vendredi 28 octobre 2011

Guerres mondiales et espoirs de paix (première partie)


La guerre est vieille comme le monde, elle a toujours existé mais certaines périodes de l’histoire semblent avoir été plus marquées par les conflits. Ainsi le XXe siècle avec ses deux conflits mondiaux suivis par la guerre froide et ses conflits périphériques peut apparaître comme le siècle de la guerre. Mais est-ce vraiment le cas ? En quoi diffère-t-il des autres siècles ? C’est probablement le siècle où toutes formes de guerre coexistent mais il ne faudrait pas réduire le thème à cette simple constatation, le XXe siècle est aussi le siècle de la non guerre. En effet, si la guerre semble être une constante, il faut aussi observer une prise de conscience progressive de la nécessité d’une régulation mondiale pour préserver la paix. Pour étudier la guerre au XXe siècle, il s’agit donc d’en observer son impact sur les combattants et sa radicalisation faisant des deux conflits mondiaux des guerres totales visant à l’anéantissement de « l’ennemi » avant d’en observer l’impact sur les sociétés créant les conditions favorables à un nouvel ordre mondial visant à préserver les générations futures de ce fléau.

La première guerre mondiale,  la violence au cœur de l’’expérience combattante :
Un mois après l’assassinat de l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie à Sarajevo, le 28 juin 1914, l’Europe suivant la logique des systèmes d’alliances entre en guerre. Les Empires centraux s’opposent à la Triple Entente. La France mobilise le 2 aout 1914. C’est le début d’un conflit qui va devenir mondial, total et d’une violence inouïe et inconnue jusqu’alors. La première nouveauté de cette guerre est que dès l’automne 1914, Allemands et Français vont, pour se protéger des ravages de l’artillerie s’enterrer le long d’une ligne de front longue de 700 km de la mer du Nord à la Suisse. Dans cette guerre de position, la tranchée devient le lieu de vie des soldats jusqu’au printemps 1918.

 Les combat sont violents, les victimes innombrables. La bataille de Verdun (plus de 310 000 morts), sans vainqueur, devient le symbole de cette guerre qui s’enlise. La mort est omniprésente, aux côtés de l’artillerie de nouvelles armes  font leur apparition (mitrailleuses, gaz, tanks, aviation…) et modifient le rôle du soldat. En moyenne 900 Français et 1300 Allemands sont tués chaque jour. La vie humaine perd alors de son sens, les conditions de vie sur le front banalisent la violence. L’ennemi dépeint comme un monstre inhumain par la propagande doit être exterminé. On assiste à une « brutalisation » des comportements. La peur, le manque d’hygiène, le froid, la boue mais aussi les poux et les rats contribuent à une forme de déshumanisation des soldats et renforcent le décalage avec la vie civile. La censure tente alors de cacher la réalité du front à ceux de l’arrière. La guerre mobilise l’ensemble des ressources des Etats et l’ensemble de leurs populations, elle devient une guerre totale. De telles conditions entrainent des mutineries en 1917. Réprimées en France, elles révèlent un malaise. Les soldats ont conscience de n’être devenus que de la « chair à canon » pour les états- majors. En Russie, elles sont à l’origine de l’effondrement du front et participent à la situation conduisant à  la révolution bolchevique de novembre 1917.

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