lundi 13 février 2012

Hitler : Attentats contre sa personne et complot du 20 juillet 1944


Le pouvoir absolu d’Hitler ne cesse de se renforcer au cours de la guerre. Ainsi en avril 1942, lors d’une cérémonie au Reichstag, il se fait donner officiellement droit de vie et de mort sur chaque citoyen allemand. Tandis que l'étoile de Göring pâlit et que son successeur désigné, Rudolf Hess, s'est mystérieusement enfui en Écosse en mai 1941, son secrétaire particulier Martin Bormann s'affirme de plus en plus comme une éminence grise, filtrant les accès à Hitler, gérant ses biens et jouant un rôle actif dans la mise en œuvre des projets nazis en Europe.

Ses victoires de 1939-1941 ont renforcé la croyance de la population dans son infaillibilité, et rendu impossible la tâche de ceux qui auraient voulu le renverser. Même certains futurs résistants comme le pasteur Martin Niemöller, les étudiants martyrs de la Rose blanche à Munich ou le comte de Stauffenberg, héros de l’attentat du 20 juillet 1944, ont été initialement séduits par la personne charismatique du Führer et par ses succès. Cependant, si le soutien au moins passif des masses reste pratiquement acquis jusqu’à la fin, depuis la crise des Sudètes en 1938, des individus ou des groupes isolés ont compris que seule la mort d’Hitler peut encore permettre d’éviter un désastre total à l’Allemagne.

La « chance du diable » assez peu ordinaire dont bénéficie Adolf Hitler lui a permis d'échapper de peu à plusieurs tentatives d’assassinat. Mais il faut aussi compter avec la difficulté d'accéder à lui puisqu'il se terre dans son QG prussien après 1941, son incapacité à se tenir à des horaires réguliers et prévisibles, la foule ou la garde SS qui l'entourent, et ses précautions prises (ses déplacements de guerre sont secrets, le fond de sa casquette est blindé, il porte un gilet pare-balles et ses aliments sont goûtés préalablement par son médecin). En novembre 1938 à Munich, le catholique suisse Maurice Bavaud a tenté de tirer sur lui, il sera guillotiné. Le 8 novembre 1939, lors de la commémoration annuelle de son putsch manqué à la brasserie Bürgerbräukeller, Hitler échappe à un attentat orchestré par Johann Georg Elser. La bombe explose 20 minutes après le départ d’Hitler qui avait dû écourter son discours à cause des mauvaises conditions climatiques l’obligeant à prendre le train plutôt que l’avion.

Au fur et à mesure que l’issue de la guerre se précisait dans le sens d’une défaite, plusieurs gradés ont comploté avec des civils pour éliminer Hitler. Bien que les Alliés aient exprimé le choix d’une reddition sans conditions lors de la conférence d'Anfa, en janvier 1943, les conjurés espèrent renverser le régime afin de négocier un règlement politique du conflit. Parmi eux, l’amiral Wilhelm Canaris, chef de l’Abwehr (services secrets), Carl Friedrich Goerdeler, l’ancien maire de Leipzig, ou encore le général Ludwig Beck. Ce dernier, après la défaite de Stalingrad, met en marche le complot sous le nom d’opération Flash, mais la bombe placée le 13 mars 1943 dans l’avion d’Hitler, en visite sur le front de l’Est, n’explose pas. Le 20 juillet 1944 à 12h42, à la Wolfsschanze, Hitler est blessé dans un attentat lors d’une tentative de coup d'État d’officiers organisée par Claus von Stauffenberg, qui est durement réprimée. Compromis, les maréchaux Erwin Rommel et Günther von Kluge sont contraints au suicide, tandis que l’amiral Canaris est envoyé dans un camp de concentration où il est pendu, aux côtés du pasteur Dietrich Bonhoeffer, en avril 1945, lorsque les Alliés approchent de son lieu de détention.

 En tout, plus de 5000 personnes sont arrêtées et assassinées au cours de la répression. En vertu du principe totalitaire de la responsabilité collective, et se référant aux antiques coutumes de vengeance des peuplades germaniques (Sippenhaft), Hitler fait envoyer les familles des conjurés dans des camps de concentration. Les conjurés, maltraités et ridiculisés, sont traînés devant le Tribunal du Peuple de Roland Freisler, qui les abreuve d’injures et d’humiliations au cours de parodies de justice n’essayant même pas de respecter les apparences élémentaires du droit, avant de les envoyer à la mort. Beaucoup périssent pendus à des crocs de boucher à la prison berlinoise de Plotzensee. Hitler fit filmer les exécutions pour pouvoir les visionner avec ses fidèles dans sa salle privée, bien qu’il semble que les films ne furent finalement jamais projetés.  Recevant Mussolini le jour même, Hitler le reçoit en honorant tous les devoirs imposés par le protocole et dans un calme olympien, assurant lui-même le service du thé et lui servant de guide pour la visite des lieux de l'attentat.

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