mercredi 31 août 2011

31 aout 1907 : La Triple Entente

La Triple-Entente est l'alliance militaire de la France, du Royaume-Uni et de la Russie impériale par opposition à la Triplice. Elle est la combinaison de plusieurs accords entre les trois pays.

Il y a tout d'abord une convention militaire entre la France et la Russie le 17 août 1892, puis une alliance franco-russe, le 27 décembre 1893. Quelques années plus tard, le 8 avril 1904, la France et le Royaume-Uni signent l'Entente cordiale, traité de portée surtout symbolique (définit des zones d'influence concernant les colonies, afin d'éviter les incidents comme celui de la crise de Fachoda) qui marque un rapprochement diplomatique entre les deux pays. Mais surtout le Royaume-Uni, après l'entrevue de Guillaume II et de Nicolas II à Bjorköe en juillet 1905, s'était inquiété d'une tentative de rapprochement de la part de l'Allemagne vis-à-vis de la Russie. Elle se décide donc à sortir de son « splendide isolement » et à régler ses différends avec la Russie. Cela aboutit à l'accord du 31 août 1907 avec la convention anglo-russe où les deux puissances délimitent leurs zones d'influence, en Afghanistan en Perse et au Tibet. Ce rapprochement ne comportait aucune alliance proprement dite ; mais ajouté à l'alliance franco-russe et à l'Entente cordiale cet accord à propos de litiges asiatiques ébauche une Triple-Entente en face de la Triplice (ou Triple Alliance). Ce sont en premier lieu toutes les crises balkaniques provoquées par l'Autriche-Hongrie et en second lieu les crises provoquées par l'Allemagne (la canonnière d'Agadir, le Bec de canard en Afrique) qui allaient lui donner de la cohésion et aboutir à la Grande Guerre.

mardi 30 août 2011

30 aout 1898, un tournant dans l'affaire Dreyfus

30 aout 1898 : Aveux et suicide du colonel Henry
Coupable d’avoir créé un faux document qui accusait Dreyfus, le "faux Henry", le colonel Henry est arrêté et passe aux aveux. Il est alors immédiatement transféré au Mont-Valérien. Ne supportant pas sa mise en accusation, il se suicide au bout de quelques heures de détention.
Affaire Dreyfus :
La dégradation d’Alfred Dreyfus, le 5 janvier 1895. Dessin d'Henri Meyer en couverture du Petit Journal du 13 janvier 1895, légendé « Le traitre ». L’affaire Dreyfus est un conflit social et politique majeur de la Troisième République survenu à la fin du XIXe siècle, autour de l’accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, français d’origine alsacienne et de confession juive, qui sera finalement innocenté. Elle a bouleversé la société française pendant douze ans, de 1895 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés, les « dreyfusards » partisans de l’innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards » partisans de sa culpabilité. La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus — pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l’Empire allemand — était une erreur judiciaire sur fond d’espionnage et d’antisémitisme, dans un contexte social particulièrement propice à l’antisémitisme, et à la haine de l’Empire allemand suite à son annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine en 1871. La révélation de ce scandale en 1898, par Émile Zola dans l’article de presse intitulé « J’Accuse…! », provoqua une succession de crises politiques et sociales uniques en France. À son paroxysme en 1899, l’affaire révéla les clivages de la France de la Troisième République, où l’opposition entre le camp des dreyfusards et celui des anti-dreyfusards suscita de très violentes polémiques nationalistes et antisémites, diffusées par une presse influente. Elle ne s’acheva véritablement qu’en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocenta et réhabilita définitivement Dreyfus. Cette affaire est le symbole moderne et universel de l’iniquité au nom de la raison d’État, et reste l’un des exemples les plus marquants d’une erreur judiciaire difficilement réparée, avec un rôle majeur joué par la presse et l’opinion publique.
 
À la fin de l'année 1894, le capitaine de l'armée française Alfred Dreyfus, polytechnicien, juif d'origine alsacienne, accusé d'avoir livré aux Allemands des documents secrets, est condamné au bagne à perpétuité pour trahison et déporté sur l'île du Diable. À cette date, l'opinion comme la classe politique française sont unanimement défavorables à Dreyfus. Certaine de l'incohérence de cette condamnation, la famille du capitaine, derrière son frère Mathieu, tente de prouver son innocence, engageant à cette fin le journaliste Bernard Lazare. Parallèlement, le colonel Georges Picquart, chef du contre-espionnage, constate en mars 1896 que le vrai traître avait été le commandant Ferdinand Walsin Esterházy. L'État-Major refuse pourtant de revenir sur son jugement et affecte Picquart en Afrique du Nord. Afin d'attirer l'attention sur la fragilité des preuves contre Dreyfus, sa famille contacte en juillet 1897 le respecté président du Sénat Auguste Scheurer-Kestner qui fait savoir, trois mois plus tard, qu'il a acquis la conviction de l'innocence de Dreyfus, et qui en persuade également Georges Clemenceau, ancien député et alors simple journaliste. Le même mois, Mathieu Dreyfus porte plainte auprès du ministère de la Guerre contre Walsin-Esterházy. Alors que le cercle des dreyfusards s'élargit, deux événements quasi simultanés donnent en janvier 1898 une dimension nationale à l'affaire : Esterházy est acquitté, sous les acclamations des conservateurs et des nationalistes ; Émile Zola publie « J'Accuse…! », plaidoyer dreyfusard qui entraîne le ralliement de nombreux intellectuels. Un processus de scission de la France est entamé, qui se prolonge jusqu’à la fin du siècle. Des émeutes antisémites éclatent dans plus de vingt villes françaises. On dénombre plusieurs morts à Alger. La République est ébranlée, certains la voient même en péril, ce qui incite à en finir avec l’affaire Dreyfus pour ramener le calme. Malgré les menées de l'armée pour étouffer cette affaire, le premier jugement condamnant Dreyfus est cassé par la Cour de cassation au terme d'une enquête minutieuse, et un nouveau conseil de guerre a lieu à Rennes en 1899. Contre toute attente, Dreyfus est condamné une nouvelle fois, à dix ans de travaux forcés, avec, toutefois, circonstances atténuantes. Épuisé par sa déportation de quatre longues années, Dreyfus accepte la grâce présidentielle, accordée par le président Émile Loubet. Ce n'est qu'en 1906 que son innocence est officiellement reconnue au travers d'un arrêt sans renvoi de la Cour de cassation. Réhabilité, le capitaine Dreyfus est réintégré dans l'armée au grade de commandant et participe à la Première Guerre mondiale. Il meurt en 1935. Les conséquences de cette affaire sont innombrables et touchent tous les aspects de la vie publique française : politique (elle consacre le triomphe de la IIIe République, dont elle devient un mythe fondateur tout en renouvelant le nationalisme), militaire, religieux (elle ralentit la réforme du catholicisme français, ainsi que l'intégration républicaine des catholiques), social, juridique, médiatique, diplomatique et culturel (c'est à l'occasion de l'affaire que le terme d'intellectuel est forgé). L'affaire a également un impact international sur le mouvement sioniste au travers d'un de ses pères fondateurs : Théodore Herzl et de par l'émoi que ses manifestations antisémites vont provoquer au sein des communautés juives d'Europe centrale et occidentale.
 
