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lundi 12 janvier 2015

La religion dans la vie et les représentations des chrétiens dans l'Europe médiévale



Quelle est l’importance de la religion dans la vie et les représentations des chrétiens de l’époque ?
A. Les croyances et les rites du christianisme
- Les Dogmes (Ensemble des croyances que l’Eglise définit comme obligatoires) : Le Christianisme est la croyance en un dieu unique en trois personnes (Le Père, le Fils et l’Esprit). Jésus se serait incarné pour sauver tous les hommes condamnés par le péché d’Adam.
La chrétienté n’est plus unie depuis le schisme de 1054 qui sépare les catholiques et les orthodoxes. D’autre part, les dogmes sont bien respectés par les élites mais dans les campagnes, les croyances populaires sont teintées de superstitions (Ex : Culte des esprits de la forêt)
- Les sacrements (Acte par lequel un chrétien se voit attribuer une grâce divine. La liste est fixée au XII° siècle) : Au nombre de 7, ce sont des moments de passage. Pa exemple, le baptême et la communion marque l’appartenance à la communauté. Les jours de fêtes et le dimanche, les chrétiens reçoivent l’eucharistie (Communion).
- Le culte des saints et les pèlerinages : La vie quotidienne est marquée par le culte des saints et reliques (Voir étude de cas) qui sont exhibées lors des fêtes et dont les fidèles attendent des miracles. De nombreux pèlerins se rendent vers les lieux saints, comme Rome ou Jérusalem pour leur salut, remercier d’un bienfait…

B. Vivre dans un environnement chrétien
- La religion prépare au salut : Les chrétiens cherchent avant tout à assurer leur salut, c'est-à-dire une vie éternelle dans l’au-delà. La religion permet d’endurer une vie terrestre parfois difficile, qui n’est qu’un épisode durant lequel on doit préparer sa vie éternelle. La peur de l’enfer est très forte.
- La religion organise le temps et l’espace : L’église et son cimetière sont le cœur du village. Un réseau de paroisses et de diocèses quadrille l’Europe.
La journée est rythmée par les cloches. La semaine est terminée par la messe dominicale et l’année est organisée autour des grandes fêtes religieuses. Le calendrier chrétien, plus dense en hiver, s’adapte aux activités agricoles moins nombreuses à cette époque.


Au Moyen-âge, la religion n’est pas un choix personnel mais une tradition qui marque tous les moments de la vie.


III. Comment se manifeste le renforcement de l’Eglise ?

A. Poids et expansion de l’Eglise
La société est dominée par l’Eglise (Du grec ecclésia, assemblée. Au départ, c’est la communauté des croyants), seule institution ayant survécu à l’Empire romain en Occident.

- Le fonctionnement du clergé : Les clercs sont les hommes voués au service de l’Eglise. Ce sont des hommes libres avec un minimum d’instruction. On les distingue du reste de la société les laïcs. Les clercs sont issus de groupes sociaux différents. L’Eglise, elle, est riche. Elle perçoit 10% des récoltes (la dîme), ne paie pas d’impôt et reçoit fréquemment des donations.
On distingue le clergé séculier (Dans le siècle) qui vit au contact des fidèles. Il est extrêmement hiérarchisé. On trouve des prêtres dans chaque paroisse. L’autre clergé est le clergé régulier (Qui suit la règle). Ce sont les moines et les moniales vivant en communauté, vie de prières et de travail manuel.

jeudi 30 octobre 2014

L’INVENTION DE LA CITOYENNETE DANS LE MONDE ANTIQUE







 


Séquence 1 : Citoyenneté et démocratie à Athènes (V° - IV° siècle avant JC)



Qui sont les citoyens Athéniens et comment exercent-ils leurs droits politiques ?




Introduction : Interroger le sujet


Limites et définition des termes :

 ? Athènes

Quand ? V° et IV° siècles avant JC

Choix de la date ? Correspond à la mise en place de la démocratie : démos = peuple, Kratos = pouvoir, c’est un système politique où le pouvoir appartient a peuple.

Citoyen ? Celui qui participe à la vie politique de la cité. Il a des droits et des devoirs

Cité ? Etat indépendant formé d’une ville et de sa campagne

Contexte :

Cités indépendantes, qu’ont les Grecs en commun ? langue, culture, religion. V° siècle, apogée d’Athènes. V° et IV, durée de la démocratie

Problématiques :

Comment s’exerce la citoyenneté à Athènes aux V° et IV° siècles avant JC ?



 

A Athènes au V° siècle avant JC, se met en place un nouveau type de régime politique : la démocratie (Démos = peuple, Kratos = pouvoir. C’est un système politique où le pouvoir appartient au peuple). Cette forme de gouvernement repose sur le citoyen, celui qui participe à la vie politique de la cité.

L’organisation spatiale de la Grèce antique est originale, elle repose sur la cité, c'est-à-dire un Etat indépendant composé d’une ville et de sa campagne. Cependant les Grecs ont en commun leur langue, leur culture et leur religion. Le V° siècle avant JC correspond à l’apogée (= sommet) de la cité d’Athènes.

C’est donc dans ce contexte que la démocratie s’installe pour deux siècles. Mais qu’est-ce qu’être citoyen à Athènes et est-ce la démocratie telle que nous la connaissons ?

Pour répondre à cette problématique, nous verrons qui sont les citoyens et comment leurs droits politiques s’exercent, puis la façon dont ils perçoivent leur système


I. Qu’est-ce qu’être citoyen à Athènes ? Comment les citoyens participent-ils à la vie politique de la cité ?



A. Une vision restreinte et fermée de la citoyenneté ?



Par définition, le citoyen est celui qui peut participer à la vie politique de la cité. A Athènes, ils sont environ 40 000. Pour être citoyen, il faut :

- Etre un homme

- Etre fils de citoyen et de femme elle-même fille de citoyen, légitimement mariés (Exclus, les femmes, les esclaves comme dans les autres sociétés antiques et les métèques ou étrangers)

- Avoir effectué l’éphébie (Service miliaire), soit avoir plus de 18 ans

Le citoyen possède un statut privilégié. Il est le seul à pouvoir posséder la terre mais il peut aussi perdre ses droits en cas de dette envers l’Etat, de corruption, de faux témoignage, de violences. Il est alors frappé d’atimie.


