jeudi 18 août 2011

Aires de puissance


Les aires de puissances sont des régions du monde regroupant des pays dont le poids démographique, économique, financier, politique et ou culturel jouent un rôle essentiel dans l’organisation du monde. Ils donnent l’impulsion à l’économie mondiale.

Un monde organisé en trois pôles

Le monde se structure en centres et en périphéries. Les trois ensembles de la Triade : EU, Japon et Europe occidentale sont des centres. Leur domination est incontestable : 15% des habitants de la planète, 70% de la production mondiale, 90% des opérations financières, 80% des nouvelles découvertes, 80% des échanges et 75% de la richesse mondiale. Ils dominent aussi les grandes institutions mondiales de coopération politique (ONU, G8) et économique (FMI, OMC). Au sein de la Triade, les EU se démarquent par la puissance de leur monnaie, de ses bourses de ses FMN ou encore de son budget militaire, ainsi que leur forte influence culturelle. Cette puissance est cependant aujourd’hui contestée

Les facteurs de cette puissance

La tradition industrielle est ancienne. Ce sont aujourd’hui les industries de hautes technologies et les services qui assurent la croissance. Une main d’œuvre formée et des échanges importants grâce aux organisations régionales (ALENA, UE). Les entreprises sont multinationales mais les sièges sociaux qui possèdent le pouvoir de commandement, c'est-à-dire de décision, de financement se trouvent dans ces pôles.

Des relations avec le reste du monde présentant de fortes inégalités

Ouverts sur le reste du monde, ils bénéficient de puissantes interfaces (Zones de contact et d’échange entre deux espaces distincts) maritimes (Atlantique, Pacifique) ou terrestres (Frontière américano mexicaines). La littoralisation est un effet marquant de la mondialisation. Les FMN cherchent des coûts bas d’où l’apparition de pays-ateliers (Etat nouvellement industrialisé n’accueillant que des activités de production ou de montage et non des activités de conception) (Mexique pour les EU, Europe de l’Est et bassin méditerranéen pour l’UE et Chine, Indonésie, Vietnam pour le Japon).

Les mégalopoles, centre des aires de puissances et autres centres d’impulsion de la mondialisation

Les mégalopoles (Ensemble de grandes agglomérations proches et reliées entre elles par un réseau de communication dense) sont des lieux d’ouverture sur le reste du monde grâce aux moyens de communication dont elles disposent (ports, aéroports, internet…). Leurs paysages sont proches avec un centre des affaires et de vastes banlieues.

La mégalopole américaine ou Mégalopolis

- Sur la côte Nord-Est des EU, de Boston à Washington, sur 1000 km de long, elle regroupe 45 millions d’habitants (16% de la population américaine). New-York, 20 millions d’habitants, est une ville de rang mondial. Cette mégalopole concentre des pouvoirs de commandement économiques et politiques d’importance planétaire (Wall Street, siège de l’ONU). Connecté avec le reste du monde, sa façade portuaire est une des plus actives du monde.

La mégalopole européenne

Elle s’étend sur plusieurs pays, regroupe sur 1500 km les régions les plus dynamiques d’Europe, de Londres à Milan et compte 55 millions d’habitants. Les densités les plus fortes sont l’arc des villes allemandes qui forment une conurbation (Agglomérations formée par plusieurs villes dont deux ou trois sont de taille comparable). Les métropoles qui la composent ont développé des relations d’échanges depuis très longtemps, renforcés aujourd’hui par Schengen

L’Archipel mégalopolitain asiatique

De Tokyo à Singapour sur près de 4000 km, il réunit la mégalopole japonaise et les métropoles des NPI : Séoul, Taipei, Hong-Kong et Singapour (90 millions d’habitants pour la mégalopole japonaise). Cet archipel est uni par d’intenses échanges maritimes et aériens. Une partie du développement initial résulte des investissements japonais. Cependant des rivalités demeurent entre les Etats (Japon/Chine par exemple).

Le processus de métropolisation (Processus de concentration des hommes et des activités dans les métropoles) est donc au cœur de la mondialisation.

Des puissances émergentes

La mondialisation a profité aux NPI ( Nouveaux Pays industrialisés qui ont connu un processus d’industrialisation rapide d’abord en fabricant des biens de consommation à l’exportation puis en s’orientant vers des productions plus élaborées : Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong-Kong) et a des pays émergents ( En développement rapide) comme la Chine, le Brésil ou l’Inde.  Les trois puissances émergentes possèdent une population nombreuse, instruite et jeune (à nuancer pour la Chine). Les salaires sont plus faibles qu’au Nord, ce qui favorise les exportations. Cependant, la croissance industrielle a favorisé le développement d’un marché intérieur qui stimule à son tour la croissance. Aujourd’hui l’Inde s’impose dans les services informatiques et le Brésil est à la fois une puissance agricole (Soja, café, sucre) et industrielle (aéronautique, sidérurgie, industrie pétrolière) et s’affirment de plus en plus comme des puissances régionales, voire mondiales (Pour la Chine). Cependant, cette croissance aboutit à la création d’une société duale (Forte inégalités entre une minorité aisée et une majorité à l’écart du développement) et un fort exode rural à l’origine des grands bidonvilles au Brésil ou en Inde. Ces inégalités se retrouvent aussi dans l’espace, souvent entre le littoral et l’intérieur.

Des inégalités de développement

2,5 milliards de personnes vivent avec moins de 2$ par jour et certains pays du Sud sont fortement marginalisés. Ainsi, l’Afrique sub-saharienne ne pèse que 2% du commerce mondial. La situation des pays enclavés est dramatique. Ne pouvant bénéficier de la littoralisation, ils font partie des PMA, Pays les Moins Avancés et ont un IDH très faible (Ex : Le Niger, dernier du classement). Les guerres et l’instabilité politique sont également des freins au développement.
Le développement (Ensemble des progrès sociaux et économiques apportant à l’homme une plus grande satisfaction de ses besoins) passe aujourd’hui par la notion de développement durable qui ne compromet pas les ressources des générations futures. L’aide publique au développement des pays les plus pauvres a augmenté mais reste insuffisante, l’Inde et la Chine refusent pour l’instant de ralentir leur développement et renvoie la responsabilité de la pollution aux pays les plus riches et enfin, les politiques américains comme européens restent réticents à une modification rapide des modes de vie dans un contexte de crise financière mondiale où les économies des membres de la Triade se trouvent fragilisées

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