Vocabulaire :
Il ne faut pas confondre dreyfusards, dreyfusiens et dreyfusistes.
 Les dreyfusards sont les premiers défenseurs de Dreyfus, ceux qui le soutiennent dès le début.
 Le terme dreyfusiste désigne ceux qui réfléchissent au-delà de l'affaire et voient en celle-ci une nécessité de remettre en cause la société et la politique et, par extension, le fonctionnement de la République (certains dreyfusards furent parfois aussi dreyfusistes par la suite).
 Quant aux dreyfusiens, ils n'apparaissent qu'en décembre 1898, lorsque l'affrontement entre dreyfusards et antidreyfusards devient vraiment aigu et que l'affaire compromet la stabilité de la République. Les dreyfusiens, même si certains ont des sympathies pour Alfred Dreyfus, veulent liquider l'affaire en calmant le jeu, dans le but de sauver le régime républicain parlementaire alors en place. Ils sont à l'origine d'une certaine conciliation entre les deux camps, grâce à un effort de médiation, en prônant l'apaisement. Leur texte fondateur est « L'Appel à l'union », paru le 23 janvier 1899 dans le journal Le Temps. Ils soutiennent généralement la politique de Waldeck-Rousseau et prônent une laïcisation de la société.


lundi 29 août 2011

29 août 1949 : L’URSS fait exploser sa première Bombe A


L’URSS procède au test de sa première bombe atomique dans le Kazakhstan. L’obtention de cette technologie est pour partie due à un bon système d’espionnage. Elle contribuera à un climat de paranoïa aux Etats-Unis qui se traduira par la "chasse aux sorcières".

Les Rosenberg :
                 
Julius Rosenberg (ingénieur électricien, né le 12 mai 1918 à New York) et son épouse Ethel Rosenberg (née le 28 septembre 1915 à New York) sont un couple de Juifs new-yorkais communistes arrêtés pour espionnage au profit de l’URSS. Julius fut arrêté le 17 juillet 1950 et Ethel le 11 août. Ils furent jugés coupables le 5 avril 1951 et exécutés sur la chaise électrique le 19 juin 1953 dans la prison de Sing Sing. Cette affaire d’espionnage eut lieu durant la guerre froide. En 1945, les États-Unis avaient l'exclusivité de la bombe atomique mais l’URSS put se doter dès 1949 de cette technologie, en partie grâce à l'espionnage. Le sénateur Joseph McCarthy lança ce que l’on a appelé le maccarthysme, une « chasse aux sorcières » qui dura de 1950 à 1953 et qui visait les sympathisants, militants ou agents communistes, qui étaient poursuivis par le HUAC (House of Un-american Activities Committee). La condamnation à mort des époux Rosenberg pour espionnage, alors qu’ils avaient toujours clamé leur innocence, attira des appels internationaux à la clémence et une campagne très médiatisée parlant d'un complot et d'une erreur judiciaire. Les époux Rosenberg furent d’ailleurs les seules personnes condamnées à mort puis exécutées pour espionnage dans le monde occidental après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Différentes sources postérieures au jugement, dont des témoignages soviétiques, confirment l’espionnage au profit de l’URSS, au moins en ce qui concerne Julius, même si leurs partisans soulèvent toujours le caractère injuste d’un jugement qu'ils estiment politique.

Le maccarthysme :

Le maccarthysme ou maccarthisme (McCarthyism en anglais) est un épisode de l'histoire américaine, connue également sous le nom de « Peur Rouge » (Red Scare) et qualifiée fréquemment de chasse aux sorcières (witch hunts). Il s'étend de 1950, l'apparition du Sénateur Joseph McCarthy sur le devant de la scène politique américaine, à 1954, le vote de censure contre McCarthy. Pendant deux ans (1953-1954), la commission présidée par McCarthy traqua d'éventuels agents, militants ou sympathisants communistes aux États-Unis dans une ambiance anticommuniste. Par simplicité l’expression est parfois utilisée dans un sens plus large. Elle désigne alors l'ensemble des investigations et de la répression menées par des commissions parlementaires américaines à propos des communistes, leurs sympathisants ou supposés tels, englobant ainsi celles menées par la HUAC à partir de 1946.

Le maccarthysme apparaît dès le début de la Guerre froide, qui oppose les États-Unis à l'URSS. Cette atmosphère géopolitique cause une véritable paranoïa dans l'opinion américaine, qui exprime une crainte du communisme et du bloc soviétique. Dans une lettre adressée au philosophe allemand Karl Jaspers en 1949, Hannah Arendt exprime l'inquiétude que lui inspirait la situation américaine : « Ici, l’atmosphère politique générale, surtout dans les universités et les collèges (à l’exception des très grands), est actuellement peu agréable. La chasse aux rouges est en marche et les intellectuels américains, surtout dans la mesure où ils ont un passé radical et sont devenus antistaliniens au fil des années, se mettent en quelque sorte à l’unisson du Département d’État. ». Selon Pierre Grémion il existait aux États-Unis, comme en Grande-Bretagne, « une tradition de collaboration des intellectuels avec les services de renseignement de leur pays ». Dès 1946, le président Harry Truman instaure une commission temporaire, chargée d'enquêter sur la loyauté des fonctionnaires fédéraux. Il s'agit alors d'identifier et d'écarter les fonctionnaires subversifs, partisans d'idéologies ou de régimes dits « totalitaires » comme le fascisme, le communisme ou le nazisme. Cinq mois plus tard, l’Executive Order 9835 rend le programme permanent. Le gouvernement Truman reste toutefois l’objet d’attaques de la part des Républicains conservateurs, notamment les sénateurs Style Bridges (New Hampshire), William Jenner (Indiana), Karl Mundt (Dakota du Sud), et Joseph McCarthy lui-même, sur le thème de la présence de communistes au gouvernement et de la « complaisance à l’égard des communistes » (soft on communism).

dimanche 28 août 2011

Discours de Martin Luther King : I have a dream.


I Have a Dream (« Je fais un rêve ») est à la fois le nom du discours le plus célèbre de Martin Luther King et le point d'orgue du Mouvement des droits civiques. Ce discours, prononcé le 28 août 1963, est généralement considéré comme un des plus grands et des plus marquants du XXe siècle. Selon le député américain John Lewis, qui prit également la parole ce jour-là au nom du Comité de coordination des étudiants non violents, « En parlant comme il l'a fait, il a éduqué, il a inspiré, il a guidé non pas simplement les gens qui étaient là, mais les gens partout en Amérique ainsi que les générations à venir ».

« Je vous le dis aujourd'hui, mes amis, bien que, oui bien que nous ayons à faire face aux difficultés d'aujourd'hui et de demain, je fais pourtant un rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve américain. Je rêve qu'un jour, notre nation se lèvera pour vivre véritablement son credo : “Nous tenons pour vérité évidente que tous les hommes ont été créés égaux.” Je rêve qu'un jour, sur les collines rousses de la Géorgie, les fils d'anciens esclaves et les fils d'anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité. Je rêve qu'un jour, même l'État du Mississippi, un État où l'injustice et l'oppression créent une chaleur étouffante, sera transformé en une oasis de liberté et de justice. Je rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je rêve aujourd'hui ! Je rêve qu'un jour, dans l'Alabama, avec ses abominables racistes, avec son gouverneur qui n'a aux lèvres que les mots d'"opposition" aux lois fédérales et d'"annulation" de ces lois, que là même en Alabama un jour les petits garçons noirs et les petites filles noires avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches pourront se donner la main, comme sœurs et frères. Je rêve aujourd'hui. Je rêve qu'un jour toute vallée sera élevée, toute colline et toute montagne seront abaissées. Les endroits raboteux seront aplanis et les chemins tortueux redressés. Et la gloire du Seigneur soit révélée et toute chair la verra.»


samedi 27 août 2011

Histoire des arts : Michael Collins


Michael Collins est un film américain, britannique, irlandais de Neil Jordan, sorti en 1996.
La puissante Angleterre a toujours connu la contestation de la part de sa plus proche colonie, l'Irlande. Pendant 700 ans, les révoltes ont été jugulées. Mais en 1916, une rébellion éclate à Dublin, qui changera le cours de l'histoire. Cette rébellion dite Insurrection de Pâques 1916 échouera dans le sang, mais un jeune homme qui y participa décida qu'elle était le dernier échec des Volontaires irlandais. L'artisan de cette révolte, un homme de l'ombre voué à son pays, s'appelait Michael Collins.

