractifs, comme les châteaux de la Loire, Versailles, le mont Saint-Michel ou Lourdes pour le tourisme religieux ;

 les espaces récréatifs comme les parcs de loisirs sont plus récents (Disneyland Paris, le Futuroscope à Poitiers, Vulcania dans le Massif central, Marineland à Antibes) ;

 le tourisme vert, parfois associé au thermalisme, comme dans les Landes ou le Massif central, constitue un tourisme diffus en nette progression. Il favorise la revitalisation des zones rurales, marginalisées par une agriculture productiviste.

Paris, ville mondiale


Deux fois par an, Paris voit converger des journalistes et des clients du monde entier pour la semaine de la mode haute couture. Même si Milan ou New York s’affirment, Paris est la seule métropole avec Londres à accueillir une « fashion week » consacrée à la haute couture, ce qui en fait la capitale de la mode. Dans le même temps, l’agglomération constitue le plus important foyer de population immigrée de France et s’affirme comme un centre d’innovation à l’échelle mondiale. Paris est incontestablement une ville mondiale. Nous étudierons les caractéristiques qui justifient une telle affirmation en prenant en compte son insertion dans les réseaux de la mondialisation, les facteurs de sa puissance ainsi que les défis et problèmes auxquels elle est confrontée.

I) Paris fait partie de l’archipel métropolitain mondial.

Elle constitue un des centres de l’économie mondiale. Elle attire également sur les plans culturels et migratoires. Paris offre, à l’échelle mondiale, une des plus fortes concentrations de sièges sociaux d’entreprises qui sont parmi les 500 premières du monde (deuxième rang derrière Tokyo). Certains de ces établissements sont très visibles à l’image de la Tour Total dans le quartier d’affaires de Paris-la Défense qui se singularise par une concentration unique en France de gratte-ciel. Cette physionomie le rapproche de l’architecture des autres métropoles mondiales, y compris Londres. Il est en pleine expansion : 8 nouvelles tours devraient voir le jour entre 2013 et 2016. Ce quartier, situé sur les communes de Nanterre, Puteaux et Courbevoie, compte plus de 3 millions de m² de bureaux et les sièges sociaux de 15 des 50 premières entreprises mondiales. La Défense est le principal centre de décision économique français et attire fortement les IDE étrangers, ce qui en fait un centre important à l’échelle mondiale. Près de 115 000 personnes y travaillent, notamment dans les services aux entreprises (40 % des salariés du quartier), dans la finance (27 %) et l’intermédiation financière (16 %). Les activités de direction ou de tutelle liées à la possession ou au contrôle du capital social emploient 11 % des salariés (contre 2,1 % en Île de France). Au total, la région Île-de-France concentre plus de 50 millions de m² de bureaux contre 43 millions pour Londres. Paris est la deuxième place financière européenne. La Bourse de Paris est associée à celle de New York, de Bruxelles et d’Amsterdam : l’ensemble constitue NYSE-Euronext. Parallèlement, Paris concentre des établissements de recherche et de formation de grande renommée internationale qu’il s’agisse de l’École normale supérieure, de l’École polytechnique, d’HEC ou de l’Université de Paris-Sud (Orsay). Alliés à des centres de recherche privés ou publics et à des entreprises, ils permettent à Paris d’être, selon l’agence australienne 2thinknow, la deuxième ville mondiale la plus innovante et la plus créative après Boston et devant Amsterdam. L’agglomération parisienne abrite plusieurs clusters orientés vers la recherche-développement, à l’image des pôles de compétitivité mondiaux, tels que Medicen Paris Région ou Finance Innovation, ou des pôles à vocation mondiale comme Mov’éo ou Cap Digital. L’influence parisienne ne se limite pas à l’aspect économique, elle concerne également la culture et les aspects institutionnels. Paris est un important pôle de création artistique, qu’il s’agisse de mode, de design ou d’événementiel. C’est à Paris qu’ont été lancées les premières opérations de Paris-plage (initiée depuis à Tokyo, Bruxelles, Prague ou Berlin) ou de Nuit blanche « reprise » à Madrid, Miami, Bucarest ou Montréal. À cela s’ajoute une concentration patrimoniale de premier plan : monuments historiques, musées (dont le Louvre, le premier musée du monde fréquenté par plus de 8,3 millions de visiteurs en 2009 dont 64 % d’étrangers) et restaurants. Ces éléments expliquent que Paris soit une des villes les plus visitées au monde par les touristes étrangers qui viennent admirer aussi bien Notre-Dame que la Joconde ou la Tour Eiffel tout en recherchant l’« art de vie » parisien : café sur une terrasse, brasserie, restaurant gastronomique, promenade sur la Seine (bateau mouche) ou sur ses berges. Paris est un centre de pouvoir politique et institutionnel : elle abrite les sièges de l’UNESCO et de l’OCDE – ce qui se traduit par la présence de nombreux hauts-fonctionnaires étrangers. Cet ensemble attire une large population qu’il s’agisse de touristes ou de migrants. Les profils sont variés tant sur le plan de la qualification que des origines géographiques. Paris compte plusieurs quartiers « ethniques » qu’il s’agisse du quartier chinois (entre le boulevard Masséna et les avenues de Choisy et d’Ivry), du quartier indien (autour de la rue du faubourg St-Denis et de la rue Louis Blanc), du quartier tamoul à proximité de La Chapelle, etc. où de St-Germain en Laye où le lycée international, conçu à l’origine pour la scolarisation des enfants du personnel de l’OTAN, attire une population de cadres étrangers. Le profil des touristes est un peu moins varié : la plupart sont issus des pays développés à économie de marché. Ils viennent à Paris au titre du tourisme d’affaires (Paris, grâce à son infrastructure hôtelière, à ses atouts culturels ainsi qu’aux infrastructures d’accès, à la présence de deux parcs d’exposition – Paris Expo à la porte de Versailles et Paris Nord Villepinte, à proximité de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle – et de nombreuses salles de réunions, est le premier centre mondial pour l’accueil de congrès internationaux) ou de loisirs (Paris est alors, surtout pour les touristes américains et asiatiques, souvent une « porte d’entrée » avant de visiter d’autres sites européens. Ces performances de Paris, qui en font une ville mondiale, sont liées à de nombreux atouts.

