samedi 24 septembre 2011

24 septembre : Algérie, une dette d'honneur


24 septembre 2001 : Près de 40 ans après la fin de la guerre d'Algérie, le président Jacques Chirac reconnaît pour la première fois que la France avait une « dette d'honneur » vis-à-vis des musulmans qui ont combattu dans l'armée française entre 1954 et 1962.

La guerre d'Algérie prend place dans le mouvement de décolonisation qui affecta les empires occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. Elle s'inscrit dans le cadre du combat anti-impérialiste. Elle oppose l'armée française, faisant cohabiter commandos de troupes d'élite (parachutistes, légionnaires), goums marocains (jusqu'à leur dissolution en avril 1956), forces de maintien de l'ordre (gardes mobiles, Compagnie républicaine de sécurité (CRS)), appelés du contingent et supplétifs indigènes (harkis, moghaznis) aux groupes armés indépendantistes de l'Armée de libération nationale (ALN), branche armée du Front de libération nationale (FLN) d'encadrement politico-administratif (Conseil national de la révolution). Le conflit se double d'une guerre civile et idéologique à l'intérieur des deux communautés, donnant lieu à des vagues successives d'attentats, assassinats et massacres sur les deux rives de la Méditerranée. Côté indépendantiste, elle se traduit par une lutte de pouvoir qui voit poindre la victoire du FLN sur les partis algériens rivaux, notamment le Mouvement national algérien (MNA) et par une campagne de répression contre les algériens pro-français soutenant le rattachement de l'Algérie à la République française. Par ailleurs, elle suscite côté français l'affrontement entre une minorité active hostile à sa poursuite (mouvement pacifiste), une seconde favorable à la révolution (les « porteurs de valises » du Réseau Jeanson, le Parti communiste algérien), et une troisième voulant le maintien de l'« Algérie française » (Front Algérie française, Jeune Nation, Organisation armée secrète (OAS)). Selon Guy Pervillé, le nombre des Algériens musulmans engagés, dans l'un et l'autre camp (partisans de la présence française et FLN), serait du même ordre de grandeur mais la population algérienne ou « indigène » est toute acquise à la lutte. Ainsi, c'est toute un peuple soudé derrière son destin qui paie l'impôt révolutionnaire, qui donne des informations indispensable aux résistants algériens mais aussi des vivres et du réconfort. Cette guerre s'achève à la fois sur la proclamation de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962 lors d'une allocution télévisée du général de Gaulle, suite au référendum d'autodétermination du 1er juillet prévu par les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur la naissance de la République algérienne démocratique et populaire (appellation officielle) le 25 septembre, sur l'exode d'une grande partie des Pieds-Noirs (au nombre d'un million)qui refusent d'accepter l'indépendance de ce pays.

En 1960, 85 000 musulmans (appelés, engagés, militaires d'active, appelés aussi FSNA ou Français de souche nord-africaine) servaient dans l'Armée régulière plus environ 150 000 supplétifs (60 000 harkis, 62 000 GAD, 8 600 GMS et 19 000 Mokhaznis) soit au total près de 235 000 musulmans combattant aux cotés des soldats français. Au total, un peu plus de 110 000 FSNA furent incorporés dans l'armée régulière de 1956 à 1961. Le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, selon le rapport à l'ONU du contrôleur général aux armées Christian de Saint-Salvy, on dénombrait en Algérie, 263 000 musulmans engagés du côté français (60 000 militaires (FSNA), 153 000 supplétifs dont 60 000 harkis et 50 000 notables francophiles) représentant, familles comprises, plus de 1 million de personnes menacées sur 8 millions de musulmans algériens. L'Armée française recruta également environ 3 000 anciens éléments du FLN et de l'ALN dont certains formèrent le célèbre Commando Georges du lieutenant Georges Grillot. La plupart d'entre eux furent victimes de représailles à partir de 1962. Selon Maurice Faivre, on comptait ainsi quatre fois plus de combattants musulmans dans le camp français que dans celui du FLN.

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