jeudi 4 avril 2013

L’UE dans la mondialisation


« L’Union européenne dans la mondialisation » est l’une des deux questions à traiter dans le cadre du thème 4 « France et Europe dans le monde », auquel le programme préconise de consacrer 11à 12 heures au total. L’intitulé du programme invite à mesurer le rôle et la place de l’Union européenne dans la mondialisation, ce qui constitue une des clés de l’avenir de l’Europe. 

PROBLEMATIQUES

- En quoi l’Union européenne est-elle un des centres d’impulsion de la mondialisation ? Quel est son rôle dans un monde de plus en plus multipolaire ? Quelles sont les limites à son influence ?

 - Qu’est - ce qui fait de la Northern Range une façade maritime mondiale ? Comment expliquer son importance et sa localisation ? Quels aménagements sont nécessaires pour qu’elle maintienne sa place dans le concert des pôles maritimes majeurs ?

 - En quoi la Méditerranée est-elle un espace d’ouverture de l’UE au Sud ? Quelles relations économiques, géopolitiques et culturelles découlent de la position d’interface ?

 
Introduction : De toutes les organisations régionales au monde, l’Union Européenne est la plus intégrée de toutes.  L’UE élargie à 27 pays en 2007, ce sont 485 millions d’habitants qui se répartissent sur environ 4 millions de km2 , c’est un PIB cumulé supérieur à 10 000 milliards de dollars, soit environ 30 % du RNB mondial. La réussite économique, largement facilitée par l’intégration fait de l’Union Européenne un pôle important à l’échelle internationale. Toutefois, à la différence de ses deux principaux concurrents et partenaires,  l’UE connaît de profondes inégalités internes et une construction communautaire en devenir ; elle peine aussi à défendre ses intérêts dans les négociations internationales parlant rarement d’une seule voix…

Cours 1

I) L’Union est un pôle et un acteur majeur de la mondialisation :

L’industrie européenne représente 23% de la production mondiale (2e après les Etats Unis). L’agriculture européenne productiviste et intensive à forts rendements (rôle de la PAC mise en place en 1962) assure à l’UE son autosuffisance alimentaire et lui permet de développer une industrie agro- alimentaire largement tournée vers l’exportation (2ème rang mondial derrière les EUA). Les services représentent 71,6% du PIB communautaire, L’UE assure 37.5% du commerce mondial, les échanges intracommunautaires représentent 70% du commerce de l’Union .Ses partenaires sont essentiellement les pays industrialisés. Les bourses de l’Union jouent un rôle majeur dans les flux de capitaux (IDE). Londres est la 1ere place d’affaire internationale. Influence politique (PESC et PED) et culturel (4 langues parmi les dix plus parlées au monde, exportations de produits de luxe, événements…). Un espace très attractif au cœur des flux humains (économiques, politiques et touristiques).
II) Les facteurs de la puissance européenne
Une tradition commerciale et industrielle ancienne (Moyen Age, RI). Des efforts poussés d’intégration économique et financière (Euro,…)
Un haut niveau d’équipement et des infrastructures performantes.
3e foyer de population (485 M d’habitants) Une main d’oeuvre qualifiée, productive, à haut niveau de vie. Des entreprises puissantes (FTN) s’adaptant rapidement à la mondialisation. De nombreuses multinationales et des entreprises parmi les plus dynamiques et les plus importantes du monde. D'importants mouvements de fusion et de concentration (Arcelor-Mital).               Une présence dans le monde entier du fait des délocalisations d’unités de production vers des pays à coûts salariaux faibles ou sur des marchés à conquérir.


III) Les limites du poids et du rayonnement de l’UE
Une influence politique, militaire et culturelle limitée (cf guerre en Irak). Une population vieillissante. Des retards en matière d’innovation. Une forte dépendance énergétique. Une dynamique d’intégration encore insuffisante.

