dimanche 7 octobre 2012

ST2S : UN MONDE HIERARCHISE ET INTERDEPENDANT


 

Comment l’évolution des moyens de transports et de communication permet-elle la mise en place d’un monde hiérarchisé et interdépendant ?

Introduction : La mondialisation est un phénomène vieux de plusieurs siècles qui trouve ses origines dans l’Empire Romain. La mondialisation apparaît comme un processus d’organisation des échanges et de la production mettant en relation des ensembles géographiques différents et des acteurs différents. L’internationalisation des échanges est facilitée par la modernisation des réseaux de transport et de communication. Un tel processus est composé de flux, de valeurs, d’acteurs et de lieux plus ou moins intégrés.

I. Une explosion de flux (Courant d’échanges de marchandises, de capitaux, d’informations ou migrations humaines) de toutes natures

A. Les flux commerciaux ont explosé

Le commerce mondial s’accroît fortement : Multiplication par 30 entre 1973 et 2011 ; De 574 milliards de $ à 18 000 milliards. Il s’agit de biens pour 80% et de services pour 20%. Sur les biens échangés, les matières 1ères et énergétiques représentent 25% et les produits agricoles 10%. Les pays industrialisés réalisent 85% du commerce mondial. La plupart des pays pauvres d’Afrique et d’Asie sont en marge des échanges, surtout quand ils ne possèdent pas de façade maritime.

B. Les flux financiers ont connu un développement incomparable

- 2 000 milliards de $ s’échangent dans le monde chaque jour. Les lieux de la finance sont les bourses comme celle de New-York ou Paris. On parle de globalisation financière (Mise en place d’un marché mondial des capitaux). Du financement de l’économie réelle les bourses sont devenus des lieux de spéculation. La spéculation boursière a pour conséquence la délocalisation de l’industrie et des services à la recherche de coûts moindres, permettant d’augmenter les bénéfices et la part des actionnaires.

- Le volume des IDE (Investissements Directs Etrangers) est passé de 5% du PIB mondial dans les années 80 à 20% aujourd’hui. La plus grande partie des IDE est émise par la Triade (EU + UE + Japon, centres d’impulsion mondiaux). C’est aussi le 1er récepteur. Croissance rapide des NPI et de la Chine. Afrique reste en marge cause pauvreté et insécurité.

C. Des flux migratoires plus complexes

- Le monde compte aujourd’hui 200 millions de migrants économiques (Migration : Déplacement définitif ou de longue durée de personnes d’un territoire à un autre). Chaque année 1 million de personnes émigrent vers un pays riche.

Causes : Différence Nord/Sud : Population vieillissante au Nord et manque de main d’œuvre tandis que l’accroissement naturel rapide, population jeune, chômage ou sous-emploi chronique et image déformée de la richesse du Nord

Effets : Sur le pays d’origine : Perte des forces vives mais aussi des aspects positifs avec la réduction du chômage et apport de devises (10% du PIB de la Jamaïque)

Sur le pays d’accueil : Main d’œuvre bon marché mais pb d’intégration et politique de fermeture des frontières si croissance éco faible, pb des clandestins

- 20 millions de personnes dans le monde, victimes de guerres, génocide, répression migrent pour des raisons politiques. Surtout Afrique (10 millions) et Asie (5 millions). Le groupe de réfugiés le + important sont les Afghans (3 millions)

D. La mondialisation des flux d’information

- L’information est une activité stratégique, elle a un impact sur les sociétés et sur les opinions. Elle n’a plus de frontière et voyage de plus en plus vite en touchant de plus en plus de personnes. 25 millions d’internautes en 1990, plus d’2 milliards en 2012.

- Elle appartient à quelques grands groupes (Microsoft, AOL Time Warner, Sony…). Mais il existe une véritable fracture numérique, spatiale et sociale entre le Nord et le Sud

E. Une « mondialisation souterraine »

- Dans une économie mondialisée, le crime organisé s’est mondialisé. Ses activités sont diversifiées (Evasion fiscale, contrefaçon, drogue et arme, main d’œuvre et racket, prostitution et corruption dans l’ordre d’importance). Les flux de capitaux sont blanchis dans des paradis fiscaux qui offrent anonymat et conditions fiscales avantageuses.

- Les bases du crime organisé sont clairement identifiées : Cosa Nostra (Sicile), la mafia japonaise (Yakusa) ou colombienne (Cartel de Medellin)

- Le poids économique du crime organisé est difficilement quantifiable (Environ 600 à 1 800 milliards de $ par an en 2011 selon le FMI). Les zones de libre-échange et le développement des organisations régionales sont à l’origine d’une augmentation du crime organisé.