B. Le citoyen participe à la vie politique de la cité

1. L’Ecclésia, la Boulê et les magistratures

L’ensemble des citoyens composent l’Ecclésia (=Assemblée). Son rôle est législatif (= pouvoir de faire la loi) : elle vote la loi, la paix et la guerre.


Elle tire au sort le conseil des 500 citoyens : la Boulê dont le rôle est de proposer les lois (législatif). Elle choisit également le pouvoir exécutif (Pouvoir de mettre en place la loi) : Les magistrats (Citoyen désigné par l’Ecclésia et possédant un pouvoir de commandement pour 1 an) notamment l’élection des stratèges qui dirigent l’Etat.

Tous les citoyens peuvent donner leur avis, le vote se fait à main levée. C’est une démocratie directe possible grâce à un nombre faible de citoyens. L’Ecclésia se réunit environ 40 fois par an.



2. Le tribunal populaire de l’Héliée

6000 citoyens sont désignés par tirage au sort au sein de l’Ecclésia pour faire partie de l’Héliée et rendre la justice.

Le vote est secret. Il se fait grâce à des jetons. On respecte également l’égalité devant la loi (= isonomie) et l’égalité du temps de parole.



 
C. Des citoyens impliqués dans la vie de la cité



- La défense de la cité est un des devoirs du citoyen. Pour devenir citoyen le jeune athénien effectue un service militaire (= éphébie) de 2 ans.
[D’après le document les armes sont « sacrées ». Cela signifie que les valeurs guerrières font partie de l’exercice de la citoyenneté. On trouve également la solidarité (« Je n’abandonnerai pas mon compagnon de ligne »), l’engagement de défendre la cité, ses institutions et obéir aux lois divines et humaines et donc à ceux qui exercent les magistratures civiles et militaires. Il jure enfin de défendre la cité contre ceux qui menacent la démocratie.]

L’armée est financée par les citoyens les plus riches. L’équipement est financé par le soldat : les plus pauvres sont rameurs sur les navires de guerre, les trières, ceux issus de la classe moyenne sont hoplites (fantassins lourdement armée 2 p 16) et enfin, les plus riches sont cavaliers

- La religion :

1. C’est la fête de la déesse poliade. Une grande procession (Pompè) rassemble toute la population (et pas uniquement les citoyens).

2. La frise est située dans ce qu’on appelle le sekos, c’est-à-dire au-dessus du mur situé derrière la colonnade.

3. Les cavaliers permettent à l’artiste de jouer avec le mouvement, et mettent aussi en valeur l’élite de la cité.

4. C’est le lieu de jonction entre les deux processions : la réelle qui se déroule tous les 4 ans et arrive de l’Est,

et la sculptée.

5. Le peplos (pièce de tissus tissée par des jeunes athéniennes) est remis pas un jeune garçon à un prêtre.

6. Les citoyens représentés ici appartiennent à l’élite (1re et 2ème classes censitaires), mais il y a aussi des citoyens à pied (autres classes).

7. La religion permet d’associer à la vie de la cité les exclus de la vie politique, métèques et femmes.

8. Chaque cité se met sous la protection d’une divinité, afin de conserver la bienveillance des dieux.

9. L’importance du chantier et l’éclat des monuments montrent la puissance d’Athènes.



Participer aux cultes fait partie des devoirs civiques. Les cérémonies regroupent toutes la communauté (Y compris les non- citoyens), comme par exemple les grandes Panathénées, fête en l’honneur de la déesse Athéna.


II. Comment les citoyens perçoivent-ils leur démocratie ?



A. Une égalité imparfaite entre les citoyens



- A l’ecclésia, l’absentéisme est fort. Les paysans qui vivent plus loin sont moins bien représentés que les artisans urbains et les milieux fortunés. Vers -440, Périclès crée le Misthos qui est une indemnité correspondant à une journée de salaire qui permet aux plus pauvres de se déplacer (Concerne l’héliée puis la Boulê)

- La pratique de la démocratie directe et du vote à main levée peut conduire à des décrets contradictoires qui risquent de paralyser le système

- De plus, les charges qui ne sont pas tirées au sort (Stratège) sont occupées par les représentants des familles illustres (Ex : Périclès réélu stratège 14 fois).

- Enfin, ceux qui savent s’exprimer sont favorisés. Peu à peu la politique devient une affaire de professionnels qui apprennent les techniques de communication capables de séduire les corps électoral par la démagogie (Attitude qui cherche à flatter la plus grand nombre, si nécessaire par le mensonge, pour gagner la popularité et obtenir le pouvoir)


B. Une démocratie critiquée puis en péril



- A partir de la fin du V° siècle avant JC, les dramaturges se font plus critiques à l’égard du régime, surtout dans les comédies comme celles d’Aristophane.

- Au IV° siècle, les débats se multiplient. Platon, adversaire de la démocratie car elle donne le pouvoir aux pauvres, imagine un système où le pouvoir est aux mains des philosophes.

- En 338 avant JC, les cités grecques perdent leur indépendance face aux Macédoniens. La démocratie est abolie en 322 avant JC, sous la pression du vainqueur.



Conclusion : Pendant un temps assez court de 2 siècles, la cité d’Athènes a fait fonctionner des institutions originales et mené une réflexion qui constitue une 1ère tentative pour établir une démocratie.

Même si elle présente des limites et des faiblesses, avec une citoyenneté très restrictive, elle reste un des fondements du monde contemporain. Cependant il ne faut pas la confondre avec notre régime, elle défend des libertés politiques mais en aucun cas l’idée que les hommes ont des droits.

Séquence 2 : Citoyenneté et empire à Rome (Ier – III° siècle)


Pourquoi et comment la citoyenneté est-elle étendue à tout l’Empire ?




Introduction : Le cadre territorial de la citoyenneté est très différent dans la Rome du 1er au III° siècle. Il s’agit de l’Empire, territoire de 3 millions de km². La conception et le sens de la citoyenneté sont très différents.


