dimanche 11 septembre 2011

11 septembre 2001 : Le monde a changé


Les attentats du 11 septembre 2001 sont quatre attentats-suicides perpétrés le même jour aux États-Unis par des membres du réseau djihadiste islamiste Al-Qaida et qualifiés le 17 octobre 2001 de crimes contre l'humanité par Mary Robinson, en charge du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
Au matin du mardi 11 septembre 2001, dix-neuf terroristes détournent quatre avions de ligne afin de les écraser sur des bâtiments hautement symboliques du nord-est du pays. Deux avions sont projetés sur les tours jumelles du World Trade Center (WTC) à Manhattan (New York) et le troisième sur le Pentagone, siège du Département de la Défense, à Washington, D.C., tuant toutes les personnes à bord et de nombreuses autres travaillant dans ces immeubles. Les deux tours se sont effondrées moins de deux heures plus tard, provoquant l'effondrement de deux autres immeubles. Le quatrième avion, volant en direction de Washington, s'est écrasé en rase campagne à Shanksville, en Pennsylvanie, après que des passagers et membres d'équipage ont essayé d'en reprendre le contrôle. Plusieurs milliers de personnes ont été blessées lors des attaques et 2 995 sont mortes, dont 343 pompiers et soixante policiers new-yorkais6, et les dix-neuf pirates de l'air. La Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis a été créée en 2002 pour expliquer comment ces attentats ont pu se produire et pour éviter que cela ne se reproduise. Dans son rapport publié fin août 2004, elle établit la responsabilité du réseau Al-Qaida, en affirmant que les dix-neuf terroristes auteurs de ces attentats-suicides en étaient membres et que le commanditaire en était Oussama ben Laden qui, selon Gilles Kepel, les a revendiqués en décembre 2001 et 2002 (13 décembre 2001 : « Nous avons calculé à l'avance le nombre d'ennemis qui seraient tués, d’après la structure de la tour. Nous avons estimé que trois ou quatre étages seulement seraient touchés. J'étais le plus optimiste de tous (...) En raison de mon expérience dans le domaine, je pensais que l’incendie du carburant de l’avion ferait fondre la structure en fer du bâtiment, et que cela provoquerait uniquement l'effondrement des étages percutés par l’avion et de ceux situés au-dessus. C'est tout ce que nous espérions. »), de même qu’en octobre 2003 et 2004 (30 octobre 2004 : « Je vous le dis, Allah sait qu'il ne nous était pas venu à l'esprit de frapper les tours. Mais après qu'il fut devenu insupportable de voir l'oppression et la tyrannie de la coalition américano-israélienne contre notre peuple de Palestine et du Liban, j'ai alors eu cette idée. ») et les revendiquait encore en 2009, selon le site As-Sahab. Oussama ben Laden s'est d'autre part réjoui de ces destructions dans des vidéos diffusées en octobre et novembre 2001 (7 octobre 2001 : « Dieu Tout-Puissant a frappé les États-Unis en leur point le plus vulnérable. Il a détruit leurs plus grands bâtiments. Louange à Dieu.
Les États-Unis sont remplis de terreur du nord au sud et de l'est à l'ouest. Louange à Dieu (...) Il a permis à un groupe de musulmans à l'avant-garde de l'Islam de détruire les États-Unis. Je lui demande de leur accorder le paradis. »). Khalid Cheikh Mohammed a été désigné comme le principal organisateur de ces attaques et a reconnu les faits lors de son procès. Pourtant, certains contestent malgré toutes les explications couramment admises concernant ces attentats, voire avancent des théories explicatives alternatives, généralement qualifiées de théories du complot. Ces évènements ont été vécus presque en temps réel par des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde et ont provoqué un choc psychologique considérable, les images de l'avion heurtant la deuxième tour du World Trade Center ainsi que celles de l'effondrement complet en quelques secondes des deux tours du WTC de Manhattan ayant été diffusées en direct. Le gouvernement des États-Unis et celui de nombreux autres pays ont réagi en renforçant leur législation antiterroriste, et en lançant une « guerre contre le terrorisme », notamment en Afghanistan, dont le régime taliban, qui avait prêté allégeance à Al-Qaida, était soupçonné d'héberger Ben Laden. Le Pentagone a été réparé en un an et le Site du World Trade Center nettoyé pour accueillir d'ici 2013 une nouvelle tour. Des milliers de personnes, notamment des secouristes, ont contracté des maladies engendrées par l'inhalation de poussières toxiques sur le site du WTC.
