Comment l’évolution des moyens de
transports et de communication permet-elle la mise en place d’un monde
hiérarchisé et interdépendant ?
Introduction : La mondialisation
est un phénomène vieux de plusieurs siècles qui trouve ses origines dans
l’Empire Romain. La mondialisation apparaît comme un processus d’organisation
des échanges et de la production mettant en relation des ensembles
géographiques différents et des acteurs différents. L’internationalisation des
échanges est facilitée par la modernisation des réseaux de transport et de
communication. Un tel processus est composé de flux, de valeurs, d’acteurs et
de lieux plus ou moins intégrés.
I. Une explosion de flux (Courant d’échanges de marchandises, de
capitaux, d’informations ou migrations humaines) de toutes natures
A. Les flux commerciaux ont explosé
Le commerce mondial s’accroît
fortement : Multiplication par 30 entre 1973 et 2011 ; De 574 milliards de $ à
18 000 milliards. Il s’agit de biens pour 80% et de services pour 20%. Sur les
biens échangés, les matières 1ères et énergétiques représentent 25% et les
produits agricoles 10%. Les pays industrialisés réalisent 85% du commerce
mondial. La plupart des pays pauvres d’Afrique et d’Asie sont en marge des
échanges, surtout quand ils ne possèdent pas de façade maritime.
B. Les flux financiers ont connu un développement incomparable
- 2 000 milliards de $
s’échangent dans le monde chaque jour. Les lieux de la finance sont les bourses
comme celle de New-York ou Paris. On parle de globalisation financière (Mise en
place d’un marché mondial des capitaux). Du financement de l’économie réelle
les bourses sont devenus des lieux de spéculation. La spéculation boursière a
pour conséquence la délocalisation de l’industrie et des services à la
recherche de coûts moindres, permettant d’augmenter les bénéfices et la part
des actionnaires.
- Le volume des IDE
(Investissements Directs Etrangers) est passé de 5% du PIB mondial dans les
années 80 à 20% aujourd’hui. La plus grande partie des IDE est émise par la
Triade (EU + UE + Japon, centres d’impulsion mondiaux). C’est aussi le 1er
récepteur. Croissance rapide des NPI et de la Chine. Afrique reste en marge
cause pauvreté et insécurité.
C. Des flux migratoires plus complexes
- Le monde compte aujourd’hui 200
millions de migrants économiques (Migration : Déplacement définitif ou de
longue durée de personnes d’un territoire à un autre). Chaque année 1 million
de personnes émigrent vers un pays riche.
Causes : Différence Nord/Sud
: Population vieillissante au Nord et manque de main d’œuvre tandis que
l’accroissement naturel rapide, population jeune, chômage ou sous-emploi
chronique et image déformée de la richesse du Nord
Effets : Sur le pays
d’origine : Perte des forces vives mais aussi des aspects positifs avec la
réduction du chômage et apport de devises (10% du PIB de la Jamaïque)
Sur le pays d’accueil : Main
d’œuvre bon marché mais pb d’intégration et politique de fermeture des
frontières si croissance éco faible, pb des clandestins
- 20 millions de personnes dans
le monde, victimes de guerres, génocide, répression migrent pour des raisons
politiques. Surtout Afrique (10 millions) et Asie (5 millions). Le groupe de
réfugiés le + important sont les Afghans (3 millions)
D. La mondialisation des flux d’information
- L’information est une activité
stratégique, elle a un impact sur les sociétés et sur les opinions. Elle n’a
plus de frontière et voyage de plus en plus vite en touchant de plus en plus de
personnes. 25 millions d’internautes en 1990, plus d’2 milliards en 2012.
- Elle appartient à quelques
grands groupes (Microsoft, AOL Time Warner, Sony…). Mais il existe une
véritable fracture numérique, spatiale et sociale entre le Nord et le Sud
E. Une « mondialisation souterraine »
- Dans une économie mondialisée,
le crime organisé s’est mondialisé. Ses activités sont diversifiées (Evasion
fiscale, contrefaçon, drogue et arme, main d’œuvre et racket, prostitution et
corruption dans l’ordre d’importance). Les flux de capitaux sont blanchis dans
des paradis fiscaux qui offrent anonymat et conditions fiscales avantageuses.
- Les bases du crime organisé
sont clairement identifiées : Cosa Nostra (Sicile), la mafia japonaise (Yakusa)
ou colombienne (Cartel de Medellin)
- Le poids économique du crime
organisé est difficilement quantifiable (Environ 600 à 1 800 milliards de $ par
an en 2011 selon le FMI). Les zones de libre-échange et le développement des
organisations régionales sont à l’origine d’une augmentation du crime organisé.
