samedi 24 septembre 2011

Croissance économique et mondialisation depuis 1850


I. Les phases de la croissance économique depuis 1850

A. Les rythmes de la croissance économique

- depuis 1800, décollage économique lié à l'industrialisation (1e industrialisation : fer, charbon, textile, développement des transports mus par la vapeur : train, bateau) qui touche la Grande Bretagne, puis l'Europe du Nord Ouest (Belgique, Pays Bas, Etats Allemands, France) avant de s'étendre dans les années 1850 aux Etats Unis, puis au Japon dans les années 1870=> Pays Anciennement Industrialisés. Depuis les années 1970, développement de l’industrialisation dans les pays du Sud. PIB mondial multiplié par 60 de 1820 à 2003.
- Rythme de la croissance n'est pas uniforme : alternance de périodes d'expansion (1850-1873 ; 1896-1914 ; 1920-1929, 1945-1973, 1990-2008) qui voient un développement de la production et des échanges, et de périodes de récession ou de dépression (1815-1850, 1873-1896, 1929-1945, 1973-1990). On parle pour ces mouvements longs de Cycles de Kondratieff (Phase A : expansion et Phase B : récession ou dépression)
Les phases d’expansion sont portées par des productions qui témoignent des évolutions économiques : biens d’équipement au XIXe s (société industrielle), biens de consommation durant les 30 Glorieuses (société de consommation), Internet et produits financiers depuis 1990 (société de communication). Les phases de dépression sont souvent initiés par un krach boursier (1873, 1929, voire 2008) et se traduisent souvent par une stagnation ou une contraction de la production et des échanges, et une hausse du chômage.
Les grands conflits du XXe siècle se traduisent à la fois par une croissance de la production (économie de guerre), d’importantes innovations mais aussi des destructions de l’appareil productif. Leurs conséquences sur la croissance sont donc inégales (ex : 1e et 2e GM qui affaiblissent les pays européens mais donnent un coup de fouet à l’économie américaine).

B. Facteurs et acteurs de la croissance économique
- facteurs =
innovations, dans tous les domaines économiques. Ex dans l'agriculture (gains de productivité permettant un report de main d’œuvre sur d’autres activités productives : révolution agricole européenne fin XVIIIe-deb XIXe). Ex dans l’industrie, innovations permettant la maîtrise de nouvelles sources d’énergie (vapeur 1769, électricité fin XIXe…), la mise au point de nouveaux procédés (taylorisme 1911), produits (transistor 1947) ou matériaux (plastiques comme la bakélite en 1907). Ex dans les transports et les télécommunications : invention de transports plus rapides comme la locomotive (1829), les vols commerciaux (au lendemain de la Première Guerre Mondiale) ou des moyens de télécommunication comme le télégraphe (1838), le téléphone (1876), internet (début des années 90).

- acteurs
 = entreprise privée, dont le rôle est valorisé par les libéraux (cf doc 2 p. 17) et qui suit la loi du marché (loi de l’offre et de la demande) pour adapter ses produits et ses prix.

 = marché (ensemble des consommateurs) qui s’élargit au fur et à mesure de la baisse des coûts de production et de la hausse du pouvoir d’achat. Très étroit au milieu du XIXe (essentiellement des entreprises consommatrices de biens d’équipement), il s’est fortement élargi au XXe siècle, notamment de 1945 à 1973 (mise en place de la société de consommation dans les pays occidentaux, bénéficiant aux classes moyennes et ouvrière) puis depuis les années 90 (développement des « marchés émergents » du Sud et de l’ex bloc communiste)

 = Etat, qui intervient par ses réglementations ou ses politiques monétaire, fiscale, douanière, sociale ou ses projets économiques. Au XIXe siècle, son intervention est rejetée par les libéraux, mais l'intervention de l'Etat s'accroît à la faveur des crises du XXe siècle : conflits mondiaux, crise de 1929 (idées de Keynes)...Dans les Etats totalitaires des années 30 (Allemagne nazie, Italie fasciste, URSS), l'Etat prend un contrôle plus ou moins total de la sphère économique. Dans les économies libérales, l'Etat devient même, dans des contextes particuliers, Etat-entrepreneur (New Deal de Roosevelt aux USA 1933-1938, nationalisations de l'après-guerre en France). Le but de cette intervention est de donner à l’Etat le contrôle d’activités stratégiques (ex : énergie, transports…) et/ou de lutter contre les effets des crises économiques (lutte contre le chômage par des politiques de relance). Depuis les années 80, le poids économique de l'Etat tend à se restreindre au profit de l'entreprise (privatisations d'entreprises publiques, déréglementations).

II. L'intégration progressive de la planète à la mondialisation (1850 à nos jours)

La mondialisation est le processus historique d'extension du système économique capitaliste à l'espace mondial. Economie monde : territoire politiquement et culturellement fragmenté sur lequel s’exerce une intégration économique marquée par des interdépendances fortes. Cette intégration est décroissante du centre vers les périphéries.

A. L’empire britannique, une première économie monde (1850-1939)

La Première Industrialisation multiplie les besoins en matières premières, accroît la production et élargit les marchés (croissance démographique, colonisation, transports). Elle est marquée par l'économie-monde britannique.