I. Qu’est-ce qu’être citoyen dans l’Empire romain ?

A. Une citoyenneté ouverte



- Historiquement, seuls les hommes libres, habitant le territoire de la ville de Rome sont citoyens romains (Les femmes obtiendront la citoyenneté et la transmettront à leurs enfants mais elles n’ont pas plus de droits politiques que les femmes grecques). Avec les conquêtes, la citoyenneté s’étend très largement, notamment aux populations conquises.

- Le droit de cité (Ensemble des droits dont bénéficient les citoyens romains, dont l’accès aux magistratures) peut être donné individuellement : Soldat ayant servi 24 ans, esclave affranchi.

L’empereur possède le droit d’octroyer la citoyenneté à des étrangers (Les pérégrins) et à leur famille.

- Elle peut aussi être attribuée collectivement à une communauté entière. Ceci concerne l’ensemble des provinces de l’Empire à l’époque étudiée.


B. Des pouvoirs politiques limités et une société inégalitaire



- Le citoyen est le seul à pouvoir servir dans la légion, a le droit de porter la toge et peut s’identifier par trois noms (Le prénom, le nom et le surnom)

- A la différence d’Athènes, les citoyens ne jouent qu’un rôle de figuration dans les assemblées populaires particulièrement sous l’Empire. Leur pouvoir ne s’exerce réellement qu’à l’échelle locale (Charge de conseiller municipal)

- Enfin, tous les citoyens ne sont pas égaux. Les carrières administratives, politiques, juridiques et militaires les plus prestigieuses sont réservées aux plus riches. Ce sont les honores.

Les autres, humiliores constituent leur clientèle (Ensemble des citoyens attachés à un personnage public. En échange d’une protection matérielle et financière, le client assure par son vote la carrière publique de son protecteur).




II. Quels sont les liens entre extension de la citoyenneté à tout l’Empire et romanisation des provinces ?



A. La romanisation par extension de la citoyenneté (Etude des tables claudiennes)



- Sous la République, au début du 1er siècle avant JC, Rome compte plus de 1 million de citoyens. Suite à des troubles, la citoyenneté est accordée à tous les hommes libres italiens en 89 avant JC.

- Au début de la période impériale, l’Empereur Claude (41-54), les citoyens sont 6 millions soit environ 10% de la population de l’Empire. A cette date, les provinciaux citoyens demeurent assez peu nombreux




Etude : La Gaule et les tables claudiennes
1. La partie Sud, la Narbonnaise, appartient à Rome depuis la fin du II° siècle après JC. Les trois autres parties (Gaule chevelue) sont conquises par Jules César entre 58 et 52 avant JC. La table claudienne donne, aux notables des 3 Gaules, le droit de cité.

2. Claude justifie l’octroi de la citoyenneté par la nécessité d’intégrer les peuples vaincus pour éviter les révoltes. (Référence à Athènes)

3. A partir de l’octroi de la citoyenneté, les notables gaulois portent les 3 noms (Romanisation des noms), ils participent aussi à l’édification des monuments. On constate également un syncrétisme (Mélange culturel ou religieux) religieux.

4. Pline le jeune est surpris par le développement culturel des provinces (Amphithéâtre à Lyon, lecture d’ouvrages en latin, présence de librairies). Pour lui, les gaulois restent des étrangers (Pérégrins). Difficile acceptation de la part des Romains (Texte 3 sur les réticences des sénateurs)



- La citoyenneté progresse à un rythme différent selon les Empereurs. En 212, Caracalla octroie la citoyenneté à tous les habitants de l’Empire. Il n’y a donc plus de distinction juridique entre les hommes libres : Tous sont citoyens.


B. La romanisation, par adoption du modèle romain



- La ville est au cœur de la romanisation. L’urbanisme reproduit le modèle de Rome et traduit ainsi l’uniformatisation des institutions et des modes de vie dans tout l’Empire.

On retrouve en effet le plan de la ville, les principaux monuments de cultes avec au fil du temps les temples dédiés au culte impérial. Les édifices publics (Théâtre, thermes, cirques…) sont construits aux frais des notables qui doivent aussi offrir des jeux, comme le fait l’empereur à Rome

- Cependant cette romanisation très achevée dans les centres urbains touche peu les campagnes.




Histoire des Arts : Etude d’une mosaïque
- Le document est une mosaïque, dite de « Virgile », découverte en Tunisie et réalisée par un artiste inconnu. Typique des mosaïques romaine, on ne peut déterminer son origine en la regardant.

- Le personnage central, assimilé à Virgile, porte la toge du citoyen romain. Il est encadré par les muses de la poésie et de la tragédie, références culturelles et religieuses. Cette mosaïque témoigne de la romanisation de l’Afrique d’une part par le sujet choisi et d’autre part par l’utilisation même de la mosaïque, typique des maisons romaines.



 

Conclusion : La notion de citoyenneté s’est profondément modifiée à Rome entre le 1er et le III° siècle. Les pouvoirs de plus en plus étendus de l’Empereur entraînent une participation de plus en faible de citoyens à la vie politique.

Cependant, c’est un statut attractif qui fait partie de la romanisation et qui est pour beaucoup dans la durée d’un empire aussi vaste.



La citoyenneté, dans l’Antiquité, recoupe donc des réalités diverses : Elle est restrictive à Athènes mais repose sur l’égalité entre les citoyens et la liberté d’intervenir dans la politique de la cité. Offerte au plus grand nombre à Rome, elle ne donne que peu de droits politiques et repose sur une société inégalitaire. Dans tous les cas, elle offre un statut social privilégié.

LES EUROPEENS DANS LE PEUPLEMENT DE LA TERRE

LES EUROPEENS DANS LE PEUPLEMENT DE LA TERRE




 
Quelle est la place des Européens dans la croissance de la population mondiale et dans les migrations, de l’Antiquité au XIX° siècle ?