Militant de la première heure pour l'indépendance de l'Irlande et né dans le West Cork en 1890, Michael Collins, après avoir retrouvé la liberté dont l'armée anglaise l'avait privé, va se lancer corps et âme dans une guerre de l'ombre contre l'envahisseur britannique. À l'aide de Kitty Kiernan, dont il est amoureux, et de Harry Boland, également épris de Kitty, Collins va monter un réseau de sabotage et d'espionnage afin de contrer les Anglais sur leur propre terrain. Réagissant avec fermeté, la Couronne va envoyer ses Blacks and Tans, des troupes spécialement créées pour lutter contre les Irlandais. Une terrible répression s'abat alors sur Dublin, qui ne fait que renforcer la détermination des indépendantistes. La guerre des nerfs use le gouvernement anglais, qui finit par accepter des négociations. Michael Collins, designé d'office par sa hiérarchie, en revient avec un accord depaixqui marque également l'indépendance d'une partie de l'Irlande. Ce traité, seule issue possible au conflit, est ratifié par le gouvernement irlandais, mais provoque une scission au sien de l'IRA... Une nouvelle guerre s'engage !

IRA



L'Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army) est le nom porté, depuis le début du XXe siècle, par plusieurs organisations paramilitaires luttant par les armes contre la présence britannique en Irlande. Les différents groupes se réfèrent à eux comme Óglaigh na hÉireann, c'est-à-dire, Volontaires d'Irlande.

 L'Irish Republican Army appelée aussi Old IRA, issue de l'union entre l'Irish Citizen Army et les Irish Volunteers, fut active entre janvier 1919 et mars 1922, pendant la guerre d'indépendance irlandaise. Si ceux qui acceptèrent le Traité anglo-irlandais formèrent les Forces irlandaises de Défense, une partie de l'organisation, refusant cet accord, se constitua en une nouvelle Irish Republican Army, illégale.

 L'Irish Republican Army apparaît en 1922 du fait du refus du Traité anglo-irlandais par une parti de l'Old IRA, participant ainsi à la guerre civile irlandaise. En 1969 l'organisation se dissout, donnant naissance à l'Official Irish Republican Army et à la Provisional Irish Republican Army.

 L'Official Irish Republican Army, proche de l'Official Sinn Féin, plus socialiste que la Provisional Irish Republican Army, mènera des campagnes d'attentats principalement entre 1969 et 1972 durant le conflit nord-irlandais.

 La Provisional Irish Republican Army, principale organisation armée républicaine du conflit nord-irlandais, fut active de 1969 à 1997 puis déposa définitivement les armes en 2005. Refusant le processus de paix, deux organisations scissionnèrent d'avec la PIRA : la Real Irish Republican Army et la Continuity Irish Republican Army.

 La Continuity Irish Republican Army est issue d'une scission d'avec la Provisional Irish Republican Army en 1986. Opposée à l'accord du Vendredi saint, elle continue son action armée depuis 1994 jusqu'à aujourd'hui.

 La Real Irish Republican Army est une scission opposée au processus de paix de la Provisional Irish Republican Army apparue en 1997 et encore active aujourd'hui.

 L'Irish Republican Liberation Army nait en 2006 d'une scission de la Continuity Irish Republican Army.



Plusieurs oeuvres de fictions utilisent le nom d'Armée républicaine irlandaise:

 L'IRA recomposée dans Code Mc Callum

 Les True Irish Republican Army, un gang de la série Sons of Anarchy

27 aout 1979 : Assassinat de Lord Mountbatten


27 aout 1979 : Assassinat de Lord Mountbatten par l'IRA.
                           
Des terroristes de l'IRA font sauter le bateau de pêche sur lequel l'ancien vice-roi des Indes britanniques passe ses vacances, au large du port irlandais de Mullaghmore. La cible n'est pas choisie par hasard : membre de la famille royale britannique et donc apparenté aux grandes dynasties européennes, il incarne la grandeur de la Couronne britannique. La situation est paradoxale si on se rappelle que son père a été victime de son origine allemande durant la Première Guerre mondiale : il a dû renoncer à sa charge de Premier Lord de la mer et angliciser son nom de Battenberg en Mountbatten. Désireux de venger l'affront fait à sa famille, son fils Louis récupèrera d'ailleurs cette charge en 1955...

Grand militaire et bon connaisseur de l'Asie, ce même Louis est nommé vice-roi des Indes le 1er janvier 1947, avec pour mission de négocier avec les maharadjas et le parti du Congrès l'indépendance de l'Inde. Le 15 août 1947, c'est chose faite. Il reprend alors sa carrière militaire tout en présidant diverses associations, dans le plus pur style de la noblesse britannique, jusqu'à ce jour tragique d'août 1979.

vendredi 26 août 2011

Histoire des arts : La bête humaine

La Bête humaine est un film français réalisé par Jean Renoir, sorti sur les écrans en 1938, adapté du roman éponyme d’Émile Zola.

D'après le roman d'Emile Zola. Avec : Jean Gabin (Lantier), Simone Simon (Séverine), Fernand Ledoux (Roubaud), Julien Carette (Pecqueux), Jean Renoir (Cabuche). 1h45

Le film entier se passe dans l'univers des chemins de fer. Il s'ouvre sur une séquence impressionnante de « l'enfer » dans le poste de conduite.
 La Bête humaine a été tournée la même année que Le Quai des brumes.
 Il semble que ce soit le seul film tourné par André Tavernier
 Pour Marcel Veyran, outre ce film il est apparu en 1933 dans un court métrage de André Pellenc : Quand on a sa voiture et en 1937 dans un film de Victor Tourjansky : Le Mensonge de Nina Petrovna

Le mécanicien Jacques Lantier, aide du chauffeur Pecqueux, conduit sa locomotive " la Lison " entre le Havre et Paris. Il s'éprend de Séverine la jeune et jolie épouse de Roubaud, le sous-chef de gare du Havre. Celui-ci pourtant très jaloux, laisse cette liaison se nouer sous ses yeux car il pense que Lantier le soupçonne - malgré l'arrestation du braconnier Cabuche- d'être le meurtrier du châtelain Grand-Morin. Lantier ne voyageait-il pas dans le même wagon le jour où il tua l'ancien amant de sa femme, en obligeant celle-ci à être sa complice?  Séverine, devenue la maîtresse de Lantier, lui suggère bientôt de supprimer son encombrant mari. Mais il est victime d'une lourde hérédité alcoolique qui le pousse à tuer les femmes qu'il approche; aussi dans une crise de folie assassine-t-il sa jeune maîtresse. Fou de chagrin et de remords et désespéré de cette impuissance à se dominer, il se jette sur le ballast alors que sa " Lison " roule à pleine vitesse.
Le projet de cette adaptation contemporaine de Zola n'émane pas de Renoir mais du producteur Raymond Hakim et c'est Gabin qui demanda à être dirigé par Renoir.
Gabin tenait à ce personnage populaire : "Un cheminot c'est de la force en marche, c'est du travail en cadence, c'est de l'ouvrier qui se déplace "
Le roman plaît à Renoir qui ne l'avait pas lu auparavant. Il écrit un scénario en douze jours qu'il ne suivra que partiellement. Gabin conduit la locomotive plusieurs fois entre Le Havre et Paris. Renoir tient à Simone Simon : "Les vamps doivent être jouées par des veuves avec une figure innocente. Les femmes avec une figure innocente sont les plus dangereuses." Bien aidé par les Chemins de fer , le tournage sera néanmoins difficile lorsque la locomotive accompagnée de son wagon plat empli d'éclairages atteint les 100 km/h... poussée par une autre locomotive.

