dimanche 15 juin 2014

REVOLUTIONS, LIBERTES, NATIONS, A L’AUBE DE L’EPOQUE CONTEMPORAINE (2)

Libertés et Nations en France et en Europe dans la première moitié du XIX° siècle








 




Comment les idées de liberté et de nation d’affirment-elles dans l’Europe monarchique du début du XIX° siècle ?



Introduction : Après la chute de l’Empire napoléonien, les puissances victorieuses ont l’ambition, lors du congrès de Vienne en 1815, d’effacer les traces d’un quart de siècle de bouleversements révolutionnaires et de restaurer l’ordre antérieur en Europe. Mais les idées nouvelles de libertés et de droits diffusés lors de cette période continuent de se répandre comme un ferment de transformations ultérieures.





 
I. Comment les mouvements nationaux et libéraux se sont-ils développés ?











Le RU est le berceau du libéralisme. Cette idée, reprise par la Révolution Française, affirme que la souveraineté appartient à la nation, formée de citoyens libres. Les libéraux, malgré des idées plus ou moins démocratiques, constituent des minorités actives.


Ils défendent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à former une nation. De nombreux peuples aspirent à l’indépendance (Indépendance de la Grèce en 1830)




 
II. Que signifie le « Printemps des peuples » dans l’Histoire européenne ?
A. 1848, une année décisive pour la France
En février 1848, sur fond de crise économique et sociale, l’interdiction d’un banquet déclenche une émeute. La monarchie de Juillet est balayée en 4 jours.


La II° République naît dans l’enthousiasme. Elle est démocratique et affirme le droit au travail. Des ateliers nationaux, chantiers de travaux publics organisés à Paris avec des ouvriers payés par l’Etat, sont créés pour employés les chômeurs. Cette mesure financée par une hausse des impôts irrite la population Leur fermeture déclenche une insurrection des quartiers populaires de l’Est parisien.


Naît alors la peur des classes laborieuses que la population considère comme des classes dangereuses. L’élection présidentielle du 10 décembre amène au pouvoir Louis Napoléon Bonaparte. La République est aux mains des monarchistes.



B. Une révolution qui touche l’Europe : Le « Printemps des peuples »
La révolution de Paris renforce l’agitation qui règne en Italie et en Allemagne. Le printemps des peuples réveille l’Europe, surtout là où la question des nationalités se pose. La dimension nationale et libérale est donc essentielle.


L’Autriche est au bord de l’implosion. Les différentes nationalités qui composent l’Empire se révoltent et demandent l’autonomie. Partout les rois doivent promettre des Constitutions, comme en Italie ou en Prusse.





 
C. Un échec mais un espoir pour l’avenir
Cependant, ces révolutions sont un échec. Le mouvement révolutionnaire a manqué d’unité (Tensions entre les nationalités en Autriche, divergences politiques). La répression monarchique supprime des libertés dans de nombreux Etats mais les aspirations libérales des peuples demeurent, le sentiment national sort renforcé et une partie de l’opinion publique s’est politisée.





 
III. Comment la traite puis l’esclavage ont-ils été abolis ?
 De l’abolition de la traite à celle de l’esclavage
- C’est au RU, influence par le protestantisme et la philosophie des Lumières que naît le mouvement abolitionniste (Mouvement en faveur de l’abolition de la traite et de l’esclavage). Sous la pression des Anglais, le congrès de Vienne abolit la traite (Commerce international des esclaves) en 1815. (En France, l’esclavage aboli sous la Révolution en 1794 est rétablit en 1802)


- L’esclavage recule alors lentement. La meilleure façon d’empêcher la traite, c’est d’interdire l’esclavage. C’est le cas du RU en 1833, de la France en 1848. Aux Etats-Unis, le refus du Sud d’abolir l’esclavage conduit à la guerre de Sécession (1861/1865)



 L’exemple français : L’abolition de l’esclavage à la Réunion
Dossier p 302/303
1. Les esclaves représentent près des deux tiers de la population de La Réunion. Le doc. 1 donne une idée de leur importance au sein de la population active (les adultes de 14 à 60 ans) et donc de l’économie de l’île. On peut souligner, en proportion, le faible nombre de gendarmes et d’hommes de troupe.


2. Ce sont essentiellement des arguments moraux qu’avance le décret d’abolition, auxquels les colons répondent par des arguments économiques (doc. 2). Les propriétaires d’esclaves font peser la menace d’un soulèvement armé contre le commissaire général.


3. Le délai de deux mois prévu dans le décret n’est pas respecté, du fait d’abord de l’éloignement géographique (le décret n’est connu qu’en juillet 1848), du fait ensuite de la réticence d’une bonne partie des propriétaires d’esclaves.


4. Joseph Napoléon Sarda-Garriga redoute autant l’anarchie que la désertion des plantations, car celle-ci donnerait raison aux propriétaires d’esclaves.


5. Le commissaire de la République fait preuve de fermeté vis-à-vis des colons et des esclaves, mais il démontre en même temps une volonté affichée de dialogue, qui contribue à apaiser les esprits. Il parvient ainsi à rassurer les propriétaires d’esclaves, qui obtiennent la promesse d’une indemnisation et un décret rendant le travail obligatoire pour les nouveaux affranchis. Il encourage aussi les futurs affranchis à ne pas « déserter les champs » et à se mettre au travail. Le tableau d’Alphonse Garreau (doc. 5) illustre parfaitement l’importance du travail dans le discours républicain de la fin de l’année 1848, et la comparaison avec le tableau de Biard (p. 301) est de ce point de vue frappante.


6. Le doc. 6, réalisé à partir de chiffres fournis par des propriétaires d’esclaves, veut montrer que certains d’entre eux, désertés par leurs anciens esclaves, ont souffert de la mise en œuvre de l’abolition. Il révèle surtout le fait que le décret portant sur le travail obligatoire a été peu appliqué. La question de la main d’œuvre s’avère déterminante, non seulement pour la population active affranchie, mais aussi pour les vieillards, les femmes et les enfants (doc. 1), souvent livrés à eux-mêmes après l’abolition.




 

Conclusion : Une fois libres, les esclaves restent souvent des citoyens de seconde zone dans les colonies britanniques et françaises des Caraïbes où rien n’a été prévu pour les intégrés. En Amérique, la ségrégation de la population perdure. Enfin, en Afrique, la traite arabo-musulmane reste active.

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