Intro : L’Homme est né en Afrique, il y a 3 millions d’années. Il s’est progressivement répandu sur l’ensemble de la planète. Dès l’Antiquité, de forts contrastes de peuplement (Façon dont un groupe humain, la population, occupe un espace) apparaissent. Trois foyers de peuplement rassemblent dès cette époque plus de la moitié de l’humanité : La Chine, L’Inde et l’Europe



 
I. L’Europe, un foyer de peuplement majeur




A. Pourquoi la population européenne stagne-t-elle de l’Antiquité au XVIII° siècle ?




- Une croissance démographique longtemps limitée : Au V° siècle avant JC, apogée de la civilisation grecque, on estime la population européenne à 33 millions d’habitants. Cette population reste stable jusque vers l’an Mil, date à laquelle le rythme s’accélère lentement grâce à l’amélioration des techniques agricoles (Irrigation, défrichements, rotation des cultures et progrès techniques comme la charrue). La mortalité diminue et les Européens sont 100 millions au XVII° siècle.



- Une natalité très élevée : On estime le taux de natalité à 40‰ avant le XVIII° siècle. A partir du mariage, les naissances se succèdent à un rythme de une tous les 2 ans si la mère allaite son enfant.



- Une mortalité élevée et une forte sensibilité aux crises démographiques (Situation momentanée au cours de laquelle les naissances sont inférieures aux décès) : Le taux de mortalité est également aux alentours de 40‰ et l’espérance de vie moyenne est de 40 ans. La mortalité infantile est forte et peut atteindre 50%. Ceci s’explique par le manque d’hygiène, une médecine peu efficace.

La population chute lors des crises de surmortalité. La malnutrition chronique est un terrain favorable à la propagation des maladies et des épidémies. La peste noire qui frappe l’Europe de 1347 à 1352 provoque selon les régions entre 25% et 50% de mortalité.


B. Comment expliquer la révolution démographique du XVIII° siècle ?




La mortalité s’atténue légèrement. La médecine fait des progrès (Mise au point de la vaccination contre la variole en 1796) mais aussi l’hygiène (Aération, interdiction de jeter les ordures dans la rue…). La population s’immunise peu à peu contre la peste. Cependant c’est surtout les progrès de l’alimentation et la disparition des famines qui sont à l’origine de cette baisse de la mortalité.




La natalité reste quant à elle forte dans un premier temps puis diminue. Là aussi les causes sont nombreuses. Il est fréquent d’attendre l’héritage des parents pour ses marier et la hausse de l’espérance de vie entraine un recul de l’âge au mariage (Environ 28 ans).



Ces comportements de contrôle des naissances portent le nom de malthusianisme (Théorie selon laquelle la limitation des naissances permet de contrôler les besoins d’une population et de conserver le patrimoine familial). Il est cependant très variable selon les catégories sociales, les espaces : Très faible dans les campagnes et dans les milieux populaires. Il diffère également selon les pays. La France est entrée plus tôt dans la transition démographique (Passage du régime traditionnel au régime post-transitionnel) que ses voisins européens (Influence moins grande de l’Eglise, développement de l’instruction). Contrairement aux autres pays, elle devient alors une terre d’accueil pour les migrants et non un pôle de départ.




 
II. Pourquoi des millions d’Européens quittent-ils leur continent au XIX° siècle ?



A. Etude : L’émigration irlandaise aux Etats-Unis




1. Famine de la pomme de terre, évènement déclencheur de 1847 / Expulsion des fermiers insolvables / Emigration s’alimente elle-même avec les expatriés qui invitent les autres à les suivre

2. 4,2 millions, soit autant que les Allemands / Même après la famine, flux migratoire constant

3. Difficultés économiques : concurrence / Pauvreté, conditions de vie / Difficultés d’intégration : Xénophobie

4. Importance numérique / Quartier irlandais / Poids de l’électorat



B. Mise en perspective à l’échelle européenne




- Les causes du départ : Avec la hausse de la population européenne, le chômage et la misère se développent dans les campagnes. Certaines migrations sont encouragées par les Etats. C’est le cas des colonies de peuplement (Colonisation accompagnée d’une action de peuplement et pas seulement d’une exploitation du territoire). En effet, au XIX° siècle la France et le RU colonisent une grande partie de l’Afrique et de l’Asie. Les Etats peuvent aussi se servir des colonies pour exiler les contestataires et les repris de justice (Bagnards anglais en Australie jusqu’en 1868)

Enfin, les migrations politiques et religieuses se développent : Italiens ou Polonais vers la France après les révolutions de 1830 et 1848) Juifs de l’Empire russe victimes de pogroms (Massacre spontané ou organisé de communautés juives d’Europe centrale ou orientale)



- Des itinéraires divers : 60 millions d’Européens quittent le continent définitivement entre 1815 et 1930, surtout des îles britanniques (19 millions) et d’Italie (10 millions)

La destination privilégiée est l’Amérique (Etats-Unis, Canada mais aussi Amérique du Sud). L’Australie, l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud sont moins attractives.

Ces migrations sont favorisées par l’amélioration des transports : Bateau à vapeur



- Une installation difficile : L’arrivée dans le pays d’accueil est souvent difficile : Douleur du déracinement, mais ils sont aussi victimes de xénophobie.

Certains connaissent la réussite, mais le plus grand nombre connaît la précarité ou la misère. ¼ des migrants reviennent.

dimanche 15 juin 2014

REVOLUTIONS, LIBERTES, NATIONS, A L’AUBE DE L’EPOQUE CONTEMPORAINE (2)

Libertés et Nations en France et en Europe dans la première moitié du XIX° siècle








 




Comment les idées de liberté et de nation d’affirment-elles dans l’Europe monarchique du début du XIX° siècle ?



Introduction : Après la chute de l’Empire napoléonien, les puissances victorieuses ont l’ambition, lors du congrès de Vienne en 1815, d’effacer les traces d’un quart de siècle de bouleversements révolutionnaires et de restaurer l’ordre antérieur en Europe. Mais les idées nouvelles de libertés et de droits diffusés lors de cette période continuent de se répandre comme un ferment de transformations ultérieures.





 
I. Comment les mouvements nationaux et libéraux se sont-ils développés ?











Le RU est le berceau du libéralisme. Cette idée, reprise par la Révolution Française, affirme que la souveraineté appartient à la nation, formée de citoyens libres. Les libéraux, malgré des idées plus ou moins démocratiques, constituent des minorités actives.