II) Le statut de ville mondiale de Paris est lié à des paramètres tant historiques que fonctionnels qui font de Paris une capitale puissante et bien intégrée dans les dynamiques mondiales.

Avant d’être une ville mondiale, Paris est la capitale d’un État où la centralisation politique et économique a été très forte. À la différence de l’Allemagne, le réseau urbain français est marqué par une très forte macrocéphalie qui se traduit par une exceptionnelle concentration de lieux de pouvoirs politique et économique à Paris. Il y a certes eu des tentatives de déconcentration mais celles-ci sont aujourd’hui abandonnées afin de ne pas affaiblir Paris face à ses concurrentes. La métropole parisienne dispose de très importants relais (Lyon, Lille, Marseille…) et sert souvent d’interface entre les métropoles de province à vocation plutôt européennes (les entreprises parisiennes ont de nombreux sous-traitants établis en province, notamment dans les métropoles) et l’espace mondial. Les possibilités de synergie tant entre les acteurs de la capitale qu’avec ceux implantés en dehors (mais qui sont facilement accessibles en raison des infrastructures disponibles à Paris) sont maximales et renforcent l’attractivité car le retour sur investissement dans le domaine de la recherche-développement est maximisé. La force du pôle parisien est telle qu’elle compense en partie la situation en dehors de la mégalopole européenne, qui s’étend de Londres à Milan en passant par Francfort. Paris offre également une concentration exceptionnelle de main-d’oeuvre (près de 20 % de la population active occupée de la France métropolitaine) aux profils variés : un tiers des actifs franciliens ont un niveau de formation élevé, c’est-à-dire relevant du supérieur (ce qui est également le cas à Londres ou dans la Randstad) et un tiers a un niveau de formation correspondant au collège (ces derniers sont moins nombreux à Londres – 19 % – peut-être en raison d’un coût de la vie plus élevé). Cette situation est liée à la présence d’établissements de formation de haut niveau et d’entreprises qui recherchent du personnel très qualifié, dans le même temps, les services à la personne recrutent beaucoup de personnes peu qualifiées. Paris est également un important bassin de consommateurs dont le pouvoir d’achat est élevé. Ce pôle est d’autant plus important qu’il s’étend en dehors de la région Île-de-France en tant que telle (Paris est la première destination de travail des habitants de Rouen, Amiens ou Orléans en dehors de leur zone d’emploi), en raison de la bonne accessibilité de l’agglomération parisienne. L’accessibilité dont bénéficie Paris est excellente. À l’échelle locale, les transports en commun forment un des réseaux les plus denses du monde et sont complétés par un système routier développé et marqué par deux rocades de contournement qui facilitent le déplacement de banlieue à banlieue (même si elles ne sont pas totalement achevées). À plus petite échelle, Paris bénéficie d’une des meilleures dessertes. L’aéroport de Paris-Charles de Gaulle est la première plate-forme de l’Europe continentale et se place au 6e mondial pour le trafic des passagers, le Bourget est le premier aéroport d’affaires d’Europe. À cela s’ajoutent, pour la desserte européenne, les réseaux autoroutiers et TGV qui font de Paris la métropole européenne dont l’accessibilité est la meilleure : elle se place devant Londres lorsqu’on envisage le nombre d’allers-retours vers d’autres métropoles possibles dans la journée. Cette situation est renforcée par les télécommunications : l’Île-de-France est actuellement la région la plus favorisée en France tant en ce qui concerne le haut débit que le très haut débit. Cependant, la fonction de ville mondiale de Paris et ses caractéristiques ne sont pas sans poser des problèmes.