Beaucoup des personnages de Renoir dans ses films d'avant-guerre sont des créatures tragiques. Ici la fatalité "ce personnage qui doit figurer dans toute grande œuvre" (dixit Renoir) est beaucoup plus présent que dans ses autres films. Chez Lantier, elle est pathologique, inscrite dans son sang et son hérédité. Elle n'est pas moins présente chez Roubaud, personnage qui serait falot si la jalousie et la passion morbide pour sa femme ne le transformait en criminel démoniaque et sans remords. Elle a presque autant d'importance chez Séverine qui, malgré sa séduction, ses calculs à la fois enfantins et pervers se sait exilée du bonheur".  De cette tragédie naturaliste, Renoir essaie de tirer une œuvre quasiment musicale, une symphonie en noir et blanc où chacun interprète et apporte son ton et sa note personnels : opacité lourdaude et inquiétante de Ledoux, affectation féline de Simone Simon, romantisme lyrique de Gabin, ironie goguenarde et amicale de Carette, témoin impuissant de la tragédie. (…)

La figure-mère du film est cet interminable élancement vers la sortie du tunnel, quand les personnages espèrent enfin voir surgir la lumière et vont en fait à la rencontre inévitable de leur destin et de leur mort.

                                  Jacques Lourcelles, dictionnaire du cinéma (extraits)

26 aout 1837 : Les débuts du chemin de fer français

La première rame de chemin de fer transportant des voyageurs est inaugurée. La ligne entre Paris et Saint-Germain-en-Laye fait 18 kilomètres. Jusque- là il n'existait que des petites lignes dans le bassin houiller. Le gouvernement français veut rattraper son retard. en 1840, la France comptera 400 kilomètres de ligne contre 2 000 kilomètres en Angleterre.

L'histoire des chemins de fer français débute au début du XIXe siècle. Elle consiste en sept grandes phases qui ont en commun une forte volonté politique de l'État dans les orientations choisies et les moyens mis en œuvre.

1 Les bases du réseau

2 Les grandes compagnies

3 L'entre-deux-guerres

4 La nationalisation

5 La Seconde Guerre mondiale

6 L'après-guerre

7 Les réformes du système ferroviaire

 

Cependant, la France a longtemps possédé un important réseau secondaire, à voies métriques et étroites, généralement créé à l'initiative des départements, et exploité par des compagnies privées.

1814, l'ingénieur en chef des mines Pierre Michel Moisson-Desroches adresse à Napoléon un mémoire intitulé : Sur la possibilité d'abréger les distances en sillonnant l'empire de sept grandes voies ferrées. Ce mémoire centrait sur Paris ces sept voies ferrées. Il sera repris en 1838 par Baptiste Alexis Victor Legrand.

 26 février 1823, première concession d'une ligne de chemin de fer en France par ordonnance du roi Louis XVIII ; il s'agit de la ligne de Saint-Étienne - Andrézieux, 23 km, concédée à perpétuité à Messieurs Beaunier et de Gallois pour le transport de houille ; cette ligne fut mise en service le 30 juin 1827 et est donc la première d'Europe continentale ; la traction des wagons était réalisée par des chevaux.

 7 juin 1826, concession de la ligne Saint-Étienne-Lyon, 58 km, aux frères Seguin ; la ligne fut ouverte de 1830 à 1832. Cette ligne entre en concurrence directe avec le canal de Givors à Rive-de-Gier qui connait un grand succès depuis son ouverture en 1780. Mais la mauvaise gestion de ce canal facilitera la tâche au chemin de fer dans sa course au monopole. C'est la première ligne de voyageurs payants.

 27 août 1828, concession de la ligne Andrézieux-Roanne, 67 km, la ligne fut ouverte de 1832 à 1833. En fait, cette ligne n'arrive pas tout de suite à Roanne, celle-ci lui ayant refusé son territoire, mais s'arrête au Coteau, sur l'autre rive de la Loire, aux Varennes. Là, une estacade permet le transbordement du charbon dans les bateaux de Loire, et bientôt ceux du canal de Roanne à Digoin alors en construction (il ouvre en 1838). La Loire sera franchie par la voie ferrée fin 1858, pour se raccorder à la ligne du Bourbonnais. Entre Balbigny et le Coteau, cette première ligne suivait un tracé différent de l'actuel, et on peut en voir sur place encore des vestiges bien visibles : tranchées et remblais reconvertis aujourd'hui en chemins vicinaux.

 7 avril 1830. Concession à perpétuité du Chemin de fer d’Épinac à Pont d’Ouche au profit de la Compagnie des houillères et du chemin de fer d’Épinac. Chemin de fer industriel de 28 km construit par Samuel Blum pour le transport de la houille du gisement d’Épinac au canal de Bourgogne. À l’origine, traction animale et avec des plans inclinés. À la suite de nombreuses vicissitudes, le chemin de fer est repris par l’État qui le confie ensuite au PLM.

 24 août 1837, inauguration de la ligne Paris - Saint-Germain-en-Laye concédée le 9 juillet 1835, longue de 18 km parcourus en 25 min (correspondant au parcours entre Paris et Le Pecq situé au pied de la terrasse de Saint-Germain de l’autre côté de la Seine) et construite par l'ingénieur Eugène Flachat sur une initiative des frères Pereire.

 21 octobre 1838, inauguration de la ligne Abscon - Saint Waast concédée à perpétuité le 24 octobre 1834. Chemin de fer à caractère industriel long de 15 km exploitée par Compagnie des mines d'Anzin jusqu’à sa nationalisation en 1946. Outre le transport de la houille, ce chemin de fer assurait un service voyageur.

 1838, Baptiste Alexis Victor Legrand trace le réseau grandes lignes en étoile centrée sur Paris, connu sous le nom d'Étoile de Legrand, similaire au réseau routier du XVIIIe siècle, et qui influença fortement la géographie économique et sociale de la France.

 9 juin 1839, inauguration de la ligne de Montpellier à Sète (anciennement Cette).

 15 juin 1839, inauguration de la ligne Nîmes – Beaucaire construite par la Compagnie des Mines de la Grand’Combe et des chemins de fer du Gard.

 1841, inauguration de la ligne Strasbourg - Bâle entre Koenigshoffen et Saint-Louis, 134 km, première ligne internationale européenne, construite et exploitée par Nicolas Koechlin pour le compte de la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle.

 11 juin 1842, « Charte » des chemins de fer : la loi relative à l'établissement des grandes lignes de chemins de fer, fixant le régime des chemins de fer en France, crée un modèle original de partenariat public-privé. L'État devient propriétaire des terrains choisis pour les tracés des voies et il finance la construction des infrastructures (ouvrages d'art et bâtiments). Il en concède l'usage à des compagnies qui construisent les superstructures (voies ferrées, installations), investissent dans le matériel roulant et disposent d'un monopole d'exploitation sur leurs lignes.

 1842-45 : raccordement de Nîmes à Montpellier (créant "l'étoile" Sète-Beaucaire-La Grand' Combe). A cette occasion, édification des gares de style néoclassique de Nîmes et Montpellier dont les façades monumentales existent toujours.

1859, conventions ferroviaires État-compagnies : à l’inspiration du duc de Morny, les lignes concédées sont réparties en six grandes compagnies.

 1878, nationalisation des réseaux ferroviaires des Charentes (naissance du réseau de l'État).

