jeudi 18 août 2011

Chine, puissance du XXIe siècle

La Chine est devenue la 3° puissance économique mondiale depuis 2008 derrière les EU et le Japon. C’est le résultat d’une décennie de taux de croissance impressionnant, de l’ordre de 7 à 10% par an. Selon les analyses récentes, la Chine sera, d’ici à 2020, la 2ème puissance économique mondiale. Elle est également devenue une grande puissance commerciale avec 8% du commerce mondial. Le pays est aujourd’hui et de loin la première destination des IDE (108 milliards de dollars en 2009). Sa balance commerciale est si largement excédentaire que le pays dispose de la plus importante quantité de devises étrangères. En Chine, émerge une classe moyenne urbaine, grosse de 400 millions de consommateurs : Les Chinois accèdent à des produits qu’ils ignoraient sous le communisme comme le matériel électronique, la télévision couleur ou le scooter. Le marché est porteur de toutes les promesses pour les entreprises étrangères. La Chine est donc la 1ère puissance démographique, commerciale et maritime de la région asiatique. On pourrait ajouter qu’elle est aussi la seule puissance nucléaire. Son poids politique ne cesse de grandir au fur et à mesure que son développement économique se renforce. Longtemps fermée, la Chine communiste s’est progressivement et partiellement ouverte dès la fin des années 1970.
 Deng Xiaoping a parlé de « l’économie socialiste de marché ». L’insertion de la Chine dans l’économie mondiale s’est faite de façon totalement inédite. Le pays s’est ouvert aux investissements étrangers mais le régime politique n’a pas changé, il reste communiste. L’ouverture s’est essentiellement concentrée sur les zones littorales qui ont bénéficié d’un statut de zone franche, c'est-à-dire sans taxes. Ce sont les Zones Economiques Spéciales (ZES). Les firmes occidentales y délocalisent massivement profitant d’une main d’œuvre nombreuse et peu chère (40 centimes € par heure contre 8,71 € en France), ainsi que d’un accès à un immense marché de consommation. C’est ainsi que la Chine est devenue l’atelier du monde (70% des jouets, 90% des chaussures). Mais la Chine ne se contente pas d’un rôle qui la maintiendrait dans la dépendance. Ainsi, à l’image des 4 dragons d’Asie (Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong-Kong), la Chine opère une remontée des filières. Elle commence à exporter dans le monde entier des biens de consommation : Lenovo, une firme chinoise a racheté la branche PC d’IBM, Jiangling Motors & Compagny (JMC) est présente au Mondial de l’automobile à Paris ou encore Haïer gagne rapidement des parts de marché dans l’électroménager.

Mais la puissance chinoise n’est pas sans limite. Tout d’abord, le chômage atteint probablement près de 15% de la population active. 150 millions de paysans vivent dans une très grande pauvreté. Par ailleurs, les inégalités territoriales sont très fortes entre la Chine littorale dynamique et ouverte sur la mondialisation et la Chine de l’intérieur largement fermée sur elle-même. Il y a de fortes revendications indépendantistes chez les minorités comme les Tibétains ou les Ouïgours. La Chine est très largement dépendante de l’extérieur à l’égard des hydrocarbures (La hausse du prix du pétrole et des matières 1ères s’expliquent en grande partie par la demande chinoise). Elle est aussi dépendante de ses exportations qui exigent un Yuan faible ce qui agace les autres puissances qui demandent à la Chine d’en relever la valeur.

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