Ils défendent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à former une nation. De nombreux peuples aspirent à l’indépendance (Indépendance de la Grèce en 1830)




 
II. Que signifie le « Printemps des peuples » dans l’Histoire européenne ?
A. 1848, une année décisive pour la France
En février 1848, sur fond de crise économique et sociale, l’interdiction d’un banquet déclenche une émeute. La monarchie de Juillet est balayée en 4 jours.


La II° République naît dans l’enthousiasme. Elle est démocratique et affirme le droit au travail. Des ateliers nationaux, chantiers de travaux publics organisés à Paris avec des ouvriers payés par l’Etat, sont créés pour employés les chômeurs. Cette mesure financée par une hausse des impôts irrite la population Leur fermeture déclenche une insurrection des quartiers populaires de l’Est parisien.


Naît alors la peur des classes laborieuses que la population considère comme des classes dangereuses. L’élection présidentielle du 10 décembre amène au pouvoir Louis Napoléon Bonaparte. La République est aux mains des monarchistes.



B. Une révolution qui touche l’Europe : Le « Printemps des peuples »
La révolution de Paris renforce l’agitation qui règne en Italie et en Allemagne. Le printemps des peuples réveille l’Europe, surtout là où la question des nationalités se pose. La dimension nationale et libérale est donc essentielle.


L’Autriche est au bord de l’implosion. Les différentes nationalités qui composent l’Empire se révoltent et demandent l’autonomie. Partout les rois doivent promettre des Constitutions, comme en Italie ou en Prusse.





 
C. Un échec mais un espoir pour l’avenir
Cependant, ces révolutions sont un échec. Le mouvement révolutionnaire a manqué d’unité (Tensions entre les nationalités en Autriche, divergences politiques). La répression monarchique supprime des libertés dans de nombreux Etats mais les aspirations libérales des peuples demeurent, le sentiment national sort renforcé et une partie de l’opinion publique s’est politisée.





 
III. Comment la traite puis l’esclavage ont-ils été abolis ?
 De l’abolition de la traite à celle de l’esclavage
- C’est au RU, influence par le protestantisme et la philosophie des Lumières que naît le mouvement abolitionniste (Mouvement en faveur de l’abolition de la traite et de l’esclavage). Sous la pression des Anglais, le congrès de Vienne abolit la traite (Commerce international des esclaves) en 1815. (En France, l’esclavage aboli sous la Révolution en 1794 est rétablit en 1802)


- L’esclavage recule alors lentement. La meilleure façon d’empêcher la traite, c’est d’interdire l’esclavage. C’est le cas du RU en 1833, de la France en 1848. Aux Etats-Unis, le refus du Sud d’abolir l’esclavage conduit à la guerre de Sécession (1861/1865)



 L’exemple français : L’abolition de l’esclavage à la Réunion
Dossier p 302/303
1. Les esclaves représentent près des deux tiers de la population de La Réunion. Le doc. 1 donne une idée de leur importance au sein de la population active (les adultes de 14 à 60 ans) et donc de l’économie de l’île. On peut souligner, en proportion, le faible nombre de gendarmes et d’hommes de troupe.


2. Ce sont essentiellement des arguments moraux qu’avance le décret d’abolition, auxquels les colons répondent par des arguments économiques (doc. 2). Les propriétaires d’esclaves font peser la menace d’un soulèvement armé contre le commissaire général.


3. Le délai de deux mois prévu dans le décret n’est pas respecté, du fait d’abord de l’éloignement géographique (le décret n’est connu qu’en juillet 1848), du fait ensuite de la réticence d’une bonne partie des propriétaires d’esclaves.


4. Joseph Napoléon Sarda-Garriga redoute autant l’anarchie que la désertion des plantations, car celle-ci donnerait raison aux propriétaires d’esclaves.


5. Le commissaire de la République fait preuve de fermeté vis-à-vis des colons et des esclaves, mais il démontre en même temps une volonté affichée de dialogue, qui contribue à apaiser les esprits. Il parvient ainsi à rassurer les propriétaires d’esclaves, qui obtiennent la promesse d’une indemnisation et un décret rendant le travail obligatoire pour les nouveaux affranchis. Il encourage aussi les futurs affranchis à ne pas « déserter les champs » et à se mettre au travail. Le tableau d’Alphonse Garreau (doc. 5) illustre parfaitement l’importance du travail dans le discours républicain de la fin de l’année 1848, et la comparaison avec le tableau de Biard (p. 301) est de ce point de vue frappante.


6. Le doc. 6, réalisé à partir de chiffres fournis par des propriétaires d’esclaves, veut montrer que certains d’entre eux, désertés par leurs anciens esclaves, ont souffert de la mise en œuvre de l’abolition. Il révèle surtout le fait que le décret portant sur le travail obligatoire a été peu appliqué. La question de la main d’œuvre s’avère déterminante, non seulement pour la population active affranchie, mais aussi pour les vieillards, les femmes et les enfants (doc. 1), souvent livrés à eux-mêmes après l’abolition.




 

Conclusion : Une fois libres, les esclaves restent souvent des citoyens de seconde zone dans les colonies britanniques et françaises des Caraïbes où rien n’a été prévu pour les intégrés. En Amérique, la ségrégation de la population perdure. Enfin, en Afrique, la traite arabo-musulmane reste active.

REVOLUTIONS, LIBERTES, NATIONS, A L’AUBE DE L’EPOQUE CONTEMPORAINE (1)



 




 La révolution française : L’affirmation d’un nouvel univers politique




Quel nouvel univers politique et social naît de la diffusion des idéaux révolutionnaires à l’aube de l’époque contemporaine ?





Introduction : La Période humaniste conduit à deux évolutions divergentes en France qui vont finir par se rejoindre à la fin du XVIIIème siècle :

- D'un côté, la réflexion des Humanistes s'affine pour conduire à la philosophie des Lumières qui s'interroge sur la place de l'individu dans la société et sur l'existence de principes sociaux fondamentaux.

