lundi 30 janvier 2012

1931 : Chaplin présente "Les lumières de la ville"


A Hollywood, Charlie Chaplin reçoit un accueil triomphal lors de la présentation de son dernier film "City lights", les Lumières de la ville. C'est le premier film de Chaplin sorti après l'avènement du cinéma parlant. "Les lumières de la ville" restera pourtant entièrement muet, exception faite de quelques bruitages.
Histoire :


Une foule est réunie sur une grande avenue du centre ville pour l'inauguration d'une statue monumentale dédiée à la paix et à la prospérité. Le maire, une citoyenne d'honneur, le sculpteur, se succèdent à la tribune, chacun allant de son discours de circonstance. Puis le voile se lève découvrant la statue au milieu de laquelle, parmi les poses hiératiques de personnages graves et solennels, un vagabond dort paisiblement. Après avoir été chassé manu militari par les officiels trouvant choquante sa présence, il rencontre une jeune fleuriste aveugle. Celle-ci est persuadée qu'il est extrêmement riche car, pour pouvoir traverser la rue encombrée, Charlie a dû se faufiler dans une voiture, et la jeune fille a entendu la porte en claquer. Il n'ose pas la détromper, ni lui demander sa monnaie. A la nuit tombée, Charlot sauve de la noyade un homme que sa femme a quitté. Celui-ci l'invite dans son opulente demeure, et va jusqu'à lui offrir sa Rolls. Malheureusement, une fois les dernières vapeurs d'alcool évaporées, le riche ami ne se souvient pas de Charlot. La jeune fleuriste tombe alors malade et sa grand-mère reçoit une lettre la mettant en demeure de payer le loyer sous peine d'expulsion. Charlot va donc s'essayer à différents métiers (ramasseur de crottin, boxeur) pour tenter de rassembler la somme. En vain. Une nuit, alors que son riche ami, ivre, l'a reconnu et lui a donné mille dollars pour sa protégée, Charlot, poursuivi par la police qui le prend pour un voleur, parvient néanmoins à faire parvenir l'argent à sa destinataire. Arrêté, Charlot passe en prison plusieurs mois pendant lesquels la jeune femme se fait opérer de sa cécité grâce au pactole reçu, et achète une boutique de fleurs. À sa sortie de prison, le vagabond passe par hasard devant l'échoppe et reconnaît la jeune fille. Celle-ci se moque gentiment de lui et lui propose une fleur et une pièce. Lorsque leurs mains se touchent, elle comprend alors sa cruelle méprise et alors qu'il lui demande s'il elle peut voir voir maintenant, elle lui répond que, oui, maintenant elle voit...
La production du film s'étale sur trois ans, dont 534 jours de tournage. La scène au cours de laquelle la fleuriste aveugle prend le vagabond pour un homme riche a notamment nécessité rien de moins qu'un record de 324 prises, pour ne trouver sa version définitive qu'au dernier jour de tournage. La richesse n'étant pas a priori un état perceptible par d'autres sens que la vue, Chaplin a en effet dû déployer tous les ressorts de son talent de metteur en scène pour imaginer un concours de circonstances suffisamment crédible.  La scène de l'élévateur devant le magasin d'antiquité a été préférée au montage à une autre scène au cours de laquelle le vagabond joue avec un morceau de bois coincé dans une grille d'aération sans parvenir à l'y glisser. La foule curieuse s'amasse bientôt autour de lui et un employé derrière sa vitrine, très docte, lui explique par gestes, la méthode la plus rationnelle pour faire tomber le bout de bois.  Toute la séquence de boxe est inspirée du court métrage Charlot boxeur. L'attente dans le vestiaire durant laquelle le vagabond prend conscience de la violence des combats en voyant revenir les perdants inanimés et le combat lui-même, lorsqu'il tire parti de tous les moyens qui sont mis à sa disposition (l'arbitre, les cordes...) pour éviter les coups de son adversaire, figurent déjà dans ce précédent film de Chaplin. La séquence est néanmoins enrichie de nouveaux gags ainsi que d'une intrigue et d'une mise en scène plus soignées.

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