mercredi 18 décembre 2013

La chrétienté médiévale (XIe-XIIIe s)

Quelle place occupe la chrétienté dans l’Europe des XI°-XIII° siècles ?

Introduction : La religion chrétienne est l’élément d’unité de l’Europe occidentale composée de nombreux royaumes et de différents peuples. La période du XI au XIII° siècle se caractérise par un renouveau religieux que ce soit dans l’autorité, l’encadrement des fidèles ou la chrétienté à proprement parler, c'est-à-dire l’attitude et la représentation des croyants.


I. Etude : Sainte-Foy de Conques, un lieu de culte
A. La naissance et le développement du culte de Sainte-Foy

1. Sainte-Foy de Conques est devenue une sainte après son martyre au IV° siècle et les miracles qui lui sont attribués (« Un ange y vint du ciel […] Quand sur le feu il eut soufflé, l’incendie fut éteint »).

2. Son culte s’est développé grâce à la présence du reliquaire qui contient son crâne. A cette époque, le culte des reliques est très développé, reconnu par l’Eglise. Il est d’ailleurs encouragé par le pape. (Bulle pontificale de Pascal II vers 1100).

3. Les fidèles attendent du culte de la sainte son intercession pour leurs péchés. C’est son martyre qui le permet. Ils espèrent aussi des miracles (Document 5)

4. Les fidèles recherchent son aide par des chansons (Chanson de Sainte-Foy), des prières, des messes. Les chansons comptant les miracles se diffusent et augmentent le nombre des fidèles venant à Conques.


5.


IV° Siècle

IX° siècle

XI° siècle

XII° siècle

Martyre de Sainte-Foy

Acquisition des reliques et réalisation du reliquaire

Construction de l’abbatiale (Eglise d’une abbaye)

Charte du pape encourageant le culte de Sainte-Foy






B. L’Eglise de Sainte-Foy de Conques, un lieu de culte sur le chemin de Compostelle
6. Le trésor est mis en valeur en étant installé dans le chœur de l’église qui est un des chefs d’œuvre de l’art roman. La voûte de 22 mètres renforce l’importance qui lui est donnée. Le déambulatoire permet aux fidèles de circuler autour du reliquaire.

7. Les éléments caractéristiques de l’Art roman sont la voue en berceau soutenue par ses piliers ornés, les ouvertures étroites et la lumière centrée sur le chœur.

8. L’art roman est porteur d’enseignement pour les fidèles par la présence des sculptures sur le tympan de l’Eglise. Dans un monde où la majorité des gens ne savant pas lire, il est indispensable de passer par l’image. Celui-ci représente le jugement dernier d’après l’évangile de Saint Matthieu. On peut noter la présence du Christ au centre avec le jugement dernier au-dessus de lui. La partie gauche est l’entrée du paradis, celle de droite l’entrée de l’enfer.

9. Les conséquences du pèlerinage pour l’église sont la venue de nombreux fidèles. L’histoire de la sainte est évoquée dans les guides des pèlerins du XII° siècle (Indication d’une source miraculeuse). On peut citer également les donations des fidèles, ajoutées au passage de nombreuses personnes qu’il faut nourrir et loger, le monastère s’enrichit.





SYNTHESE
L’église de Conques un lieu de culte et de pèlerinage
- Culte déjà ancien au XI° siècle mais redynamisé par le vol des reliques, la construction du reliquaire et le l’abbatiale

- Importance du culte des saints, vus comme des intercesseurs + miracles

- Conques se trouve sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle




L’abbatiale cherche à attirer et instruire les pèlerins
- L’église reconnaît les cultes des reliques et l’encourage (Rôle du Pape avec la bulle de 1100). Le monastère est confié aux Bénédictins. On autorise les lectures du martyre et des miracles concernant la sainte

- Les évangiles sont représentés sur le tympan de l’église puis que peu de gens savent lire




Les conséquences du pèlerinage pour l’abbaye de Conques
- Conséquences sur sa notoriété, présence dans les guides de pèlerins

- Enrichissement économique par la présence des pèlerins et les donations
II. Quelle est l’importance de la religion dans la vie et les représentations des chrétiens de l’époque ?
A. Les croyances et les rites du christianisme

- Les Dogmes (Ensemble des croyances que l’Eglise définit comme obligatoires) : Le Christianisme est la croyance en un dieu unique en trois personnes (Le Père, le Fils et l’Esprit). Jésus se serait incarné pour sauver tous les hommes condamnés par le péché d’Adam.