II. Ces flux empruntent des réseaux (Ensemble de relations entre
plusieurs lieux où circulent des flux)
Développement rapide du commerce
est dû aux évolutions techniques des transports. Les coûts ont longtemps été
diminués permettant l’accroissement des volumes d’échanges. Le monde semble
rétrécit et plus fluide
A. La révolution des transports
- Augmentation de la rapidité
(Avions à réaction, TGV) et de la capacité (Porte- conteneurs, supertanker,
A380, TGV duplex).Automatisation croissante de la manutention (Grues de
déchargement)
- Transports se sont spécialisés
: Transport maritime est le moins cher. Il assure les 2/3 des échanges
internationaux. / Transport aérien le plus rapide, voyageurs et marchandises de
luxe. Les grands hubs (Point central d’un réseau de transports où sont
redistribués de nombreuses correspondances) aéroportuaires participent à
l’organisation de l’espace mondial en concentrant les flux aériens sur les
grands aéroports nord-américains, européens + quelques asiatiques / Automobile
règne sur les courtes distances et en milieu urbain / Chemins de fer pour les
voyageurs, ferroutage reste à développer en Europe
B. L’impact spatial des
transports : Des territoires intégrés et d’autres marginalisés (Le degré
d’intégration d’un territoire s’évalue par l’intensité des relations que
celui-ci entretient avec d’autres territoires. Il se mesure par l’importance
quantitative et qualitative des flux qu’il émet ou réceptionne. Exclus des
réseaux qui sont les vecteurs de ces échanges, des espaces sont marginalisés.)
- On observe le développement
d’interfaces (Zone de contact) dynamiques comme par exemple le détroit de
Gibraltar, les grands ports (Rotterdam, Shanghai, Singapour le plus grand pour
les conteneurs), des grandes villes liées à leurs aéroports (Paris, Londres,
New-York), des nœuds autoroutiers, des plates-formes logistiques de stockage de
marchandises. Quand plusieurs modes de déplacements sont mis en relation, on
parle de plate-forme multimodale (Ex : Lyon-Saint-Exupéry). Les interfaces
frontalières (Etats-Unis / Mexique) sont très active.
- L’évolution des transports a
permis la Division Internationale du Travail (DIT), c'est-à-dire la répartition
de la production des biens et des services entre les différents pays qui se
spécialisent dans une ou plusieurs productions. On a aussi une dissociation de
la direction (Nord) et des unités de production (Sud).
- Les pôles majeurs de la
mondialisation sont donc la Triade (Siège de commandement des FTN, marchés
financiers) avec des pôles secondaires en croissance (Inde, Chine, pays
pétroliers du Moyen Orient). Par contre d’autres territoires sont marginalisés
car à l’écart des flux, frappés par des conflits, des famines… comme l’Afrique
subsaharienne.
III. Les réseaux sont reliés
entre eux par des pôles (Centre ayant son aire d’influence) : Les acteurs
spatiaux de la mondialisation (Des groupes de personnes ou des organisations
qui agissent et interviennent dans l’espace pour mettre en œuvre leurs
stratégies et leurs objectifs)
A. Les Firmes Trans-Nationales
(FTN) ou multinationales
- Le siège est dans le pays
d’origine mais la prod et le chiffres d’affaire sont réalisés en partie à
l’étranger. Importance croissante. Emploient 75 millions de personnes.
- La plupart des FTN sont du Nord
et garde un ancrage national fort. 50% des effectifs dans pays d’origine +
centre de décisions, recherche et dév et prod de hte technologie.
- Pour le Sud qui produit :
transfert de technologie, + d’emplois et hausse des exportations du pays mais
aussi + de pollution et dépendance vis-à-vis des FTN.
B. Les Etats
Dans une économie mondialisée,
ils perdent de leur autonomie mais ils conservent quelques prérogatives
(Influence de l’Etat dépend de sa puissance) :
- Défense des intérêts nationaux
dans des négociations économiques (Exception culturelle pour fromages français)
- Créer un environnement propice
à l’activité économique (Zones franches)
- Outils de l’Etat : les
politiques budgétaires, aménagements du territoire, législations.
C. Les organisations internationales
A problème international, réponse
internationale
1. Les organismes liés aux
Etats (ONU, OMC, G8)
- OMC, FMI et Banque mondiale ont
pour but de réguler, d’organiser et d’encadrer l’économie mondiale, lutte
contre le protectionnisme et les concurrences déloyales. Tous les secteurs sont
concernés sauf la culture
- G8 : Conférences au sommet des
8 pays les plus riches. Rôle de concertation plus que de décision
2. Les organisations
régionales
Niveau intermédiaire entre Etats
et organisations internationales : UE, ALENA, MERCOSUR… Rôle dans le commerce
mondial et intra-régional (UE, 70% de ses échanges entre pays membres)
3. Les ONG (Organisation
Non Gouvernementales)
Ce sont des associations qui
interviennent dans des domaines comme l’aide humanitaire, le développement ou
l’environnement. Elles participent à l’émergence d’une opinion publique
mondiale Elles viennent en général du Nord et constituent un réseau
transnational. Ex : MSF
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