 17 juillet 1879, loi adoptant le plan Freycinet qui prévoit un programme de travaux destiné à porter le réseau ferré d'intérêt général de 29 600 kilomètres environ (dont 21 300 en exploitation) à 38 300, en y incorporant 8 800 km de lignes nouvelles à construire (incluant 2 500 km de lignes d'intérêt local déjà concédées). Ce plan qui devait permettre de desservir toutes les sous-préfectures fut quasiment achevé en 1914.

 20 novembre 1883, loi portant approbation des conventions avec les six grandes compagnies (Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, Compagnie d'Orléans, Compagnie du Midi, Compagnie du Nord, Compagnie de l'Est, Compagnie de l'Ouest) ; celles-ci acceptaient un certain nombre de concessions à ouvrir, en contribuant aux frais d'exploitation pour un montant fixe, l'État s'engageant à subventionner au-delà de ce montant.

1933, révision de la convention ferroviaire de 1921

 1934, le gouvernement Doumergue d'union nationale décide de contingenter provisoirement par voie réglementaire, en interdisant toute nouvelle activité, les transports routiers et fluviaux de voyageurs et de marchandises pour compte d'autrui. De plus, par un avenant de 1933 à la convention de 1921, les obligations imposées aux compagnies ferroviaires ont été allégées moyennant un contrôle plus étroit de leur gestion par l'État.

31 août 1937, décret-loi approuvant la Convention concernant la constitution de la SNCF et la nationalisation des réseaux.

 1er janvier 1938, nationalisation des chemins de fer et création de la SNCF, avec le statut d’une société d'économie mixte dans laquelle l’État détenait la majorité. Les concessions et les actifs (à l'exception du domaine privé) sont transférés à la société nouvellement créée. Pierre Guinand est nommé comme premier président de la SNCF.

1er juillet 1940, la Reichsbahn commence l'exploitation directe du réseau Alsace-Lorraine.

 Août 1940, l'exploitation du réseau en zone occupée, hors Alsace-Lorraine est transférée dans son ensemble à la WVD (Wehrmacht Verkehrs Direktion) installée à Paris. À cette fin, les Allemands mettent en place, dans les ateliers et les gares importantes, du personnel allemand chargé de surveiller les cheminots. Une WVD est également installée à Bruxelles, qui a compétence sur une partie du Nord de la France.

 15 août 1940, application des tarifs allemands sur le réseau Alsace-Lorraine, annexé de fait par la Reichsbahn.

 11 septembre 1940, Pierre-Eugène Fournier, ancien gouverneur de la Banque de France, est nommé président du Conseil d'administration de la SNCF.

5 juillet 1949, la loi du 5 juillet 1949 définit les grands principes de la coordination des transports, notamment de la coordination rail-route, révisée ensuite par le décret du 14 novembre 1949. La coordination des transports de voyageurs reste fondée sur le contingentement, ce qui tend à figer l'offre de transports publics alors que la demande augmente rapidement. La coordination des transports de marchandises consiste à maintenir le contingentement de certains transports routiers pour compte d'autrui à grande distance et une coordination tarifaire incomplète, par manque d'informations fiables sur les prix de revient routiers.

 1969 : contractualisation des rapports État-SNCF, deuxième vague de fermetures de lignes ferroviaires.

 22 septembre 1981 : inauguration du premier tronçon de la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, entre Saint-Florentin et Sathonay-Rillieux. Le TGV relie Paris à Lyon en 2 h 40. La vitesse limite sur la ligne est de 260 km/h, elle sera portée plus tard à 270 puis 300 km/h.

1er janvier 1983, à l'expiration de la convention de 1937, le statut de la SNCF est transformé, elle devient un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC ) tout en gardant son sigle. Ces mesures s'insèrent dans le cadre de la loi d'orientation sur les transports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982.

 1987 création du sigle TER et début du conventionnement des transports collectifs régionaux.

 Fin 1987: Phase initiant la séparation des filières avec la suppression du grade de Chef de gare. Le principe du chef unique responsable de tous les agents d'une gare disparaît. Les dirigeants n'ont plus autorité que sur leur fonction propre : Les ex-Chefs de gare deviennent Techniciens transport-mouvement et n'ont plus autorité que sur la fonction transport

 Les dirigeants des autres filières prennent le titre de Technicien commercial voyageurs, Technicien commercial fret, Technicien administratif, ... en fonction de leur filière propre.



À partir de 1996 : finalisation de la séparation des filières avec la disparition de la notion de « gare » en tant qu'entité de travail, au profit de celle d'Équipe : création du titre de Dirigeant d'équipe (devenu Dirigeant de proximité (DPX) depuis 2001). Un DPX, basé dans une gare-mère, dirige une fonction sur un secteur géographique étendu à plusieurs gares ; il n'a donc autorité que sur les agents de son équipe, lesquels sont répartis dans plusieurs gares. Chaque fonction (infra, commercial, ...) devient complètement indépendante de toutes les autres.

 13 février 1997, loi portant création de Réseau ferré de France (RFF). RFF devient propriétaire et gestionnaire du réseau ferré français, et se voit transférer la dette relative au réseau. La SNCF devient entreprise ferroviaire mais continue d'assurer l'entretien des voies et la gestion des circulations pour le compte de RFF dans le cadre d'une convention ad hoc.

 19 mars 1999, création du Conseil supérieur du service public ferroviaire (CSSPF) ; cet organisme est chargé de veiller à l’unicité du service public ferroviaire et à la cohérence de sa mise en œuvre par RFF et la SNCF.

 15 mars 2003, date d'ouverture du réseau français aux concurrents privés, français ou étrangers, dans le domaine du transport de fret (décret du 7 mars 2003).

 17 février 2004 : délivrance de la première licence d'entreprise ferroviaire à une société privée (filiale d'Eurotunnel).

 13 juin 2005 : Première circulation commerciale d'un train privé de marchandises de la société Connex au départ de Dugny, retardée par une manifestation des syndicats cheminots.

 29 juin 2005 : Le ministre des transports délivre une licence de transports de voyageurs à la société Connex.

 22 mai 2006 : Dominique Perben, ministre des transports, présente son plan de renouvellement du réseau ferroviaire, qui prévoit un grand effort pour le renouvellement et l'amélioration du réseau ferroviaire français.

 13 décembre 2009 : La SNCF est officiellement mise en concurrence sur le transport international de voyageurs et le « cabotage » entre deux villes françaises pour un train en provenance ou à destination de l'étranger, en application de la directive D2007/58/CE. Néanmoins, aucune compagnie ferroviaire n'entre sur le marché. Pour accompagner le processus de libéralisation une autorité régulatrice, l'Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) est progressivement mise en place à partir de la fin 2009.



Anecdotes :

Le professeur Dionysius Lardner a affirmé en 1830 « Le voyage en chemin de fer à grande vitesse n'est pas possible car les passagers incapables de respirer mourraient par asphyxie. »

 Le savant et homme politique François Arago a exprimé le 14 juin 1836, dans un discours à l'occasion de la création de la ligne Paris-Versailles, ses doutes et ceux de certains médecins quant aux effets sur l'organisme des changements brusques de température et de son lorsque le train passe dans un tunnel.

 Le 23 mai 1920, alors qu'il se rend à Montbrison (Loire) par le train, le président Paul Deschanel tombe du wagon non loin de Montargis. On trouvera le récit de cette anecdote sur la page consacrée à Deschanel.

