jeudi 22 septembre 2011

22 septembre 1980 : L'Irak envahit l'Iran


Saddam Hussein attaque l'Iran de l'ayatollah Khomeiny. Des intérêts territoriaux sont en jeu mais la véritable intention du dictateur irakien est de mettre un terme au régime de Khomeiny, car il craint la prolifération de l'intégrisme à l'ensemble du Proche-Orient. Bagdad bombarde l’Iran, visant des cibles militaires et pétrolières. Saddam Hussein reçoit un soutien international conséquent de l’URSS, de la France, de la plupart des pays du Golfe persique ainsi que l'appui des Etats-Unis. 1,2 million de personnes vont périr dans cette guerre qui va durer huit années. Un cessez-le-feu sera décrété en 1988, les deux pays adopteront le statu quo et les dictatures de chacun d’eux se durciront davantage.
Lorsque le Chah était au pouvoir, les dissensions existaient déjà entre l'Iran et l'Irak, et, en 1975, un traité fut conclu pour redéfinir les frontières. Cependant, après mai 1979, un certain nombre d'incidents éclatèrent le long de la frontière :  entre avril et juillet 1980, 30 000 Irakiens considérés comme d'origine iranienne par le gouvernement baassiste furent chassés d'Irak ;  en septembre 1980, le président Saddam Hussein annula les accords d’Alger de 1975 . Le 20 septembre 1980, l'aviation irakienne bombarda un certain nombre de terrains d'aviation iraniens. Deux jours plus tard l'armée irakienne entrait en Iran. L'Irak affirmait vouloir exercer à nouveau sa souveraineté sur les voies navigables et sur les territoires du Chatt el'Arab, cédés en 1975. Les forces irakiennes avançaient le long de trois axes : vers Qasr-e Chirin au nord, Mehran au centre, et surtout Susangard et Khorramchahr dans le sud. L'Irak espérait qu'un tel mouvement entraînerait rapidement la chute du nouveau régime. L'Irak réussit à franchir la frontière, mais la profondeur de pénétration variait considérablement d'une percée à l'autre. Le plus gros succès fut obtenu au sud, après la chute de Khorramchahr après de très durs combats. L'armée iranienne livra au nord et au centre des contre-attaques peu importantes, en général à l'aide d'un léger support de blindés et d'artillerie. Il regagna ainsi quelques territoires perdus. Le 28 novembre 1980 se déroule une bataille navale près du port d' Umm Qasr : l'opération Morvarid durant laquelle des échanges de tirs de missiles Maverick et Silkworm  ont lieu : six navires irakiens et un navire de la marine iranienne sont coulés. La marine irakienne restera ensuite pratiquement inactive pendant tout le reste du conflit.

En janvier 1981, les Iraniens menèrent une contre-attaque de plus grande envergure, au sud de Susangerd, qui se solda par un échec dû à l'absence d'infanterie pour soutenir l'action des chars et la nature du terrain, très mou à cette époque de l'année, et donc impropre au déplacements des chars. Il est probable que, dans les combats, l'Irak ait laissé une cinquantaine de chars T-62 et l'Iran une centaine de chars Chieftain et de M-60A1. Au cours de la 1re année de guerre, l'Iran et l'Irak ont perdu environ le même nombre de chars, entre deux cent cinquante et trois cents. Certains observateurs supposent que l'Irak avait capturé en un an une cinquantaine de Chieftain en bon état, ainsi que des M-60A1 et des Scorpion. Quand ils ont été bien dirigés, les Chieftains iraniens (dotés de leur canon de 120 mm), se sont révélés bien supérieurs aux char T-54 et T-55 armés d'un 100 mm ainsi qu'aux T-62 avec leurs 115 mm de l'armée irakienne. En 1981, les deux armées commencèrent à avoir de nouveaux besoins en équipements. Les Iraniens réussirent à obtenir d'Israël des pièces détachées de chars M-48 et M-60. La Syrie, la Libye et quelques pays socialistes leur en fournirent également. L’Irak continuait à être approvisionné par la France (y compris en missiles antichars), l'Union soviétique, la Corée du Nord, le Viêt Nam et l'Égypte, essentiellement en munitions de char T-54 et T-55, que les livraisons en matériel américain rendirent rapidement inutiles. Au début de 1983, l'Irak commença à recevoir de nombreux équipements de République populaire de Chine dont le char Type 63, qui transita par l'Arabie saoudite. Avant la guerre, l'Iran et l'Irak comptaient sur leurs revenus pétroliers pour subvenir à leurs besoins militaires : 3,5 millions de barils par jour exportés par l'Irak et 1,6 million par l'Iran. Au début de 1980, les deux pays n'exportaient plus que 600 000 barils par jour. En raison de cette diminution considérable, l'Irak dut recourir à l'aide de l’Arabie saoudite, entre autres. En 1984 commencèrent les attaques systématiques d'installations pétrolières et de pétroliers par les deux camps. En janvier 1987, l'Iran lance deux grandes offensives : Kerbala5 , à l'est de Bassorah, où Téhéran voulait établir un gouvernement provisoire de la République islamique irakienne, constitué des chefs des opposants chi'ites irakiens réfugiés en Iran ; Kerbala6 , à 150 kilomètres au nord de Bagdad en direction des grands barrages de l'Euphrate. Les pertes sont énormes de part et d'autre mais les forces iraniennes seront finalement bloquées. Les moujahidines du peuple subirent de lourdes pertes militaires en 1988 lors de l'opération Mersad.  En juillet 1987, l'Iran entreprend de contrôler la navigation maritime dans le golfe, un total de 546 navires de commerces étrangers furent attaqués par les deux belligérants causant la mort de 430 marins civils6. Les navires koweïtiens sont alors placés sous pavillon des États-Unis. Le 18 juillet 1988, Téhéran accepta le cessez-le-feu, qui prit effet le 22 du même mois. Le 25 juillet, les moudjahidines du peuple, (mouvement d'opposition armée au régime des ayatollahs) soutenus par Saddam Hussein, franchissent la frontière irako-iranienne pour tenter de renverser le régime iranien. La manœuvre échoua et entraîna une violente répression de Téhéran.

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