III) L’agglomération parisienne, afin de maintenir sa position de ville mondiale, doit relever des défis d’ordre socio-économique, fonctionnel et politique.

Ceci est un impératif pour une métropole soumise à la concurrence d’autres métropoles puissantes et proches, à l’image de Londres qui a d’ailleurs battu Paris pour l’accueil des JO de 2012 et qui dispose d’atouts solides comme la City, une très bonne accessibilité, l’intégration dans la mégalopole européenne et la pratique généralisée de l’anglais (« lingua franca » de la mondialisation). Face à cela, l’agglomération parisienne doit principalement offrir une meilleure unité. Les disparités socio-économiques sont en effet importantes au sein de l’agglomération et au sein même de la ville de Paris. À Paris, les bas revenus sont proches de ce qu’ils sont dans les autres départements, mais le niveau de vie des plus riches est plus de 5 fois supérieur à celui des plus modestes, soit 1,8 fois le rapport moyen national. De plus, le foncier et les logements, en partie sous l’effet de la mondialisation qui attire à Paris toujours plus de population et d’acteurs économiques, sont devenus de plus en plus chers : plus de 7 500 euros, en moyenne, le m² à Paris, ce qui rend la ville inaccessible à beaucoup, y compris aux classes moyennes. Il n’y a plus de renouvellement social et une fragmentation socio-spatiale s’affirme entre des zones en graves difficultés comme les zones urbaines sensibles (qui sont présentes aussi dans la commune de Paris) et des zones où les revenus progressent comme dans beaucoup de communes de l’ouest parisien. La division est d’autant plus sensible qu’en raison de la disjonction fonctionnelle et du polycentrisme, les populations de qualification différentes se côtoient de moins en moins sur leur lieu de travail. Si certains à l’image de l’actuaire travaillant dans un grand groupe d’assurance ou du publiciste d’un groupe tel Publicis perçoivent directement l’intégration de Paris au sein de l’AMM (travail en lien avec des marchés étrangers, hauts revenus, voyages à l’étranger, pratique régulière d’au moins une langue étrangère…), une large partie de la population de l’agglomération n’en perçoit guère les conséquences. À ces disparités socio-économiques s’ajoutent des spécialisations fonctionnelles liées au polycentrisme qui existe tant au sein de la commune de Paris, où on distingue deux quartiers d’affaires (Bourse/Opéra/ Champs Élysées et Bercy/gare de Lyon), le quartier universitaire et culturel (le quartier latin autour de la Sorbonne), le coeur politique (Élysée, Assemblée nationale, Sénat, Matignon), qu’au sein de l’agglomération (quartier d’affaires de la Défense, pôle de recherche-développement de Saclay et de Paris Est, centre productif de la plaine Saint-Denis, espace logistique de Paris-Charles de Gaulle, espaces de loisirs de Marne-la-Vallée…). Cet ensemble impose de faire évoluer la gestion de l’agglomération afin de mieux unir les composantes en développant les transports en commun dans un souci de développement durable. Cela se marque dans le projet d’amélioration de la desserte de l’aéroport Paris ou encore dans la construction d’Arc Express, métro automatique destiné à relier les périphéries entre elles. Sur le plan de la gouvernance, la métropole doit disposer d’une autorité commune. Ces initiatives sont regroupées au sein du projet du « Grand Paris » qui divise cependant