Les mesures législatives votées dans la foulée des attentats du 11 septembre ont apporté un surcroît de puissance à l'exécutif américain, aux services secrets (dont la CIA) et la police fédérale (Federal Bureau of Investigation), ainsi qu'aux militaires (budget du Pentagone notamment). L'USA PATRIOT Act a été soumis aux parlementaires dès le 24 septembre et voté le 26 octobre. Sous la simple affirmation de participation à la lutte antiterroriste, le FBI se voit attribuer le pouvoir d'espionner les associations politiques et religieuses sans que celles-ci soient suspectées d'activités criminelles. Le gouvernement peut poursuivre en justice les possesseurs de fichiers et de données qui révèleraient qu'ils ont dû procéder à des réquisitions d'informations. Il peut faire procéder à des perquisitions et saisir les documents et effets possédés par des citoyens. Sans devoir se justifier, il peut faire emprisonner quiconque, y compris des citoyens, ce indéfiniment et sans procès, sans que ces personnes soient accusées, ni qu'elles puissent être confrontées à celles qui auraient déposé contre elles. Le FBI ni la CIA ne sont contraints de répondre de leurs actions devant les élus. Cette liberté d'action ainsi accordée aux services secrets et à la police est toujours l'objet de débats sur la scène politique et dans l'opinion, car perçue comme opposée aux droits civiques. Deux sénateurs qui se sont employés à freiner l'adoption de ce projet, Patrick Leahy, président de la Commission judiciaire du Sénat, et Tom Daschle, chef de la majorité sénatoriale, furent les cibles d'envois d'enveloppes chargées d'anthrax militaire. Le Homeland Security Act a été présenté au Congrès dans les mois qui ont suivi et a été voté le 25 novembre 2002.
Il crée le département de la Sécurité intérieure des États-Unis (Department of Homeland Security) regroupant une vingtaine d'agences fédérales comme la FEMA, les Douanes, les Services Secrets... Il met en avant une définition du « terrorisme interne » tellement vague qu'elle permettrait d'y inclure les militants politiques radicaux. Cette loi reprend le contenu d'un rapport de la commission dite Hart-Rudman (US Commission on National Security for the 21st Century) créée en 1998 sous la présidence de Bill Clinton, intitulé Road Map for national Security : Imperative for Change. Le Total information Awarness office (TIA), qui matérialise un projet de la Defense Advanced Research Projects Agency (une structure du Pentagone), se proposait de constituer une banque de 300 millions de fiches, regroupant les informations de sources publiques et privées sur chaque Américain. Il autorise les réunions secrètes des Conseils présidentiels, la dispense de justification intervenant en opposition avec la loi 92-463 sur la transparence des réunions de l'exécutif. Il garantit l'immunité à quiconque fournit à une agence fédérale des informations relatives à des failles ou faillites, même suite à négligence ou faute. Il permet, par transaction commerciale, l'accès par l'administration à des fichiers constitués par des firmes privées sur des citoyens, contournant ainsi la protection donnée par le IVe amendement. Enfin, le Military Commission Act, signé le 18 octobre 2006 par le président Bush, abroge, et avec effet rétroactif, le droit des personnes, jusqu'alors reconnu dans les traités internationaux signés par les États-Unis, en définissant une nouvelle classe d'individus, les « combattants illégaux ». Ceux-là peuvent être indéfiniment détenus, sans l'obligation de fournir un acte d'accusation, sont exclus de la protection accordée par les Conventions de Genève, peuvent être soumis à des tortures psychologiques et physiques. Plusieurs rapports d'Amnesty International ont dénoncé cette violation des droits de la défense et ces pratiques de détention arbitraire. Fin 2007, une loi spécifique était en cours d'examen par le Congrès (loi sur la radicalisation violente et la prévention du terrorisme intérieur), loi destinée à lutter contre les idéologies et « croyances extrémistes qui ont pour but de faciliter la violence visant à promouvoir des changements politiques, religieux ou sociaux ».
 Est spécifiquement visé Internet qui « a aidé à faciliter une radicalisation violente (...) en procurant aux citoyens américains un accès aux larges et continuels courants de propagande en relation avec le terrorisme ». Cette législation paraît largement inspirée des travaux de Brian Michael Jenkins (de la RAND Corporation) sur le terrorisme : «  dans leur campagne internationale, les jihadistes vont rechercher des terrains communs avec les forces gauchistes, antiaméricaines et antimondialisation, qui, à leur tour, verront dans les islamistes radicaux des camarades face au même adversaire ». Une note de l'étude de la RAND Corporation intitulée « Tendances du terrorisme »  attire l'attention sur les écologistes, antimondialistes et anarchistes, les désignant comme terreaux de terroristes potentiels.

1 commentaire:

  1. Brrr... j'en ai encore froid dans le dos. Je me souviens être restée terrée chez moi, devant l'écran. Pétrifiée ! Bonne semaine

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