dimanche 29 janvier 2012

BERLIN, LA CRISE DU CUBA ET LA GUERRE DU VIETNAM, DES SYMBOLES DE LA GUERRE FROIDE


Introduction : En 1945, le monde sort d’un second conflit mondial profondément transformé. Première et deuxième Guerres mondiales ont contribué à construire un monde nouveau dans lequel EU et URSS occupent une place centrale. En 1917, les Eu quittent leur posture isolationniste en s’engageant au côté de la France et du RU tandis que la Russie devient communiste. En 1945, les deux pays ont combattu ensemble les puissances de l’Axe, mais ils affirment déjà leur rivalité, notamment en Europe, dont ils ont libéré chacun une partie. Autrefois puissante, elle est désormais un enjeu de cette rivalité, à laquelle elle ne peut échapper, et qui menace de s’étendre au reste du monde.
                           Dès lors, on peut se demander quelles formes prend cette affrontement d’un nouveau genre, appelé plus tard Guerre Froide et qui met en présence deux puissances possédant l’arme atomique et ne pouvant s’affronter directement.
                      En d’autres termes, il convient de savoir comment EU et URSS ont tenté d’imposer leur modèle idéologique au reste du monde mais aussi comment ils se sont affrontés sur le terrain militaire et stratégique pour conserver leur puissance. A chaque fois, l’étude plus particulière de Berlin, de la crise de Cuba et de la guerre du Vietnam permettra de saisir différents aspects de cette question.



I. La Guerre Froide, un conflit idéologique

A. Les doctrines Truman et Jdanov

- En 1946, l'ancien 1er ministre britannique Churchill alerte les USA sur la situation en Europe. Peu à peu, les pays de l'Europe de l'Est tombent sous le joug de l'URSS. Les EU réagissent par la doctrine Truman selon laquelle la misère fait le lit des dictatures. Ainsi, pour préserver la démocratie, il faut aider les peuples à se reconstruire. En conséquence, ils proposent en 1947 le plan Marshall (aide éco). Seuls les pays de l'Europe de l'Ouest acceptent l'aide proposée.

- Action aussi en Asie : Depuis 1954 et le départ des troupes françaises, le Vietnam est coupé en deux. Le Nord communiste, soutenu par l’URSS et la Chine lance une offensive contre le Sud soutenu par les Américains. Le président Johnson s’inscrit dans la lignée de la doctrine Truman pour empêcher la progression du communisme (Empêcher « l’effet domino » en Asie).

- L'URSS réagit par la doctrine Jdanov qui annonce la théorie de la "guerre froide", selon laquelle le monde est coupé en deux blocs, irréconciliables. Les partis communistes du monde entier doivent s'efforcer de diffuser la révolution.

- Les 2 blocs s'affrontent dans une guerre de propagande permanente. L'adversaire est diabolisé. Aux EU, le sénateur McCarthy déclenche une « chasse aux sorcières » qui vise les communistes. En URSS, Staline fait éliminer les dirigeants qui ne lui sont pas assez dévoués et réprime lui aussi les artistes, intellectuels...

B. Deux blocs qui s’organisent

- La Guerre Froide désigne ainsi la division du monde en deux blocs de 1947 à 1989.  + Présentation des deux modèles : Opposition communisme / Libéralisme et mise en place des alliances militaires : OTAN en 1949 et Pacte de Varsovie en 1955

- Lors de crises, l'avenir même de la planète est en danger, puisque les deux camps possèdent l’arme nucléaire. Chaque camp se lance alors dans la course aux armements pour dissuader l’autre d’attaquer. C’est la stratégie de la " dissuasion ", fondée sur " l’équilibre de la terreur ".

- Première crise de Berlin : Pour faire barrage au communisme, les Occidentaux réunissent leurs 3 zones en avril 1948 et la dote d’une monnaie, le Deutschemark. C’est le prélude à la formation d’un Etat. Les Soviétiques réagissent en instituant un blocus de la ville (Fermeture des routes et des voies ferrées permettant d’accéder aux quartiers occidentaux de Berlin) en juin 1948. Durant une année, la ville est ravitaillée par un pont aérien mis en place par les Etats-Unis. Staline cède en mai 1949. Cette première crise de Berlin aboutit à la création de deux Etats : La République Fédérale d’Allemagne (RFA) à l’Ouest et la République Démocratique Allemande (RDA) à l’Est. Les zones de Berlin gardent le même statut et la partie soviétique devient la capitale de la RDA. 

II. Un conflit de puissances

A. Des crises graves amenant à la détente

- Tout autant qu’un conflit de modèles, la guerre froide est une lutte pour l’exercice de la puissance mondiale et implique l’usage de procédés diplomatiques et stratégiques. L’opposition pousse les 2 grands à poursuivre leur course aux armements (Bombe A russe en 1949, course à l’espace) L’impossibilité de résoudre les tensions par la force conduit à la recherche d’une coexistence pacifique.

