lundi 19 septembre 2011

19 septembre 1899 : Dreyfus grâcié


Le président de la République Emile Loubet, suivant l'avis de son président du Conseil, Waldeck-Rousseau, gracie Alfred Dreyfus, qui avait été condamné quelques jours auparavant à 10 ans de réclusion lors de la révision de son procès. L'officier français, accusé à tort d'avoir divulgué des informations militaires à l'armée allemande lors de la guerre de 1870, avait été condamné à la déportation à vie sur l'île du Diable en Guyane en décembre 1894. La mobilisation des dreyfusards, et notamment de Emile Zola, avait permis qu'il soit rejugé. Dès le lendemain de la grâce présidentielle, Alfred Dreyfus est remis en liberté. L'"affaire" qui a divisé la France pendant cinq ans s'apaise.

Alfred Dreyfus, né le 9 octobre 1859 à Mulhouse, mort le 12 juillet 1935 à Paris, est un officier français d'origine alsacienne et de religion juive, victime en 1894 d'une erreur judiciaire qui est à l'origine d'une crise politique majeure des débuts de la IIIe République, l'affaire Dreyfus (1898-1906), au cours de laquelle l'opinion française s'est divisée en deux clans ennemis : les dreyfusards et les antidreyfusards.
       
Après sa réhabilitation, il sert pendant la Première Guerre mondiale comme lieutenant-colonel et voit l'Alsace-Lorraine revenir à la France. Une anecdote veut que ce fut lui qui accueillit les deux aviateurs qui avaient détecté le changement de direction de l'armée allemande qui allait déclencher la bataille de la Marne. Il les laisse informer l'état-major malgré son grade supérieur. Il termine la guerre avec la décoration d'officier de la Légion d'honneur.

Il meurt en 1935 à Paris d'une crise cardiaque à l'âge de 75 ans et il est enterré au cimetière du Montparnasse. Bien que totalement réhabilité, Alfred Dreyfus n'a pas eu la carrière militaire à laquelle il était destiné, ses états d'avancements étant freinés par l'Affaire mais aussi par le fait qu'il aurait mal admis, en tant que militaire, l'allure politique, médiatique et antimilitariste prise par son dossier. Ses amis et défenseurs témoignent de relations conflictuelles entre son frère et son entourage (notamment Georges Clemenceau, Émile Zola et le Colonel Picquart).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

une question, un avis ??