vendredi 28 octobre 2011

Guerres mondiales et espoirs de paix (3)


III) De la guerre d’anéantissement au génocide :
Dès l’accession d’Hitler au pouvoir, la violence se déchaîne contre les opposants et les juifs (lois de Nuremberg). Dès septembre 1939 et l’invasion de la Pologne, les Allemands assassinent les élites polonaises avant d’éliminer les élites soviétiques à partir de juin 1941 (Opération Barbarossa). Dès octobre 1939, les handicapés, malades mentaux et épileptiques sont exterminés dans des chambres à gaz (70000 morts).
La décision d’exterminer les juifs est prise au cours de l’automne 1941, la « solution finale » est planifiée à partir de 1942 lors de la conférence de Wannsee (20 janvier 1942).
Les persécutions et la ségrégation des Juifs furent mises en place en plusieurs étapes. Après l'accession au pouvoir du parti nazi, le racisme d'Etat donna lieu à une législation anti-juive, à des boycotts, à "l'aryanisation", et aux pogroms de la Kristallnacht (la "Nuit de cristal"), tous des événements dont le but était d'isoler les Juifs de la société allemande et de les inciter à partir d'Allemagne. 
  Après l'invasion de la Pologne par le Reich en septembre 1939 (le début de la Seconde Guerre mondiale), la politique anti-juive évolua en un plan complet d'internement et finalement d'annihilation des Juifs d'Europe. Les nazis commencèrent par créer des ghettos dans le Gouvernement général (le territoire du centre de la Pologne sur lequel les Allemands avaient mis en place un gouvernement allemand civil) et dans le Warthegau (une zone de Pologne occidentale annexée à l'Allemagne).
Des Juifs polonais et d'Europe occidentale furent enfermés dans ces ghettos. Après l'invasion allemande de l'Union Soviétique en juin 1941, les Einsatzgruppen (unités mobiles d'extermination) commencèrent des tueries de masse qui touchèrent des communautés juives entières. La SS, la garde d'élite de l'Etat nazi, considéra bientôt que les méthodes mobiles d'extermination - principalement par arme à feu ou par camions à gaz - étaient insuffisantes et psychologiquement difficiles pour les assassins. Le 31 juillet 1941, Hermann Göring autorisa Reinhard Heydrich à entamer des préparatifs pour la mise en oeuvre d'une "solution complète à la question juive".   A l'automne 1941, Heinrich Himmler chargea le général SS Odilo Globocnik (commandant des SS et de la police dans le district de Lublin) de la mise en application d'un plan d'extermination systématique des Juifs du Gouvernement général. Le nom de code d'Action Reinhardt fut plus tard donné à ce plan en souvenir de Reinhardt Heydrich (assassiné par des partisans tchèques en mai 1942).
Trois camps d'extermination furent créés en Pologne dans le cadre de l'Action Reinhardt : Belzec, Sobibor et Treblinka. A leur arrivée dans les camps, les Juifs étaient directement envoyés dans les chambres à gaz. L'assistant de Globocnik, le commandant SS Hermann Höfle, était chargé de l'organisation des déportations vers les camps de l'Action Reinhardt. Les nazis gazèrent aussi des Juifs dans d'autres camps d'extermination en Pologne : à Auschwitz-Birkenau (qui était le plus grand des camps), à Maïdanek et à Chelmno. A Maïdanek, les Juifs jugés inaptes au travail étaient gazés. A Chelmno les Juifs étaient gazés dans des camions à gaz mobiles, puis dans des chambres à gaz. Dans les camps d'extermination, les nazis assassinèrent, de façon systématique, plus de trois millions de Juifs. La "solution finale" consista exclusivement à exterminer les Juifs d'Europe par gazage, par fusillades et par d'autres moyens. Six millions de Juifs furent ainsi assassinés, soit les deux tiers des Juifs vivant en Europe en 1939.

Dès 1942, les Alliés ont connaissance de l’extermination des juifs (la presse américaine dévoile l’ampleur du massacre fin 1942). Mais les réactions sont rares. La Suisse, pays neutre maintient la fermeture de ses frontières. Le pape Pie XII ne condamne pas explicitement le génocide dans son message de Noel 1942. Les Etats-Unis eux-mêmes ne modifient pas loi sur l’immigration de 1924 pour accueillir plus de réfugiés. Ils ne bombardent pas non plus les camps de la mort ou les voies ferrées qui y mènent, l’important étant de gagner la guerre.
 L’extermination se poursuit jusqu’à la fin de la guerre même si Himmler donne l’ordre  de la stopper en novembre 1944.Les massacres continuent avec l’évacuation des camps lors des « marches de la mort ». Le bilan est terrible. Certaines communautés juives (polonaise) n’existent plus à la fin du conflit.

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