- D'un autre côté les guerres de religion et l'insécurité qu'elles génèrent, conduisent l'ensemble des membres de la société française à se tourner vers le Roi afin qu'il garantisse la sécurité de chacun. Ainsi, le pouvoir royal s'en trouve considérablement renforcé et crédibilisé, cela conduit à la monarchie absolue, considérée alors comme le meilleur régime politique par la plupart des sociétés européennes.




 
I. Comment naît une révolution ?


 En quoi la montée des idées de liberté et d’égalité en Amérique et en Europe, dans la dernière décennie du XVIIIème siècle, déclenche-t-elle la Révolution Française ?












 Quelles crises connaît l’Ancien régime en France à la Fin du XVIII° siècle ?


1. Le contexte

a) Une crise économique


Suite à des conditions météo défavorables, les récoltes sont insuffisantes, surtout en 1788. Les prix flambent et plongent le pays dans la disette. Agitation au printemps 1789.
b) Une crise sociale


Les paysans ne peuvent plus payer les impôts. Phénomène aggravé par les nobles qui remettent à l’ordre du jour certains impôts tombés en désuétude et monopolisent les charges dans les villes. Mécontentement de la paysannerie et de la bourgeoisie et remise en cause de la société d’ordres (Noblesse 1,5% ; clergé 0,5% et Tiers-Etat 98%)
c) Une crise politique


Important déficit (Dépenses supérieures aux recettes). Les tentatives de réforme de l’impôt échouent. Louis XVI manque d’autorité et Marie-Antoinette est détestée par la population française. Elle a mauvaise réputation (Amants, scandales financiers)

En mai 1789, Louis XVI décide de réunir les Etats Généraux (Assemblée de représentants des 3 ordres que le roi peut convoquer pour avis, dernière fois en 1614). Pour cela, 60 000 cahiers de doléances (Mémoires rédigés par paroisse contenant plaintes et espoirs) sont rédigés





2. Les acteurs



Possède
S’inquiète
Recherche
Roi
Pouvoir absolu
Des critiques à l’égard de son pouvoir
A les atténuer
Aristocratie
Des privilèges, peut faire pression sur le roi
De la montée en puissance de la bourgeoisie
Une partie du pouvoir politique
Bourgeoisie
Pouvoir économique
Dépenses du roi et de la noblesse
Pouvoir politique
Peuple
Rien
Progression des impôts
Manger à sa faim







Ces acteurs qui ont des aspirations différentes vont s’opposer, s’allier pour rechercher un système équilibré entre ces différents groupes. C’est la période révolutionnaire



 

II. Quelles sont les idées, les événements, les acteurs du processus révolutionnaire de 1789 à 1814 ? (Etude à travers les œuvres de Jacques-Louis David)


Comment les députés du Tiers Etat sont-ils devenus révolutionnaires ?


1. Une révolution politique

Le 5 mai 1789, les Etats généraux sont réunis à Versailles. Ils sont convoqués pour résoudre la grave crise financière, dans un contexte de contestation de la société d’ordre. Au départ, les députés ne sont nullement animés de l’intention de faire une révolution. L’ouverture des Etats Généraux suscite une querelle de procédure : Le Tiers Etat souhaite la réunion des trois ordres ainsi que le vote par tête, le vote par ordre donnant nécessairement la majorité au clergé et à la noblesse. Face au refus du roi, le Tiers Etat se proclama Assemblée nationale et appela les deux autres ordres à le rejoindre. Louis XVI fait fermer la salle de réunion des députés. Ces derniers se déplacent alors dans la salle du Jeu de paume. Le 20 juin 1789, ils prêtèrent serment de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une Constitution. Les circonstances ont fait que les députés sont progressivement devenus révolutionnaires.





2. Une révolution sociale
Comme le roi rechigne à reconnaître l’œuvre de l’assemblée, le peuple de Paris entre en révolution le 14 juillet 1789 en s’attaquant à un lieu symbolique. La violence fait alors son entrée dans le processus révolutionnaire. Ainsi, la révolution n’est pas liée à une simple application des idées des Lumières, mais résulte d’un processus dans lequel les événements et les hommes interagissent.

En province, durant l’été 1789, c’est la Grande peur. Les paysans brûlent les registres seigneuriaux qui contiennent les impôts. Le 4 août 1789, l’assemblée vote l’abolition des privilèges, qui sera suivi le 26 août 1789 par la DDHC. C’est la fin de la société d’ordre d’ancien régime.




3. Le divorce entre le roi et la Nation
- La peinture de David, le serment du jeu de paume, est inachevée victime de l’évolution de la Révolution

En effet, suite au serment du jeu de Paume et des événements de 1789, la monarchie absolue devient une monarchie constitutionnelle. (Création d’une constitution en 1791). Or le roi de France mène un double jeu : Il semble accepter mais utilise beaucoup son droit de veto.

Le 20 Juin 1791, le roi s’enfuit avec sa famille. Reconnu à Varennes, il est arrêté et ramené à Paris.

En 1791 Les divisions grandissantes entre les révolutionnaires ont mis fin au rêve de l’unité, de l’unanimité révolutionnaire représentée dans le tableau.



 Pourquoi l'échec de la 1ere République ?



- Le 20 avril 1792. Les Français déclarent la guerre à l’Autriche. Les Révolutionnaires veulent libérer les peuples étrangers de leurs princes. (Robespierre est contre car il pense qu’il faut d’abord consolider la Révolution) Louis XVI est d’accord car il espère qu’une défaite française lui rendra ses pouvoirs.

La guerre commence mal (Désertions des officiers nobles, manque d’expérience des soldats …)

- Craignant la trahison du roi, le 10 Août 1792 : PRISE DES TUILERIES par le peuple  Le Roi est suspendu de ses fonctions, arrêté et jugé

Une commune insurrectionnelle prend le pouvoir et décide l’élection d’une nouvelle assemblée au Suffrage Universel : c’est la CONVENTION. La République est proclamée le 21 Septembre 1792 et le 22/09 devient le jour de l’An I de la République



Le 21 janvier 1793, le Roi est guillotiné



Suite à la mort du roi la France est confrontée à de multiples problèmes

De 1792 à 1799, la France est constamment en guerre. La politique conquérante de la convention et l’exécution de Louis XVI a dressé toute l’Europe monarchique contre la France.