les acteurs, notamment l’État et la Région, quant aux scénarios à privilégier et aux modes de financement. Si Paris attire par son patrimoine historique et culturel, elle doit éviter de devenir une ville-musée figée et emprisonnée dans des clichés tels que ceux valorisés par le cinéma américain. Comme le rappelle un article du Monde de janvier 2011 « Aujourd’hui, Paris reste avant tout un décor pour les cinéastes américains comme à l’habitude pour ses restaurants et ses appartements haussmanniens ». Le dernier film de Woody Allen, Midnight in Paris, en est l’illustration parfaite avec ses scènes au musée Rodin, aux terrasses de café, sur les berges de la Seine… Or les villes mondiales sont les lieux de l’innovation, y compris architecturale : des villes qui aspirent à se faire connaître font appel à des architectes de renom. Ainsi en est-il de Bilbao qui a tout fait pour accueillir l’antenne européenne du Musée Guggenheim dont le bâtiment futuriste a été construit par Frank Gehry. C’est en partie pour cela mais aussi pour réduire la pression foncière et répondre aux attentes du développement durable que Paris a autorisé, depuis novembre 2010, la construction de tours d’habitation (jusqu’à 50 m) et de bureaux (jusqu’à 180 m.). C’est dans cette perspective que l’innovation est encouragée ce dont témoignent les territoires de projet du « Grand Paris » : 10 pôles, dont le plateau de Saclay, Est parisien cité Descartes, la Défense ou Confluence Seine-Oise, qui s’appuient sur des politiques publiques telles que les pôles de compétitivité, la politique de rénovation urbaine ou le Plan Campus afin de renforcer leurs performances et de mieux affronter la concurrence mondiale. Ces évolutions sont promues à l’étranger, notamment par le biais de l’action de l’Agence régionale de développement Paris-Île-de-France. La concentration de population et d’activités économiques, politiques et culturelles de premier plan rend Paris extrêmement vulnérable aux risques, qu’il s’agisse de terrorisme ou d’inondation. Les dommages d’une crue centennale telle que celle de 1910 sont évalués à 12 milliards d’euros et n’affecteraient pas que les zones directement inondées. En effet, le pôle d’affaires de la Défense, qui n’est pas en zone inondable, serait quasiment inaccessible en raison de la fermeture des lignes 1 du métro et A du RER et de la coupure de nombreuses voies d’accès. L’activité des entreprises serait alors considérablement ralentie ; ce serait alors une large partie du pays qui serait touchée. Le statut de ville mondiale pourrait être remis en cause par le transfert d’une partie de l’activité économique vers d’autres métropoles. La prévention et la résilience sont encore à développer et à améliorer.  

Paris est une ville mondiale qui est inscrite au sein de l’archipel métropolitain mondial. Moins développée que New York ou Tokyo sur le plan économique, elle est cependant un centre économique et politique de première importance et offre un patrimoine historique et culturel unique au monde. De plus, elle est très accessible. Certes, elle est moins cosmopolite que New York ou Londres, mais l’est beaucoup plus que Tokyo. Cet ensemble lui permet d’affronter la concurrence mondiale mais lui impose aussi d’évoluer constamment afin d’améliorer ses points faibles que sont notamment la fragmentation socio-économique et le manque de gouvernance à l’échelle métropolitaine.