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen


26 aout 1789 : Promulgation de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen approuvée par l'Assemblée constituante à Versailles.
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La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) est le texte fondamental de la Révolution française, qui énonce un ensemble de droits naturels individuels et collectifs et les conditions de leur mise en œuvre. Ses derniers articles sont adoptés le 26 août 1789. Elle comporte un préambule et dix-sept articles, qui mêlent des dispositions concernant les droits de trois catégories de personnes : les « droits des hommes » (les Français, les étrangers ou les ennemis), qui reprennent des dispositions du droit des gens, les « droits des citoyens » (les citoyens français), qui rappellent ou renforcent les libertés publiques, et les « droits de la Société » (la Nation), qui sont, à proprement parler, constituants, au sens où ils organisent les différents pouvoir entre eux. La valeur constitutionnelle de la Déclaration est réaffirmée par le Conseil constitutionnel depuis 1971. Ses dispositions sont de droit positif et se placent au sommet de la hiérarchie des normes.

Le texte :

  Les représentants du Peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution et au bonheur de tous.  En conséquence, l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.

Article premier.
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article II.
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. 
Article III.
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ; nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. 
Article IV.
La liberté consiste à pouvoir  faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. 
Article V.
La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. 
Article VI.
La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle  de leurs vertus et de leurs talents. 
Article VII.
Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les cas déterminés par la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi, doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance. 
Article VIII.
La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée. 
Article IX.
Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la loi. 
Article X.
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. 
Article XI.
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. 
Article XII.
La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels  elle est confiée. 
Article XIII.
Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. 
Article XIV.
Tous les citoyens  ont le droit de constater par eux-mêmes, ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée. 
Article XV.
La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. 
Article XVI.
Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution. 
Article XVII.
La propriété  étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.






jeudi 25 août 2011

Histoire des arts : Paris brule-t-il ?

« Paris brûle-t-il ? » est un film franco-américain de 1966, réalisé par René Clément et adapté du livre de Larry Collins et Dominique Lapierre.
« Paris brûle-t-il ? » est une fresque historique qui décrit les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale à Paris, jusqu'à la libération de la capitale en août 1944. L'action est centrée sur les faits de résistance qui ont contribué à la reddition de l'armée allemande, et sur les personnages principaux de cette période : le général américain Patton, le général allemand von Choltitz, Jacques Chaban-Delmas, alors l'un des chefs de la Résistance, le général Leclerc, etc.
La fin du film insiste sur l'ordre donné par Adolf Hitler à l'armée d'occupation de raser Paris avant de capituler, en faisant sauter les ponts et les monuments. Le général Dietrich von Choltitz désobéira finalement à cet ordre et se rendra sans condition aux alliés, préservant ainsi Paris de la destruction.
Avec un casting de superproduction, « Paris brûle-t-il ? » n'est pourtant pas un film de stars, mais retrace de façon précise et quasiment documentaire cette période tourmentée et hautement importante dans l'histoire de la France et de Paris.

Autour du film :
Cent quatre-vingt lieux de tournage ont été nécessaires pour le film
 Le titre du film provient de la légende selon laquelle Hitler aurait téléphoné à von Choltitz, réfugié dans sa chambre d'hôtel du Faubourg Saint-Honoré, et lui aurait hurlé fou de rage : « Paris brûle-t-il ? »
 On aperçoit les figurants Michel Berger en « Chef des explosifs », Michel Fugain et Michel Sardou en « Étudiants résistants », tous trois non crédités…
 Claude Rich joue deux rôles dans ce film : le général Leclerc (avec moustache) et le lieutenant Pierre de la Fouchardière (sans moustache). Mais il n'est crédité au générique final que du rôle du général Leclerc.
 Le fait qu'il incarne le jeune lieutenant n'est pas un hasard. En effet, pendant les évènements de la libération de Paris, Claude Rich, jeune adolescent, admirait les exploits des militaires dans la rue. Pierre de la Fouchardière, l'ayant aperçu, lui somma de rentrer, pour le protéger des dangers que les soldats couraient. Pierre de la Fouchardière libèrera ensuite le Sénat de l'occupation allemande.
 Le thème musical composé par Maurice Jarre va se transformer en une chanson à succès et emblématique de Paris, « Paris en colère », grâce aux paroles de Maurice Vidalin et à l'interprétation de Mireille Mathieu
 Le film fut tourné en noir et blanc car les autorités refusèrent que de vrais drapeaux nazis flottent sur les bâtiments officiels de Paris. Ils acceptèrent seulement des drapeaux noir et blanc, avec la croix gammée.

la libération de Paris


La libération de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale a eu lieu en août 1944, marquant ainsi la fin de la bataille de Normandie. Cet épisode met fin à cinq années d'occupation de la capitale française.

Les forces alliées progressent vers l'Est, les généraux américains Eisenhower et Bradley, engagés dans les combats de la poche de Falaise , prévoient de contourner Paris pour ne pas être ralentis dans leur progression. Dans le même temps, sur le front de l'Est, l'insurrection de Varsovie n'a pas permis de libérer la ville. Kœnig, commandant en chef des Forces françaises de l'intérieur, prépare une insurrection.
                  
 La résistance parisienne, commandée par Rol-Tanguy depuis son poste de commandement sous la place Denfert-Rochereau et par Chaban-Delmas, pauvrement équipée (elle n'a même pas de liaison radio avec l'extérieur) mais enthousiaste, encercle les îlots de défense allemands. L'occupant se trouve en position défensive, une division SS est mise en mouvement vers Paris pour renforcer l'armée allemande. Il est à prévoir qu'elle obéira sans état d'âme aux ordres de destruction d'Hitler. Avec l'annonce de l'avance rapide des Alliés sur Paris, le métro de Paris, la gendarmerie le 13 août, puis la police qui lui emboîte le pas le 15 août, suivis des postiers le jour suivant, se soulèvent. Ils sont rejoints par d'autres ouvriers de la ville quand la grève générale éclate le 18 août. Des barricades sont dressées, entravant les mouvements des véhicules allemands, et des escarmouches contre les forces allemandes d'occupation, épaulées par des membres de la Milice restés à Paris malgré le repli général des miliciens quelques jours plus tôt, commencent à devenir sérieuses les jours suivants, atteignant leur maximum le 22. De sérieux combats ont lieu à la préfecture de police. Une trêve est conclue, trêve qui permet à chacun des camps soit d'évacuer la capitale pour les Allemands, soit de conforter ses positions, pour la Résistance. En marge des évènements de la capitale, des accrochages et embuscades sont organisés par des partisans et résistants en banlieue parisienne. Les insurgés, faute de munitions, n'auraient pas pu tenir longtemps. Mais, devant cette situation désespérée, ayant obtenu l'accord de De Gaulle, le général Leclerc force la main aux Américains en donnant l'ordre de marche sur Paris aux éléments de reconnaissance de sa 2e division blindée française. Le général américain Gerow, supérieur hiérarchique de Leclerc, est furieux, considérant cela comme une insubordination. Eisenhower doutant de pouvoir retenir les Français finit par accepter et envoie la 4e division d'infanterie américaine en renfort.