La convention décide la levée en masse de 300 000 soldats, mais avance des européens durant l’été 1793

La levée en masse rencontre des résistances come les Chouans en Vendée. Ils combattent pour Dieu et le Roi

Pour faire face aux différentes menaces, la Convention a désigné un comité de salut public, organe qui gouverne par décret, composé de 12 membres, en principe élus pour un mois. En fait, il est constamment dirigé par les mêmes hommes, principalement Robespierre. Ainsi, la constitution n’est pas appliquée car est mise en place une véritable dictature chargée de « sauver la Révolution », c’est la « Terreur » de septembre 1793 à juillet 1794




Conclusion : Les révoltes sont maîtrisées, les armées étrangères refoulées. Mais le bilan est lourd (des centaines de milliers de morts : Guerre civile, exécutions) et la suppression des libertés a contrecarré de fait la mise en place de la démocratie dans cette période. Le régime suivant, le Directoire, rétablit le suffrage censitaire



 

 




 L’Empire, la fin du cycle révolutionnaire ?

Contexte

Après la fin de la Terreur avec l’exécution de Robespierre le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II), la République n’arrive pas à apporter la paix et la prospérité. Les hommes forts sont de plus en plus des généraux qui mènent la guerre victorieuse. L’opinion est lasse des troubles permanents. Ainsi, le coup d’Etat de Napoléon Bonaparte en 1799 (18 Brumaire an VIII) rassure.




Analyse :

Affirmation du pouvoir de Napoléon à qui tous les corps d’armée ont prêté serment et qui est mis en valeur par la composition du tableau.

Message : Nouvelle élite : Les dignitaires de l’Empire, rôle central de l’armée= Un tableau au service de la légitimité et des idées de Napoléon

= Justification de l’établissement de l’Empire : Bonaparte a rétabli la stabilité et la prospérité de la France dont l’auteur présente tous les aspects.

Les différents éléments qui composent le pouvoir impérial : Référence à l’empire romain et sa dimension militaire, reprise des héritages de la monarchie

= David est un artiste révolutionnaire qui se rallie à l’Empire et se met au service de la légitimité et des idées de Napoléon (Repose sur ses victoires militaires, sur l’héritage de la monarchie et sur le maintien de certains principes de la révolution).
Conclusion :

Jacques louis David, un parcours emblématique d’une génération. L’exemple de David est emblématique du parcours d’un grand nombre de révolutionnaires. Artiste « engagé », il est d’abord le chantre de l’unité nationale qui marque les premières années de la Révolution. Il se radicalise ensuite et soutient la Terreur comme député à la Convention. Il organise le culte des martyrs ainsi que les grandes cérémonies de l’époque. Sa carrière, interrompue par la chute de Robespierre, est relancée quand il se rallie à Napoléon Bonaparte dont il devient le peintre officiel. Son itinéraire sinueux voire contradictoire, symbolise ceux qui ont servi des régimes différents entre 1789 et 1815.



 







dimanche 30 mars 2014

L’ELARGISSEMENT DU MONDE (XV° - XVI° SIECLE)

 

Comment le monde s’est-il élargi pour les Européens et quels en sont les conséquences ?













Introduction : Les peuples du XV° siècle entretiennent déjà des échanges, plus ou moins intenses et plus ou moins conflictuels.

Le monde connu regroupe, l’Europe, l’Asie et une partie de l’Afrique. L’océan indien est actif avec un commerce maritime développé. Le monde musulman également faisant le lien entre l’Est et l’Ouest. L’Europe est plus en marge et les villes méditerranéennes sont les plus développées.

Dans ce contexte, l’élargissement du monde et les découvertes européennes vont modifier la place qu’ils occupent et avoir des répercussions sur les autres peuples.



I. Quelles sont les relations des Européens avec le reste du monde au XV° siècle ?

A. Une géographie largement hérité de l’Antiquité
L’Homme cherche à représenter son territoire, mémoriser des itinéraires, localiser des lieux symboliques (religieux). On peut également prendre en compte le commerce ou la volonté de découvrir les territoires inconnus. Les Etats s’y intéressent pour des raisons militaires (Notion de frontière).

La découverte du monde par les Européens a changé leur façon de voir la terre. C’est au XVI° siècle, grâce au travail de savants comme Mercator, que le planisphère tel que nous le connaissons s’impose (Orienté au Nord, inscrit dans un rectangle et centré sur l’Europe et l’Afrique) au monde entier, via l’imprimé.


B. Les Européens face à l’Islam en Méditerranée
Depuis le Moyen-âge, les Européens connaissent l’Islam. Constantinople, de par sa situation géographique est un lieu de contact ancien entre les peuples de la Méditerranée. Sa position stratégique entre l’Europe et l’Asie a été l’objet de convoitises. Avant 1453, on note la présence de populations chrétiennes, orthodoxes juives et musulmanes. Le commerce est florissant, de même que la culture enrichie par les différentes influences.

En 1453, la dynastie turque ottomane s’empare de la ville et progresse dans les Balkans au nom du Djihad. Ceci bouleverse les rapports de forces et les routes commerciales, notamment celles vers l’Inde et la Chine. La ville se modifie avec la construction de mosquées, la conversion d’Eglise comme Sainte Sophie, d’écoles mais les étrangers ne sont pas chassés. Ils conservent leurs biens et leurs lieux de cultes contre le paiement d’un impôt, on les appelle dhimmi.



C. Des contacts existent avec les mondes lointains
- Les Européens entretiennent des relations commerciales indirectes avec l’Asie. Les produits comme la soie, les épices, l’or parviennent en Europe en passant par les marchands indiens, perses ou arabes. Cependant, les peuples se connaissent mal. Les tentatives de christianisation en Chine menées par les Jésuites sont mitigées. A cette époque la Chine renonce à conquérir le monde (Possède les connaissances techniques nécessaires), centrant ses efforts sur le conflit avec les Mongols.

- L’Afrique subsaharienne est connue. L’or est transporté par les marchands du Maghreb ou du Sahel à dos de chameau. Cet or est monnayé contre des produits manufacturés.




