lundi 12 septembre 2011

12 septembre 1914 : Victoire française sur la Marne


La bataille, qui aura duré six jours, marque l'arrêt de la progression des troupes allemandes. Les Français, menés par le maréchal Joffre, l'emportent face à une armée allemande épuisée qui décide de battre en retraite dès le 11 septembre. Les vignobles de Champagne ont été des alliés inattendus dans la victoire : de nombreux soldats allemands faits prisonniers ont été retrouvés saouls.
Les Taxis de la Marne :
Aux premiers jours de septembre, les troupes allemandes parvenaient au nord-est de Paris, notamment dans le département de Seine-et-Marne. Les Allemands ont bivouaqué le 3 au Plessis-Belleville et des détachements d'Uhlans allemands furent signalés à quelques dizaines de kilomètres de Paris seulement. L'état-major français devait trouver une solution rapide pour envoyer des troupes fraîches, afin de réaliser un mouvement tournant pour contenir et détruire les avant-gardes des troupes allemandes. L'idée de l'opération revient conjointement au général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, au général Clergerie et à André Walewski, un descendant de Napoléon Ier, le fondateur et propriétaire d'une société d'Autoplaces (futurs taxis G7). Les 6 et 7 septembre 1914, sur ordre du général Galliéni, environ 600 taxis parisiens furent réquisitionnés pour servir de moyen de transport aux fantassins de la 7e division d'infanterie. Les véhicules étaient en majorité des Renault AG1 Landaulet roulant à une vitesse moyenne de 25 km/h. Rassemblés aux Invalides, ces 600 véhicules partaient au cours de la nuit en deux groupes, direction Tremblay-lès-Gonesse, (aujourd'hui Tremblay-en-France) puis Le Mesnil-Amelot. Dans la journée du 7, pour des questions de logistique, ce convoi redescendait sur Sevran-Livry tandis qu'un second convoi de 700 véhicules quittait les Invalides pour rejoindre Gagny. Les taxis furent rassemblés à Gagny et Livry-Gargan pour charger les troupes et organiser les convois. Les deux convois partirent dans la nuit du 7 au 8 et étaient à pied d'œuvre le 8 au matin aux portes de Nanteuil-le-Haudouin et de Silly-le-Long. Les chauffeurs furent payés d'après les indications portées au compteur, comme pour n'importe quelle course. Le dernier Taxi de la Marne, Kléber Berrier, disparut en 1985. 

Cette opération permit d'acheminer rapidement environ cinq mille hommes mais aucunement de renverser le cours de la Première bataille de la Marne contrairement à une idée reçue. En effet, le nombre de soldats transportés paraît dérisoire par rapport aux effectifs mobilisés pour la bataille. Toutefois, cette manœuvre inédite dans son ampleur eut une réelle portée psychologique. Sur les soldats français ainsi que sur le commandement allemand mais surtout sur la population, l'épopée devenant rapidement un symbole d'unité et de solidarité nationale. Sur les 600 taxis, 315 furent achetés par des associations d'anciens combattants américains ; le dernier (n°4449E2) partit en septembre 1935 où la société 40 hommes 8 chevaux de l'Orégon l'installa dans son musée de la guerre.

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