- Les oppositions frontales sont rares. En 1958, Khrouchtchev, dirigeant soviétique, demande le rattachement de Berlin-Ouest à la RDA et multiplie les entraves à la circulation pour empêcher la fuite vers l’Ouest de milliers d’Est-Allemands. Devant le refus des Occidentaux, il ordonne la construction d’un mur entourant les quartiers Ouest de Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Ce mur devient le symbole physique de la Guerre Froide.

- Mais surtout la « crise des fusées» à Cuba en 1962 manque de déboucher sur un conflit nucléaire entre les deux grands. L’île de Cuba est contrôlée depuis 1959 par le révolutionnaire cubain Fidel Castro, allié de l’URSS. En octobre 1962, des avions américains y repèrent des rampes de lancement de missiles en construction. Un bombardement atomique pourrait toucher directement les Etats-Unis. Le président Kennedy brandit alors la menace nucléaire et impose un blocus sur Cuba. Après plusieurs jours d’une vive tension, Khrouchtchev cède. La victoire est à première vue américaine mais les Etats-Unis doivent aussi faire des concessions, comme le retrait des missiles de l’OTAN de Turquie. L’opposition entre les deux Grands est directe, mais sans affrontement, chaque camp utilisant l’intimidation. Néanmoins, les deux Grands réalisent à l’issue de cette crise qu’une « détente » est nécessaire. Elle se traduit par la mise en place du «téléphone rouge», par des négociations sur la limitation de l’arsenal atomique (SALT 1972) et culmine lors de la conférence d’Helsinki (juillet 1973-aout 1975).

- Du côté de Berlin, le chancelier de RFA, Willy Brandt, met en place une politique de normalisation des relations avec la RDA, l’Ostpolitik. Les passages entre les différents quartiers de la ville sont facilités mais les Berlinois restent isolés.

B. Une Influence qui peut être remise en cause

- L’influence des 2 grands est remise en cause (La Chine rompt avec l’URSS en 1965, la France de De Gaulle se retire du commandement intégré de l’OTAN).

- L’échec des EU au Vietnam : Les 1ères troupes américaines arrivent au Sud Vietnam, les effectifs sont augmentés en 1964 et pendant 3 ans, le Vietnam reçoit plus de bombes que n’en a reçu l’Europe pendant la seconde guerre mondiale. Le combat de guérilla (Combats opposant une armée régulière à de petits groupes mobiles) ne semble mener à aucune issue. En 1973, les accords de paix marquent la victoire du Nord et les Etats-Unis se retirent. Des combats opposent alors le Nord et le Sud jusqu’en 1975. Le déficit budgétaire américain s’est alourdi, la convertibilité du dollar en or n’est plus assurée. L’impact médiatique est terrible : les caméras du monde entier révèlent les horreurs de la guerre (Usage du Napalm, bombardements, massacres de civils). Une partie de la jeunesse prône le pacifisme (Naissance du mouvement Hippie)

- Cependant, la lutte d’influence se poursuit jusqu’à la fin de l’URSS : Invasion de l’Afghanistan par les troupes russes (décembre 1979), America’s back de Reagan (1980) avec le projet de défense spatiale… L’URSS ne peut plus suivre, Gorbatchev en 1985 tente de réformer son pays (Glasnost, Perestroïka) mais c’est un échec. L’emprise sur le bloc de l’Est s’affaiblit. Le mur De Berlin s’effondre le 9 novembre 1989, prélude à la dislocation du bloc soviétique. L’Allemagne est réunifiée l’année suivante.


Conclusion :    L’étude de ces trois moments que sont Berlin, la crise de Cuba et la guerre du Vietnam permet de cerner les grandes lignes du concept de Guerre Froide. C’est d’abord une guerre idéologique durant laquelle deux modèles s’affrontent dont Berlin ou le Vietnam sont autant de lieux de tension qui révèlent la coupure entre deux mondes. La Guerre Froide est aussi un moment de tensions géopolitiques qui montrent la rivalité entre deux puissances qui désirent s’imposer au reste du monde. La dissuasion nucléaire interdit un conflit direct mais alimente des crises comme celle de Cuba ou des conflits périphériques comme celui du Vietnam.
                                                  Ainsi, la Guerre Froide est bien un affrontement idéologique et géopolitique sans conflit direct du fait de la dissuasion nucléaire. Elle s’achève en 1989 avec la chute du mur de Berlin et de tout le bloc soviétique donnant naissance à un monde multipolaire.

3 commentaires:

  1. Bonjour,
    J'ai une question : d'où viennent les passages en italique dans votre texte ?
    Je crois qu'un de mes élèves a trouvé judicieux de recopier une partie de votre développement pour un devoir ! Je cherche la totalité ...
    Merci de votre réponse.

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    1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Bonjour,

    Les passages en italique sont issus de certains des cours que nous faisons à nos élèves.Pour source j'ai utilisé des manuels (Nathan et Hatier 1eres) et des ouvrages comme histoire des relations internationales XIXE et XXe s de F-C MOUGEL et S PACTEAU)de plus pour le thème je me suis bcp appuyé sur la guerre au XXe s de J-L Dufour et M VAISSE. J'espere avoir répondu à votre question
    amitiés

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