lundi 15 août 2011

Indépendance de l'Inde et du Pakistan


Le 15 août 1947, l'Inde et le Pakistan deviennent officiellement indépendants. C'est l'aboutissement de longues et douloureuses tractations entre le colonisateur britannique et les Indiens mais plus encore entre les Indiens eux-mêmes (les Anglais s'étaient pour la plupart résignés à quitter les Indes dès 1930).

I.                    L’indépendance à peine acquise, l’Inde doit faire face à des défis immenses
L’Inde obtient son indépendance sans violence majeure en 1947 grâce au mouvement dirigé par Gandhi en utilisant comme armes la non violence et la désobéissance civile. Les Britanniques quittent « les Indes » tout en maintenant des liens politiques et économiques forts puisque le nouveau pays indépendant entre immédiatement dans le Commonwealth (Association économique d’anciennes colonies ou protectorats de l’Empire Britannique). Le Parti du Congrès, dirigé par Nehru hérite d’une situation délicate, politiquement et économiquement.

Politiquement, l’indépendance de l’Inde s’accompagne de sa partition. Les Musulmans, menés par Ali Jinnah, obtiennent la création d’un Etat musulman, le Pakistan. Cela se traduit par de très importants flux migratoires. Une quinzaine de millions d’Hindous et de Musulmans se croisent. Les 1ères tensions territoriales apparaissent, notamment à l’Ouest, au Cachemire.

Economiquement, l’Inde est en 1947 un pays sous-industrialisé, souffrant d’une dépendance alimentaire et peuplé de 400 millions d’habitants enfoncés dans la misère. Les défis de la plus grande démocratie du monde sont donc immenses.

II.                  La voie de développement indienne jusqu’en 1991

Par la résolution de 1956, le gouvernement distingue trois types des domaines économiques : Certains sont des domaines exclusifs de l’Etat (Industrie lourde), d’autres sont ouverts aux capitaux et aux entreprises privées à concurrence de l’Etat (Chimie, communication…), d’autres enfin sont entièrement privés (Commerce, artisanat…). Ainsi s’organise une économie mixte alliant socialisme étatique et capitalisme privé. On parle aussi de Troisième voie. Par ailleurs, l’Etat favorise aussi le développement par le marché intérieur, afin d’éviter toute dépendance vis-à-vis de l’étranger. Il s’agit là d’une stratégie de développement autocentré.  Enfin, il est indispensable d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. A partir des années 1960, l’Etat intervient massivement pour financer des recherches pour mettre en culture des variétés à haut rendement, tout en réalisant de grands travaux en matière d’irrigation. C’est la Révolution verte. Le Bilan est cependant mitigé à la fin des années 1980. La production industrielle a connu une croissance annuelle de 10% (Notamment tirée par le textile avec le groupe Tata) et l’autosuffisance alimentaire est acquise. Cependant, l’Inde est encore sous-développée avec un taux d’alphabétisation de 75% seulement pour les femmes, une espérance de vie à 54 ans et la moitié de la population en dessous du seuil de pauvreté. Il faut dire que la croissance démographique rend le développement difficile. La population double entre 1947 et la fin des années 60.

 

III.                L’Inde sur la voie de la modernité à partir de 1991

L’inde fait le choix progressif de la libéralisation : En 1991, elle supprime l’obligation faite aux entreprises de demander l’autorisation à l’Etat pour augmenter ou diversifier leur production. Le commerce extérieur est complètement libre et l’économie devient largement ouverte au secteur privé et aux investissements étrangers. L’Inde reste cependant l’une des économies les plus fermées d’Asie car l’Etat à conservé son monopole sur les Cottage industries, ateliers artisanaux qui représentent près de 45% de la production industrielle. L’ouverture de l’Inde se traduit par le développement de la haute technologie. L’excellence indienne dans le domaine est ancienne (En 1990, ¼ des salariés de la Silicon Valley sont indiens et Windows a été développé par des ingénieurs indiens). L’Inde est aujourd’hui le 1er exportateur mondial de services informatiques (Bangalore est la Silicon Valley indienne). Par ailleurs, on note le développement rapide du secteur pharmaceutique (Médicaments génériques), et les biotechnologies (Vers une autre Révolution verte ?). Cela dit, l’Inde compte encore 300 millions de personnes vivant dans une grande pauvreté.


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