À partir de ses positions d'Argentan l'audacieuse attaque française se fait, sans soutien aérien allié, sur 200 km en contournant par le sud les fortes positions allemandes placées à l'ouest de Paris, au milieu d'un enthousiasme populaire indescriptible qui gêne les combattants. C'est que, depuis deux mois, Paris attend les Américains, malgré la propagande de Radio Paris qui annonce la victoire allemande en Normandie (« Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand » disent les résistants), et soudain derrière l'ennemi qui reflue en désordre dans la banlieue, on voit les trois couleurs sur les tourelles des Sherman M4. À la surprise initiale succède une indicible fierté, la foule envahit les rues, on monte sur les chars, partout les drapeaux fleurissent, la rumeur se propage jusqu'à Paris : « Les Français, ce sont des Français de Leclerc ! » Les combats en banlieue sont sévères mais les soldats de la 2e DB qui combattent sans dormir pendant deux jours et deux nuits ne peuvent être ralentis par les points d'appui allemands. La vive résistance allemande est culbutée, sans souci des pertes importantes chez les Français, et les éléments de la 2e DB entrent dans Paris par la porte d'Orléans le 24 août 1944. Sous le commandement du général Leclerc, le capitaine Dronne pénètre dans Paris par la porte d'Italie avec sa 9e Compagnie (régiment de marche du Tchad, essentiellement constituée de républicains espagnols) forte de 15 véhicules blindés (11 half-tracks, 4 véhicules accompagnés de trois chars) pour se poster en renfort des FFI devant l'Hôtel de Ville, le 24 août à 21 h 22, malgré la garnison allemande encore puissante de 16 000 à 20 000 hommes ; en attendant le gros de la 2e division blindée. La 4e division d'infanterie américaine entre par la porte d'Italie le 25 août 1944. Guidés par les résistants, les Alliés atteignent la rue de Rivoli malgré de sérieux combats en pleine ville. Les chars français détruisent des Panzers allemands et des colonnes blindées à plusieurs reprises au cours de duels au canon. L'état-major allemand est fait prisonnier par les Français. La signature de la reddition des troupes nazies est faite à la gare Montparnasse le 25 août. Malgré tout, des combats sporadiques continuent en particulier du fait des unités SS qui refusent la capitulation du général Von Choltitz en menaçant de fusiller les officiers « traîtres » de la Wehrmacht qui leur commandent la reddition. Le même jour, Charles de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, arrive au ministère de la Guerre rue Saint-Dominique, puis fait à l'Hôtel de ville un discours à la population dont un extrait est resté célèbre : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! ».

Georges Bidault lui demande de proclamer la République. De Gaulle refuse : La République n'a jamais cessé d'être ! Vichy fut toujours et demeure nul et non avenu. Pendant plusieurs jours, la population parisienne est partagée entre la peur et l'enthousiasme. Les combats se poursuivent en banlieue nord, vers Le Bourget et la forêt de Montmorency, où la 47e Division allemande, venue du Pas-de-Calais, tente de freiner l'avance alliée. A Paris même, des tireurs isolés, Allemands ou miliciens, sont signalés à plusieurs reprises. Le 26 août, un défilé de la victoire sur les Champs-Élysées est organisé. La foule joyeuse salue les forces de Leclerc.
 La cérémonie d'action de grâces à Notre-Dame est perturbée par une fusillade, car des résistants croient (peut-être à tort) avoir aperçu des tireurs embusqués. La nuit suivante, un bombardement aux bombes incendiaires fait environ 200 morts. A. Dansette estime le nombre de tués à 130 hommes de la 2e DB, 532 résistants français et environ 2 800 civils pendant les combats pour la libération de Paris. Les pertes allemandes sont de 3 200 tués dans les combats et 12 800 prisonniers.

Les hommes de la 4e division d'infanterie américaine, entrés dans Paris le 25 août, ont laissé à l'Armée française de la Libération le privilège de pénétrer les premiers dans la capitale, garantissant à la libération de Paris l'image d'une victoire essentiellement française. Ce succès constitue un symbole puissant qui contribue à garantir la place de la France parmi les forces alliées et dans le camp des vainqueurs du conflit.

Grâce aux soulèvements populaires spontanés de Paris et de Nice, des maquis communistes du Limousin et de la Bretagne (régions qui, comme celle de Toulouse, se libèrent seules de l'occupant malgré une répression féroce) et du Vercors héroïque (écrasé sans pitié par la Wehrmacht) ainsi que la prise de la Provence par la 1re armée française, et auparavant l'excellente tenue de 80 000 Français en Tunisie et 120 000 en Italie, le Gouvernement provisoire de la République française possède ainsi la force et le prestige suffisants pour réaffirmer la République française et ses institutions.

Les malgré-nous


25 aout 1942 : Robert Wagner décrète le service militaire obligatoire pour 130 000 Alsaciens et Mosellans. C'est le début des malgré-nous.

Le terme « malgré-nous » désigne les Alsaciens et Mosellans enrôlés de force dans l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, que ce soit dans la Wehrmacht, l'armée régulière allemande, dans la Luftwaffe, l'armée de l'air allemande, dans la Kriegsmarine, la marine allemande, ou encore dans la Waffen-SS, la branche militaire de la SS. Même si le terme n'est pas utilisé pour les désigner, la situation des conscrits des cantons de l'Est belges, de l'Arelerland (Belgique) et du Grand-Duché du Luxembourg, également annexés comme l'Alsace-Lorraine, par l'Allemagne nazie en 1940, relève de la même problématique. Le terme « malgré-nous » apparaît déjà en 1920 après la Première Guerre mondiale, lorsque des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande Guerre employèrent cette formule pour mettre en avant le fait qu'ils avaient dû se battre, « malgré eux », dans l'armée allemande contre la France, l'Alsace et une partie de la Lorraine — le département de la Moselle dans ses limites actuelles — étant rattachées à l'Empire allemand depuis la défaite française de 1871. En août 1914, si 18 000 Alsaciens-mosellans purent choisir de servir dans l'armée française, 380 000 conscrits durent servir l'Allemagne et l'Empereur. La problématique est radicalement différente en 1940, l’annexion de facto des trois départements français par l'Allemagne n’ayant pas été ratifiée par le droit international.
                           
L'Alsace et la Moselle occupées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes, soit 130 000 hommes, dont 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans. Parmi les 130 000 hommes qui furent appelés par le Troisième Reich, 30 % furent tués ou portés disparus, 30 000 blessés et 10 000 invalides. Il est particulièrement malaisé de déterminer combien de malgré-nous sont morts au front et combien sont décédés suite à leur captivité dans les camps russes. L'historien Régis Baty avance cependant les chiffres suivants : 24 000 morts au front et 16 000 en captivité soviétique ou yougoslave, dont peut-être entre 3 000 et 6 000 morts au seul camp de Tambov, ainsi 40 000 ne sont pas rentrés à l'issue de la guerre. Depuis 1945, les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande bénéficient des mêmes droits que les combattants ayant servi dans les formations de l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale.

mercredi 24 août 2011

La force de dissuasion française


Le 24 août 1968,  la France devient la 5ème puissance nucléaire.
     