Cours 2
Introduction : Du Havre à Hambourg, sur plus d’un millier de kilomètres de côtes, le littoral de la mer du Nord et de la Manche présente une des plus formidables concentrations d’équipements portuaires au monde. Ici se trouve l’un des lieux majeurs de la mondialisation…, l’interface principale entre l’économie européenne, un des trois pôles de production de richesses dans le monde, et ses partenaires, clients ou fournisseurs de matières premières et de produits manufacturés. Mais aussi un espace éminemment concurrentiel, théâtre d’une rivalité permanente entre les ports pour le contrôle du trafic maritime.  
I)                   La Northern Range : Interface maritime majeure de l’UE
La « Northern Range » constitue la deuxième façade maritime du monde. Son rang et l’importance de son trafic de produits manufacturés en conteneurs, leur provenance et leur destination confirment la place de l’UE dans la mondialisation : aire de puissance et deuxième marché à haut niveau de vie, elle commerce avec l’ensemble du monde mais surtout avec les principaux producteurs et consommateurs de biens manufacturés. La « Northern Range » polarise la moitié du trafic portuaire de l’UE. Sa domination et sa localisation s’expliquent par la vieille tradition commerçante des villes littorales de l’Europe du Nord-Ouest et par l’organisation spatiale de l’UE : son arrière-pays est le plus densément peuplé et riche. Mais les disparités entre les hinterlands, plus ou moins bien desservis et actifs, établissent une hiérarchie des différents ports: Rotterdam et Anvers au débouché de la dorsale européenne dominent ; Hambourg desservant un arrière-pays élargi à l’Europe de l’Est progresse ; Le Havre se limitant au Bassin parisien et à l’Ouest est plus modeste. La qualité et la diversité des réseaux de transport qui les relient à leur arrière-pays expliquent les synergies. Les vallées des grands fleuves (Rhin, Meuse, Elbe, Seine) sont les axes privilégiés de ces arrière-pays.  
II)                Des ports en concurrence
S’ils présentent une certaine complémentarité les ports se livrent une rude concurrence pour attirer le trafic. Le Havre et Anvers sont en concurrence pour desservir l’île de France par exemple. L’hinterland constitué des Etats de l’Europe centrale et orientale est aussi convoité par les ports de la façade méditerranéenne de l’UE. Ils ont multiplié les aménagements pour recevoir les plus grands porte-conteneurs et améliorer les dessertes terrestres et fluviales. Les ports sont dotés de puissantes ZIP (zone industrialo-portuaire). Cela provoque des débats sur des thèmes environnementaux auxquels les sociétés habitant ces régions de très fortes densités sont sensibles.

Cours 3
Introduction :
 La Méditerranée met en relation l’UE et les PSEM, deux ensembles géographiques appartenant à plusieurs aires de civilisation, présentant des niveaux de richesse et de développement très inégaux et des régimes politiques différents. Les relations entre ces deux ensembles sont anciennes et importantes. Les échanges culturels reposent aussi actuellement sur les flux migratoires. Les relations économiques sont intenses mais marquées par des dissymétries fondamentales. Une coopération transméditerranéenne est en gestation grâce à des accords de partenariat politique, financier et culturel. Le « printemps arabe » de 2011 peut accélérer ce processus mais aussi le remettre en cause. Car la Méditerranée est aussi une zone de clivage.

Une aire de partenariats :
La Communauté européenne entretient, depuis l'origine, des relations étroites avec les pays du bassin méditerranéen. La coopération entre la Communauté européenne et la région méditerranéenne a en effet débuté dans les années 1960-70. Elle ne cesse depuis de s'affirmer et représente aujourd'hui l'un des axes majeurs de l'action extérieure européenne. Aujourd’hui les Etats de la Méditerranée appartiennent à un « premier cercle » avec lesquels l’UE a signé des accords dans le cadre de la politique européenne de voisinage en 2004. Cette initiative avait été précédée par la signature en 1995 du « Processus de Barcelone » devenu en 2008 l’Union pour la Méditerranée (UPM) qui souhaite créer une zone de paix et de stabilité, développer la coopération économique et financière et améliorer les niveaux d’éducation et l’intercompréhension culturelle. Une telle politique de l’UE s’inscrit aussi dans une démarche d’extension de son influence sur une aire géostratégique (canal de Suez, détroit de Gibraltar). De plus suite aux élargissements de 1981 et 1986, la rive Nord est devenue une frontière de l’espace Schengen. Les inégalités de développement justifient selon les cas l’intensité ou la faiblesse des relations euro-méditerranéennes qui demeurent dissymétriques. C’est pourquoi l’UE propose des aides aux Etats partenaires de l’UPM (FEMIP/InfraMed).

Une aire de flux :
 L’espace méditerranéen est une interface, une région qui génère des flux importants. Des flux migratoires (souvent clandestins) du Sud vers le Nord (raisons économiques ou politiques). L’espace méditerranéen constitue le premier bassin touristique du monde. La plupart des flux touristiques sont du Nord vers le Nord (près de 170 million de touristes par an) mais il existe aussi des flux touristiques nouveaux du Nord vers les stations balnéaires des PSEM. Les échanges de marchandises dans la région méditerranéene sont très dissymétriques.  Les pays de l’UE exportent des produits dans le monde entier au contraire des PSEM qui sont très dépendent des pays de l’UE car une très grande portion de leur revenus dépendent de leurs échanges avec le nord.  Les flux de capitaux favorisent aussi largement le Nord cependant il existe des flux financiers Nord-Sud. En effet les FTN du Nord investissent dans les services, le tourisme, la chimie et l’agroalimentaire dans les PSEM. Les PSEM sont donc des pays qui reçoivent beaucoup d’IDE et de remises des pays de l’UE ce qui révèle que les PSEM sont intégrés dans la division internationale du travail.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

une question, un avis ??