La domination économique de la Grande Bretagne sur la planète est permise par :

- l’avance de la GB dans la Première Industrialisation et le processus de colonisation

- la maîtrise des mers, et donc des axes commerciaux, exercée par la Royal Navy sur tous les océans + importante flotte de commerce (2/5e flotte mondiale en 1914)

- le contrôle d’un réseau télégraphique mondial (câbles sous-marins).

Elle se caractérise par :

- la place dominante de l’économie britannique, au premier rang mondial jusqu’à la fin du XIXe siècle (22% des exportations mondiales en 1870, 17% en 1913) ;

- la conquête d’un vaste empire colonial (1er mondial, ¼ des terres émergées), partenaire économique majeur de la métropole (cf doc 1 p. 25).

- la place dominante de la Grande Bretagne, et notamment de la place de Londres, dans les flux financiers (rôle de la livre sterling, monnaie mondiale), avec des investissements principalement dans l’Empire et en Amérique latine (« empire informel », cf doc 2 p. 26).

- la défense de la doctrine du libre échange, même au détriment de certains intérêts économiques britanniques (de 1846 à 1932).

Elle est remise en cause par l’émergence de puissances économiques rivales (USA, Allemagne) et l’affaiblissement provoqué par les 2 guerres mondiales.

B. Les Etats-Unis dominent l’économie-monde (1945 à nos jours)

Depuis 1913, les Etats-Unis étaient devenus la première puissance industrielle mondiale. En 1944, les accords de Bretton-Woods (mise en place du FMI, de la BIRD) et du GATT signent le début d’une deuxième phase marquée par l'économie-monde américaine. Toutefois, le modèle capitaliste ne s'étend encore que sur une partie de la planète et subit la concurrence du modèle économique communiste.
La domination économique des Etats-Unis sur la planète est permise par :
- l’avance des Etats-Unis dans les technologies de la deuxième industrialisation (automobile, électricité…) + forte productivité (taylorisme)
- les ressources importantes en matières premières et en main d’œuvre du pays
- le rôle stratégique majeur joué par les Etats Unis pendant la seconde guerre mondiale et depuis 1945 

Elle se caractérise par :

- la place dominante de l’économie américaine depuis 1945 (>30% du PIB mondial en 1945, 20% de nos jours)

- le rôle des USA dans les flux financiers, symbolisé par la place boursière de New York et le rôle mondial du dollar (étalon monnaie de référence jusqu’en 1972)

- le rôle moteur des USA dans la diffusion du modèle économique capitaliste, adopté par leurs alliés politiques durant la Guerre Froide (rôle du plan Marshall, 1948)

- le contrôle exercé par les USA sur un certain nombre d’institutions économiques mondiales (droits de vote au FMI, BIRD)

- la maîtrise précoce des moyens de télécommunication (satellites, internet) qui place les USA au centre du réseau mondial de communication (ex : rôle de l’ICANN dans la gestion d’Internet).

- Un soft power qui se manifeste par la diffusion mondiale de produits américains (alimentation, habillement, musique, cinéma) et l’attractivité des Etats Unis pour les chercheurs du monde entier (brain drain). 
Elle est partiellement remise en cause par l’émergence de pôles économiques concurrents depuis les années 90

C. Une économie-monde multipolaire (depuis les années 90)
Depuis 1991 et la chute de l'URSS, le modèle économique capitaliste n'a plus de rival. Si l'économie américaine reste la première du monde, elle voit son hégémonie contestée par l'émergence de pôles économiques à la fois rivaux et partenaires des USA : UE, Asie Orientale, autres pays du G20.
L’économie monde multipolaire repose sur :

- l’extension à l’échelle mondiale du capitalisme libéral (déréglementation, abaissement des barrières douanières notamment par le biais des négociations à l’OMC créée en 1995)

- la croissance des flux de toute nature : matériels (biens manufacturés, produits agricoles, produits énergétiques) et immatériels (flux financiers, flux d’information…). Multiplication par 2 des exportations mondiales de 1990 à 2000, multiplication par 5 des flux d’IDE sur la même période alors que la production mondiale n’était multipliée que par 1,5.

- Une Division Internationale du Travail (DIT) où les activités économiques se répartissent spatialement en fonction des avantages des différents espaces (connexion au reste du monde, coût et formation de la main d’œuvre, importance des marchés, politiques économiques des Etats…).

Elle se caractérise par :

- Une relative uniformisation des conditions de vie, qui se manifeste par des habitudes de consommations similaires et occidentalisées (vêtements, produits technologiques cô smartphones), dans les espaces les mieux intégrés à cette économie, sans pour autant que les valeurs occidentales soient intégrées (ex : critique du concept de droits de l’homme par la Chine).

- Le maintien relatif du poids des pays occidentaux (rôle du dollar et de l’euro => 80% des transactions mondiales, des places boursières du Nord, des FTN américaines, européennes ou japonaises => 95 des 100 premières FTN en 2008) => Triade

- L’émergence de pôles économiques à la fois partenaires et rivaux de la Triade aux atouts nombreux : Russie (énergie, minerais), Inde (production manufacturière, services, informatique), Brésil (production manufacturière et agroalimentaire) et surtout Chine (production manufacturière, entrée sur le marché des hautes technologies).

- L’émergence de pays ateliers en croissance économique rapide : Asie du Sud-Est, Turquie…

La croissance économique mondiale est essentiellement tirée par ces pôles émergents, notamment depuis la crise de 2008.

1 commentaire:

  1. merci beaucoup cela m'a beaucoup servi notament les graphiques

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