 
II. Comment les Grandes découvertes contribuent-elles à élargir les horizons géographiques des Européens ?

A. Fernand de Magellan, un Européen à la découverte du monde

Le but de Magellan est le même que celui de Colomb : Parvenir aux îles aux épices d’extrême orient. Une fois contournée la Terre de Feu, un défi inattendu est révélé, avec la traversée en 3 longs mois d’un océan immense : Le Pacifique. L’arrivée aux Philippines est l’occasion de renouer avec l’un des autres objectifs initiaux : L’élargissement de la chrétienté. Même si Magellan est tué aux Philippines, El Cano accomplit la première circumnavigation intégrale.



B. Mise en perspective : Le monde des Européens s’élargi

1. Des objectifs économiques et religieux
- Les Espagnols et les Portugais cherchent de nouvelles routes commerciales vers les richesses de l’Inde. Ces routes sont en effet détenues par les Musulmans et les Vénitiens.

- L’objectif est également religieux. 1492 correspond à le fin de la Reconquista, reconquête des territoires musulmans de la péninsule ibérique. Il existe une impulsion conquérante et la volonté de trouver des alliés en Orient alors que les Turcs deviennent plus menaçants.

2. De nouveaux moyens
- Des progrès techniques et scientifiques : La caravelle, bateau avec 2 types de voiles, peut s’approcher des côtes et le gouvernail d’étambot (Planche verticale située à l’arrière du navire et pivotant sur une axe, l’étambot) rend la navigation en haute mer possible.

- Avec la redécouverte des œuvres de Ptolémée, cartographe grec du II° siècle, les savant savent que la terre est ronde.

3. La compétition entre Espagnols et Portugais
- Les Portugais se lancent dans l’Atlantique Sud au XV° siècle en longeant les côtes africaines. En 1498, Vasco de Gama arrive en Inde en passant le cap de Bonne Espérance.

- Les Espagnols concurrencent les Portugais. Ils possèdent les Canaries dès 1341 et Christophe Colomb ouvre la route vers l’Amérique en 1492.

- Les deux royaumes ibériques demandent alors l’arbitrage du pape qui voit dans leurs conquêtes un moyen d’évangélisation (Diffusion de l’évangile, conversion des non-chrétiens). En 1494, le traité de Tordesillas partage les terres découvertes entre les 2 pays.




Conclusion : Un monde plus grand et mieux connu
En 1500, le Portugais Cabral arrive au Brésil et les Européens prennent conscience de l’existence d’un nouveau continent. Des marins anglais et Français explorent l’Amérique du Nord. Enfin, en 1519, Magellan, un portugais au service de l’Espagne effectue le premier tour du monde  démontrant ainsi la rotondité de la terre.
Le monde européen a cessé d’être centré sur la Méditerranée.

III. Quelle place les Européens occupent-ils dans le monde du XVI° siècle ?

A. La naissance des empires coloniaux : L’exemple de Tenochtitlan










Suite aux voyages d’exploration, les conquistadores (Mot espagnol signifiant conquérant, soldats et aventuriers qui prennent possession de l’Amérique Latine au nom de leur roi) prennent possessions de nouvelles terres. Entre 1521 et 1533, Herman Cortés et Francisco Pizarro s’emparent des empires aztèque et inca.

- La conquête, malgré quelques résistances, est brutale favorisée par la supériorité de l’armement et les dissensions politiques locales. Les Amérindiens sont christianisés de force et leur culture est systématiquement détruite. Ils sont réduits au travail forcé dans les plantations et dans les mines d’or et d’argent. Victimes de mauvais traitements et des maladies infectieuses amenées par les Européens, ils meurent par millions. A la fin du siècle, la main d’œuvre étant devenue insuffisante, les Européens font venir les 1ers esclaves d’Afrique.

- 240 000 Espagnols rejoignent le nouveau monde et bâtissent des villes sur le modèle européen. Une organisation administrative hiérarchisée se met en place donnant à l’Espagne et au Portugal essentiellement, d’immenses empires.



B. L’émergence d’une économie monde

- En Amérique, les Européens découvrent des plantes qui leur étaient inconnues : La pomme de terre, le maïs, le manioc, le tabac, le cacao et la tomate sont introduits en Europe. A l’inverse, ils exportent le blé et le cheval.

- Les populations se déplacent également de manière forcée (Traite des Noirs) ou volontaire.

- Les grands ports européens ouverts sur l’Atlantique comme Séville ou Anvers, deviennent des villes dynamiques, centres d’une nouvelle économie-monde, c'est-à-dire une économie non limitée aux frontières politiques mais animée par une dynamique planétaire et souvent organisée autour d’une ville dominante.



C. Une nouvelle vision du monde

La rapidité des conquêtes a confirmé la conviction qu’ont les Européens de posséder la vraie foi et la nécessité de l’imposer au monde.

Cette conquête pose cependant des questions. Sa violence heurte les consciences d’une partie des Espagnols. (Las Casas décrit les indiens comme « Pacifiques, doux et accueillants » et les Espagnols comme « Cupides, violents et cruels »). En 1550, des universitaires se réunissent à Valladolid. Les arguments de Sepulveda (Indiens accusés d’idolâtrie et de cannibalisme, voués à la servitude, nécessité de l’évangélisation et soumission préalable préférable) l’emportent. La colonisation continue, avec moins de violences inutiles cependant. C’est la 1ère fois dans l’Histoire que l’on se pose la question du droit de l’Homme à l’existence

Mais dans le même temps, la découverte de civilisations radicalement différentes conduit certains à repenser une vision du monde centrée sur l’Europe.





 
Conclusion : Avec les Grandes découvertes, l’Ouest cesse d’être une simple direction pour devenir une terre promise pour les missionnaires et les aventuriers, un espace de liberté pour les Protestants et le restera longtemps. Des mondes se connectent : L’Europe portugaise avec la Chine, l’Europe espagnole avec ce qui est en train de devenir le Nouveau Monde. Des cultures se rencontrent, de nouveaux débats traversent les sociétés et un maillage planétaire commence à se mettre en place. Cela se fait évidemment sur le long temps et ne concerne pas l’ensemble des sociétés.