La première bombe H (bombe thermonucléaire ou à hydrogène) française explose à 600 mètres au-dessus de l'atoll de Fangataufa, dans le Pacifique. Sa puissance équivaut à 170 fois celle d'Hiroshima. Les Etats-Unis avaient fait explosé la première bombe H, issue des recherches effectuées à partir de la bombe A, en 1952, suivis de l'URSS en 1953, de la Grande-Bretagne en 1957 et de la Chine en 1967. En 1998, l'Inde et le Pakistan deviendront les sixième et septième puissances nucléaires.
Petite histoire de la force de dissuasion française :
L'histoire de la Force de dissuasion nucléaire française, aussi nommée Force de frappe, commence officiellement en 1958, pendant la Guerre froide, lorsque Félix Gaillard, premier ministre sous la présidence de René Coty, décide de doter la France d'une force de dissuasion nucléaire.
La base de la doctrine française est la volonté de conférer à l’arme nucléaire un rôle fondamentalement politique. Il s’agit « d’empêcher la guerre » : l’arme nucléaire ne saurait être un moyen de coercition ou une « arme d’emploi », c’est-à-dire une arme utilisable au même titre que les autres. Mais il s’agit également de pouvoir affirmer, sur la scène internationale, que la France ne dépend d’aucune autre puissance pour ce qui est de sa survie.
C'est avec l'ordonnance 45-2563, du 18 octobre 1945 (presque trois mois après l'explosion des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki), signée par le général de Gaulle, qu'est créé le Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Cet établissement a pour mission d'effectuer des « recherches scientifiques et techniques en vue de l'utilisation de l'énergie atomique dans les divers domaines de la science, de l'industrie et de la défense nationale ». Les forces françaises eurent l'occasion de s'exercer au maniement d'armes nucléaires avec des armes tactiques américaines dans le cadre de l'OTAN sous double clefs dans les années 1950 et 1960. La 11e escadre de chasse équipé de North American F-100 Super Sabre de l'armée de l'air française entre 1963 et 1964, les divisions mécanisées modèle 59 qui avaient 2 batteries de 2 MRG-1 Hornest John, et 8 batteries de missile sol-air MIM-14 Nike-Hercules armées par les 520e et 521ème Brigade d’Engins des Forces françaises en Allemagne dans le Bade-Wurtemberg de 1960 à 1966. Après l'échec de la Communauté européenne de défense, dont le traité impliquait que la France renonçât au nucléaire, mais qui fut refusé par l'Assemblée nationale le 30 août 1954, le président du Conseil Pierre Mendès France signe le 26 octobre 1954 le décret instituant une Commission supérieure des applications militaires de l'énergie atomique et, le 4 novembre, un arrêté créant au sein de celui-ci un Comité des explosifs nucléaires présidé par le général Jean Crépin avec comme secrétaire et rapporteur le professeur Yves Rocard, démarrant officiellement le programme nucléaire militaire français.
En 1959 est créée la Société pour l'étude et la réalisation d'engins balistiques (SEREB), le mandataire de l'État et maître d'œuvre des futurs systèmes d'armes de la Force nucléaire stratégique (FNS). Un an plus tard, la SEREB collabore avec les sociétés Nord-Aviation et Sud-Aviation et établit les programmes des « Études balistiques de base » (EBB), dits des « Pierres Précieuses ». Ils sont destinés à acquérir les technologies nécessaires à la réalisation de la FNS. C'est aussi en 1959 que le premier bombardier Mirage IV, construit par Dassault, est présenté en vol au général de Gaulle lors du salon du Bourget, à peine trois années après la signature du projet. Et le 13 février 1960 a lieu le premier essai français d'une bombe A à Reggane, dans le Sahara algérien. Suivi en 1961 par l'essai en vol de la fusée AGATE, première de la série des « Pierres Précieuses » au Centre d'essais d'engins spéciaux créé le 24 avril 1947 à Colomb-Béchar en Algérie française. En 1963, le gouvernement français opte pour la réalisation de deux nouveaux systèmes d'armes, terrestre et naval, avec :  des missiles sol-sol à tirer d'un silo : le SSBS; des missiles mer-sol à tirer d'un sous-marin à propulsion nucléaire : le MSBS.
L'année 1964 marque le début de la permanence de la dissuasion nucléaire française. En effet, le 14 janvier, les Forces aériennes stratégiques sont créées. En février, le premier Mirage IV et le premier avion ravitailleur Boeing C-135 arrivent dans les forces. En octobre, la première prise d'alerte par un Mirage IV, armé de la bombe AN-11, et un avion ravitailleur C-135F a lieu sur base aérienne de Mont-de-Marsan (40). La triade arme nucléaire, avion vecteur et avion de projection est alors opérationnelle. Au printemps 1966, avec 9 escadrons de Mirage IV, l'ensemble de la 1ere composante de la force de dissuasion est réalisée.
Le 24 août 1968 a lieu le premier essai d'une bombe H, sur l'atoll de Mururoa dans l'océan Pacifique. Les États-Unis partagent secrètement le dispositif de sécurité et d'armement avec la France dans les années 1970. La première unité opérationnelle de la Base aérienne 200 Apt-Saint-Christol sur le plateau d'Albion est mise en service le 2 août 1971 avec 9 SSBS S2, la seconde le 23 avril 1972.
Le 1er décembre 1971 entre en service le sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) Redoutable.
En octobre 1972, deux escadrons de Mirage IIIE de la 4e escadre de chasse de la forces aérienne tactique (FATac) se voient confier la mission nucléaire tactique avec l’arrivée de la bombe AN 52.
En 1973, 60 Mirage IV répartis sur 9 bases sont désormais en alerte.
                 
Le 1er mai 1974, le premier des 5 régiments de missiles Pluton entrent en service dans l'armée de terre française. Le 1er octobre 1974, 2 escadrons de SEPECAT Jaguar de la 7e escadre de chasse sont déclarée officiellement nucléaire tactique. Ils seront rejoints dans cette mission par un troisième escadron le 1er janvier 1981. Un escadron abandonnera ce rôle à partir du 31 juillet 1989 suivi par les 2 derniers le 31 août 1991. Le 10 décembre 1978, le porte-avions Clemenceau reçoit, suite à une IPER, la qualification nucléaire : un local spécial pour l'embarquement de quatre ou cinq armes nucléaires AN-52 pouvant être utilisé par les Super-Étendard de la Marine nationale y était aménagé; entre 1980 et 1981, c'est le Foch qui est à son tour aménagé dans cette fonction pour une prise opérationnelle de service le 15 juin 1981.
Durant les années 1980, la Force de frappe atteint son maximum avec plus de 500 ogives nucléaires. Le Bulletin of the Atomic Scientists annonçant un pic de 540 ogives en 1992 et un total de 1 260 armes construites depuis 1964 :
Six SNLE basés à l'Île-Longue dans la rade de Brest emportant 384 têtes sur 64 missiles MSBS. En novembre 1987, les SNLE représentent une puissance de destruction de 44 mégatonnes ;  18 missile S3 basés sur la base aérienne 200 Apt-Saint-Christol au plateau d'Albion dont la première unité opérationnelle a été mise en service le 1er juin 1980 et la seconde le 31 décembre 1982;  30 missiles Pluton dans 5 régiments d'artillerie de l'Armée de Terre, le missile Hadès devait le remplacer ;  une soixantaine de missiles air-sol ASMP et de bombes nucléaires pouvant être utilisés par les Mirage IV (34 en ligne en 1983), Mirage 2000N, Dassault Jaguar de l'Armée de l'air et les Super-Étendard de la Marine nationale.
Le 11 septembre 1991, le Président de la République annonce le retrait anticipé des missiles Pluton dont les derniers seront retirés  le 31 août 1993. Le 8 avril 1992, le président François Mitterrand annonce la mise en place d'un moratoire sur les essais nucléaires. Le 13 juin 1995, nouvellement élu, le président Jacques Chirac annonce que huit essais nucléaires auront lieu de septembre 1995 à janvier 1996. Ces essais ont pour but de récolter assez de données scientifiques pour simuler les futurs essais. Une vague de contestation internationale a lieu. Le 29 janvier 1996, dans un communiqué, la présidence annonce, après le sixième essai (qui a eu lieu le 27 janvier sur l'atoll de Fangataufa en Polynésie) sur les huit prévus à l'origine, que la France met fin aux essais nucléaires. Avec ce dernier tir, c'est 210 explosions qui ont été réalisées par la France depuis l'acquisition de l'arme atomique en 1960. Suite à la fin de cette dernière campagne de tests, la France signe le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) le 24 septembre et démantèle ses installations de tests dans le Pacifique. Le Parlement ratifie le TICE le 6 avril 1998, engageant ainsi la France à ne plus jamais réaliser d'essais nucléaires. En 1996, les 18 silos de missiles sol-sol du plateau d'Albion dans le Vaucluse sont désactivés.
Au début du XXIe siècle, les tests grandeurs nature ne sont plus effectués. Les missiles sont modélisés en laboratoire.