Un dépôt d’environ 400 tonnes d’engrais explose au sein de l’usine AZF à Toulouse. La déflagration creuse un cratère de 10 mètres de profondeur et ravages les alentours. Elle tue 30 personnes, en majorité des employés, en blesse 5 000 et endommage 30 000 logements. L’usine, appartenant au groupe TotalFinaElf, n’est en effet située qu’à 5 km du centre ville. Quelques mois plus tard, une loi pour renforcer la sécurité autour des zones industrielles sera votée.
Le 21 septembre 2001, à 10h17, un stock d’environ 300 - 400 tonnes de nitrate d’ammonium déclassé destiné à la production d’engrais a explosé au bâtiment 221 222, creusant un cratère de forme ovale de 70 mètres de long et 40 mètres de largeur, et de 5 à 6 mètres de profondeur. La détonation a été entendue à plus de 80 km de Toulouse. Un séisme de magnitude 3,4 a été enregistré. L’explosion a été précédée de phénomènes de diverses natures (électriques, électromagnétiques, lumineux, sonores, etc.) et plus particulièrement d’un bang acoustique qui a été perçu, enregistré sur magnétophone et analysé. Certains en ont déduit l’existence d’une première explosion, de plus faible intensité, une dizaine de secondes avant la catastrophe proprement dite aussi. Un avion de la compagnie Air France devait passer à l’heure pile de la première explosion celui-ci a eu un retard ce qui a limité les dégâts.
Le bilan officiel fait état de 31 morts, dont 21 employés sur le site parmi lesquels 10 salariés de Grande Paroisse et 8 extérieurs, et environ 2 500 blessés dont une trentaine dans un état grave. La majorité des victimes ont subi les effets directs du souffle de l’explosion, ou ses effets indirects, en étant touchée par des objets portés par ce souffle (éclats de verre notamment). Selon l’Institut de veille sanitaire, de nombreuses personnes souffrent de désordres psychiques (dépressions, angoisses, insomnies), mais aussi de problèmes auditifs. Dix-huit mois après l’explosion, quelque 14 000 personnes étaient toujours sous traitement pour pouvoir dormir, calmer leurs angoisses ou soigner une dépression.
L’explosion a causé des destructions importantes dans la partie sud-ouest de la ville. Le site AZF lui-même est soufflé. Seul le poste de garde est encore debout mais il sera détruit le lendemain pour raison de sécurité. La tour AZF résiste tout de même au souffle. À proximité, les zones commerciales de Darty et Brossette sont totalement détruites. 150 bus de la SEMVAT, la société de transport public toulousain de l’époque, sont également détruit dans l’entrepôt de Langlade situé en face de l’usine. De très nombreux logements, plusieurs entreprises et quelques équipements (piscines, gymnases, salles de concert, lycée Déodat de Séverac) ont été touchés. Les dégâts (murs lézardés, portes et fenêtres enfoncées, toitures et panneaux soufflés ou envolés, vitres brisées…) ont été visibles jusqu’au centre-ville. Parmi les équipements publics touchés, on peut citer le grand palais des sports (entièrement démoli et reconstruit suite à ces dommages), le Bikini (salle de spectacle), l’École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques, le lycée Gallieni et le centre hospitalier Gérard Marchant. On estime les dégâts matériels globalement à 2 milliards d’euros, dont 33 millions d’euros pour des bâtiments publics.
Contrairement au souhait des salariés de l’usine, qui demandaient le redémarrage des installations épargnées après renforcement des mesures de sécurité, le site de l’usine et ses alentours, dévastés, ont entièrement été rasés et dépollués. Plusieurs projets ont été présentés, dont une zone verte et un centre international de recherche sur le cancer, proposé par le maire de Toulouse Philippe Douste-Blazy juste avant sa nomination comme ministre de la santé. En dépit des actions de recours effectuées par certaines associations déclarant représenter les riverains, la réalisation de ce projet est en cours. La tour la plus haute de l’usine, qui avait survécu à l’explosion, a finalement été mise à terre (bien qu’elle fût un point de repère apprécié des pilotes d’avions en approche vers l’aéroport de Blagnac). Autre réminiscence du traumatisme subi par la population, la combinaison de lettres AZF n’a pas été utilisée, à la demande du député de la zone concernée, sur les plaques d’immatriculation des véhicules du département : on est passé directement de la combinaison 999 AZE 31 à la combinaison 11 AZG 31.
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