jeudi 25 août 2011

Les malgré-nous


25 aout 1942 : Robert Wagner décrète le service militaire obligatoire pour 130 000 Alsaciens et Mosellans. C'est le début des malgré-nous.

Le terme « malgré-nous » désigne les Alsaciens et Mosellans enrôlés de force dans l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, que ce soit dans la Wehrmacht, l'armée régulière allemande, dans la Luftwaffe, l'armée de l'air allemande, dans la Kriegsmarine, la marine allemande, ou encore dans la Waffen-SS, la branche militaire de la SS. Même si le terme n'est pas utilisé pour les désigner, la situation des conscrits des cantons de l'Est belges, de l'Arelerland (Belgique) et du Grand-Duché du Luxembourg, également annexés comme l'Alsace-Lorraine, par l'Allemagne nazie en 1940, relève de la même problématique. Le terme « malgré-nous » apparaît déjà en 1920 après la Première Guerre mondiale, lorsque des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande Guerre employèrent cette formule pour mettre en avant le fait qu'ils avaient dû se battre, « malgré eux », dans l'armée allemande contre la France, l'Alsace et une partie de la Lorraine — le département de la Moselle dans ses limites actuelles — étant rattachées à l'Empire allemand depuis la défaite française de 1871. En août 1914, si 18 000 Alsaciens-mosellans purent choisir de servir dans l'armée française, 380 000 conscrits durent servir l'Allemagne et l'Empereur. La problématique est radicalement différente en 1940, l’annexion de facto des trois départements français par l'Allemagne n’ayant pas été ratifiée par le droit international.
                           
L'Alsace et la Moselle occupées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes, soit 130 000 hommes, dont 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans. Parmi les 130 000 hommes qui furent appelés par le Troisième Reich, 30 % furent tués ou portés disparus, 30 000 blessés et 10 000 invalides. Il est particulièrement malaisé de déterminer combien de malgré-nous sont morts au front et combien sont décédés suite à leur captivité dans les camps russes. L'historien Régis Baty avance cependant les chiffres suivants : 24 000 morts au front et 16 000 en captivité soviétique ou yougoslave, dont peut-être entre 3 000 et 6 000 morts au seul camp de Tambov, ainsi 40 000 ne sont pas rentrés à l'issue de la guerre. Depuis 1945, les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande bénéficient des mêmes droits que les combattants ayant servi dans les formations de l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale.

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