lundi 22 août 2011

OAS


L'Organisation armée secrète (OAS), également appelée Organisation de l'armée secrète, était une organisation française politico-militaire clandestine partisane créée le 11 février 1961 après une rencontre à Madrid entre Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde. Le sigle OAS apparut sur les murs d'Alger le 16 mars 1961, accompagné du slogan « L'Algérie est française et le restera ». Le nom OAS fait volontairement référence à l’Armée secrète de la Résistance. Selon Yves Courrières, dans sa quadrilogie sur la guerre d'Algérie, il n'y aura pas eu une mais trois OAS créées à des dates proches: OAS Madrid citée plus haut, mais aussi l'OAS Alger (oeuvre du Colonel Godard et apparaissant comme étant la seule ayant au départ une réelle consistance car sur le terrain) et enfin l'OAS Métro. Ces trois OAS qui sur le papier n'en forment qu'une sont le fruit de rivalités intestines. Courrière estime que le Colonel Godard était, en tout cas au départ, le véritable organisateur et donc chef pratique de l'OAS.

 

L'histoire de l'OAS se présente comme la volonté d'une partie de l'Armée et de civils de conserver l'Algérie Française, Algérie où vivaient plus d'un million d'européens et qui avait le statut de Département français. La tournure des événements à partir de 1960 (l'autodétermination) est considérée par une partie de l'armée et des Français d'Algérie comme une trahison du Général De Gaulle qui avait pourtant dit en 1958 « Je vous ai compris » et à Mostaganem « Vive l'Algérie française ». Celui-ci avait en effet été amené au pouvoir par l'armée d'Algérie suite au Putsch d'Alger et en portant les valeurs de l'Algérie française. Le premier fait marquant de la révolte de la population française d'Algérie contre les décisions du général De Gaulle est la semaine des barricades du 24 janvier au 1er février 1960. Le 8 janvier 1961, un référendum sur l'autodétermination en Algérie est approuvé par 75 % des votants. Pour les partisans de l'Algérie Française, ce référendum annonce l'abandon de celle-ci. En février 1961, un groupe en exil à Madrid formé dès la fin de l'année 1960 (suite à l'échec de la Semaine des barricades) autour du général Salan, de Pierre Lagaillarde et de Jean-Jacques Susini, crée l'OAS. Le 22 avril 1961, se déroule le Putsch des Généraux à Alger, quatre généraux en avant et sept en soutien, soit onze au total. Ce n'est pas simplement le fait d'un « quarteron de généraux à la retraite », mais plusieurs centaines d'officiers supérieurs de l'armée française se rebellent. À la suite de cette tentative pour maintenir l'Algérie française contre la volonté du gouvernement métropolitain, une bonne partie des insurgés déserte et rejoint la lutte clandestine dans les rangs de l'OAS, ainsi que de nombreux civils, souhaitant demeurer sur leur terre natale. La cassure est totale avec De Gaulle et il s'ensuit une véritable guerre entre les membres de l'OAS et l'Etat (il est utile de préciser que bon nombres d'hommes politiques de tous bords en métropole étaient aussi favorable en esprit à l'Algérie Française sans pour autant être d'accord avec les actions et thèses OAS). L'armée reste en retrait car elle compte dans ses rangs de nombreux sympathisants à la cause « Algérie française » (et un nombre encore plus grand de militaires qui ont préferé rester neutres, attendant de voir comment la situation allait tourner), et de plus l'OAS est composée en grande partie de hauts gradés militaires (dont d'anciens résistants et des officiers de grande valeur sur le plan militaire). Elle n'interviendra contre l'OAS qu'après la signature des Accords d'Évian, au moment du siège de Bab El Oued, de l'épisode du Massacre de la rue d'Isly et du maquis de l'Ouarsenis. Les actions de l'OAS viseront des personnalités politiques ou administratives du gouvernement légal français affichant des opinions pro FLN ou anti Algérie française, en Algérie comme en métropole, mais consisteront également en des actions armées contre la population musulmane soupçonnée de soutenir le FLN. Les membres de l'OAS sont eux-mêmes pourchassés sans répit par les forces gaullistes. L'OAS sera largement soutenue par la population française d'Algérie, mais ses nombreux attentats aveugles la feront rejeter par l'opinion publique métropolitaine.

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