II. Ces flux empruntent des réseaux (Ensemble de relations entre plusieurs lieux où circulent des flux)

Développement rapide du commerce est dû aux évolutions techniques des transports. Les coûts ont longtemps été diminués permettant l’accroissement des volumes d’échanges. Le monde semble rétrécit et plus fluide

A. La révolution des transports

- Augmentation de la rapidité (Avions à réaction, TGV) et de la capacité (Porte- conteneurs, supertanker, A380, TGV duplex).Automatisation croissante de la manutention (Grues de déchargement)

- Transports se sont spécialisés : Transport maritime est le moins cher. Il assure les 2/3 des échanges internationaux. / Transport aérien le plus rapide, voyageurs et marchandises de luxe. Les grands hubs (Point central d’un réseau de transports où sont redistribués de nombreuses correspondances) aéroportuaires participent à l’organisation de l’espace mondial en concentrant les flux aériens sur les grands aéroports nord-américains, européens + quelques asiatiques / Automobile règne sur les courtes distances et en milieu urbain / Chemins de fer pour les voyageurs, ferroutage reste à développer en Europe

B. L’impact spatial des transports : Des territoires intégrés et d’autres marginalisés (Le degré d’intégration d’un territoire s’évalue par l’intensité des relations que celui-ci entretient avec d’autres territoires. Il se mesure par l’importance quantitative et qualitative des flux qu’il émet ou réceptionne. Exclus des réseaux qui sont les vecteurs de ces échanges, des espaces sont marginalisés.)

- On observe le développement d’interfaces (Zone de contact) dynamiques comme par exemple le détroit de Gibraltar, les grands ports (Rotterdam, Shanghai, Singapour le plus grand pour les conteneurs), des grandes villes liées à leurs aéroports (Paris, Londres, New-York), des nœuds autoroutiers, des plates-formes logistiques de stockage de marchandises. Quand plusieurs modes de déplacements sont mis en relation, on parle de plate-forme multimodale (Ex : Lyon-Saint-Exupéry). Les interfaces frontalières (Etats-Unis / Mexique) sont très active.

- L’évolution des transports a permis la Division Internationale du Travail (DIT), c'est-à-dire la répartition de la production des biens et des services entre les différents pays qui se spécialisent dans une ou plusieurs productions. On a aussi une dissociation de la direction (Nord) et des unités de production (Sud).

- Les pôles majeurs de la mondialisation sont donc la Triade (Siège de commandement des FTN, marchés financiers) avec des pôles secondaires en croissance (Inde, Chine, pays pétroliers du Moyen Orient). Par contre d’autres territoires sont marginalisés car à l’écart des flux, frappés par des conflits, des famines… comme l’Afrique subsaharienne.

III. Les réseaux sont reliés entre eux par des pôles (Centre ayant son aire d’influence) : Les acteurs spatiaux de la mondialisation (Des groupes de personnes ou des organisations qui agissent et interviennent dans l’espace pour mettre en œuvre leurs stratégies et leurs objectifs)

A. Les Firmes Trans-Nationales (FTN) ou multinationales

- Le siège est dans le pays d’origine mais la prod et le chiffres d’affaire sont réalisés en partie à l’étranger. Importance croissante. Emploient 75 millions de personnes.

- La plupart des FTN sont du Nord et garde un ancrage national fort. 50% des effectifs dans pays d’origine + centre de décisions, recherche et dév et prod de hte technologie.
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- Pour le Sud qui produit : transfert de technologie, + d’emplois et hausse des exportations du pays mais aussi + de pollution et dépendance vis-à-vis des FTN.

B. Les Etats

Dans une économie mondialisée, ils perdent de leur autonomie mais ils conservent quelques prérogatives (Influence de l’Etat dépend de sa puissance) :

- Défense des intérêts nationaux dans des négociations économiques (Exception culturelle pour fromages français)

- Créer un environnement propice à l’activité économique (Zones franches)

- Outils de l’Etat : les politiques budgétaires, aménagements du territoire, législations.

C. Les organisations internationales

A problème international, réponse internationale

1. Les organismes liés aux Etats (ONU, OMC, G8)
- OMC, FMI et Banque mondiale ont pour but de réguler, d’organiser et d’encadrer l’économie mondiale, lutte contre le protectionnisme et les concurrences déloyales. Tous les secteurs sont concernés sauf la culture

- G8 : Conférences au sommet des 8 pays les plus riches. Rôle de concertation plus que de décision

2. Les organisations régionales

Niveau intermédiaire entre Etats et organisations internationales : UE, ALENA, MERCOSUR… Rôle dans le commerce mondial et intra-régional (UE, 70% de ses échanges entre pays membres)

3. Les ONG (Organisation Non Gouvernementales)

Ce sont des associations qui interviennent dans des domaines comme l’aide humanitaire, le développement ou l’environnement. Elles participent à l’émergence d’une opinion publique mondiale Elles viennent en général du Nord et constituent un réseau transnational. Ex : MSF

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