La chrétienté n’est plus unie depuis le schisme de 1054 qui sépare les catholiques et les orthodoxes. D’autre part, les dogmes sont bien respectés par les élites mais dans les campagnes, les croyances populaires sont teintées de superstitions (Ex : Culte des esprits de la forêt)

- Les sacrements (Acte par lequel un chrétien se voit attribuer une grâce divine. La liste est fixée au XII° siècle) : Au nombre de 7, ce sont des moments de passage. Par exemple, le baptême et la communion marque l’appartenance à la communauté. Les jours de fêtes et le dimanche, les chrétiens reçoivent l’eucharistie (Communion).

- Le culte des saints et les pèlerinages : La vie quotidienne est marquée par le culte des saints et reliques (Voir étude de cas) qui sont exhibées lors des fêtes et dont les fidèles attendent des miracles. De nombreux pèlerins se rendent vers les lieux saints, comme Rome ou Jérusalem pour leur salut, remercier d’un bienfait…

 
B. Vivre dans un environnement chrétien
- La religion prépare au salut : Les chrétiens cherchent avant tout à assurer leur salut, c'est-à-dire une vie éternelle dans l’au-delà. La religion permet d’endurer une vie terrestre parfois difficile, qui n’est qu’un épisode durant lequel on doit préparer sa vie éternelle. La peur de l’enfer est très forte.

- La religion organise le temps et l’espace : L’église et son cimetière sont le cœur du village. Un réseau de paroisses et de diocèses quadrille l’Europe.

La journée est rythmée par les cloches. La semaine est terminée par la messe dominicale et l’année est organisée autour des grandes fêtes religieuses. Le calendrier chrétien, plus dense en hiver, s’adapte aux activités agricoles moins nombreuses à cette époque.



Au Moyen-âge, la religion n’est pas un choix personnel mais une tradition qui marque tous les moments de la vie.



 
III. Comment se manifeste le renforcement de l’Eglise ?
A. Poids et expansion de l’Eglise
La société est dominée par l’Eglise (Du grec ecclésia, assemblée. Au départ, c’est la communauté des croyants), seule institution ayant survécu à l’Empire romain en Occident.


- Le fonctionnement du clergé : Les clercs sont les hommes voués au service de l’Eglise. Ce sont des hommes libres avec un minimum d’instruction. On les distingue du reste de la société les laïcs. Les clercs sont issus de groupes sociaux différents. L’Eglise, elle, est riche. Elle perçoit 10% des récoltes (la dîme), ne paie pas d’impôt et reçoit fréquemment des donations.

On distingue le clergé séculier (Dans le siècle) qui vit au contact des fidèles. Il est extrêmement hiérarchisé. On trouve des prêtres dans chaque paroisse. L’autre clergé est le clergé régulier (Qui suit la règle). Ce sont les moines et les moniales vivant en communauté, vie de prières et de travail manuel.

- Une autorité renforcée du Pape : Au XI° siècle, une partie du clergé séculier est critiqué pour son incompétence et son immoralité. Le pape Grégoire VII engage donc un mouvement de réforme. Il condamne les pratiques jusque-là acceptées, comme le Nicolaïsme (Mariage des prêtres) ou la simonie (Achat de charges ecclésiastiques). Les prêtres doivent devenir des exemples pour le reste de la population.

Cette réforme affirme également le pouvoir du pape en empêchant les princes et les rois de nommer les évêques.



Cette affirmation du pouvoir de l’Eglise crée des tensions avec les rois. Elle transforme l’Eglise en une véritable monarchie.

 






B. Comment le christianisme devient-il plus répressif ?
 

A partir du XI° siècle, les hérésies se multiplient en Europe. Elles expriment es désaccords doctrinaux et un rejet de l’Eglise accusé de rechercher la richesse et le pouvoir.

L’Eglise choisit la voie de la répression avec la création de l’Inquisition en 1233. Il y a une collaboration forte avec le pouvoir politique : l’Eglise débusque les hérétiques, le pouvoir les puni.

Dans le même temps, l’Eglise s’occupe aussi de l’éducation des fidèles. Les ordres mendiants (Religieux qui suivent une règle et font vœu de pauvreté. Ils vivent au contact des populations. Les plus importants sont les Bénédictins et les Franciscains) se font une spécialité de la prédication.


- La chrétienté face aux autres religions
L’islam est considéré comme l’ennemi qui occupe la « Terre sainte » En 1095, la 1ère croisade est déclenchée (8 en tout, jusqu’en 1290).

Les communautés juives, plus tolérées qu’acceptées, sont souvent victimes de violences. Le concile de Latran IV en 1215 condamne les hérétiques, encourage les croisades et exige le port d’un signe distinctif pour les Juifs.



 

Conclusion : L’Europe des XI° au XIII° siècle est entièrement chrétienne. L’Eglise occupe une place centrale dans la vie quotidienne des gens mais aussi face au pouvoir politique avec un pape qui affirme son autorité


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