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samedi 21 février 2015

Gérer les ressources terrestres ; Nourrir les hommes


THEME 2 : GERER LES RESSOURCES TERRESTRES

 

 

 

Séquence 1 : NOURRIR LES HOMMES

 

 

Peut-on nourrir une population croissante en tenant compte des aspects socio-économiques, environnementaux et des modes durables de développement ?

 

 

I. Etude de cas : Le Brésil, la nouvelle ferme du monde ?

A. Quelle est la situation alimentaire du Brésil ?

1. La demande alimentaire a augmenté au Brésil pour plusieurs raisons : l’augmentation de la population (doc. 2) qui, bien qu’inégale, reste forte puisque l’accroissement naturel du Brésil est de 8,5 ‰ en 2010 (doc. 1) ; la modification des modes alimentaires (doc. 4) : l’élévation du niveau de vie et la croissance urbaine (doc. 1) expliquent ces changements. Les Brésiliens consomment moins de légumineuses traditionnelles (manioc) mais davantage de céréales (blé) et de produits d’origine animale (la consommation de viande bovine et de lait a doublé en 50 ans). L’offre alimentaire a progressé encore plus rapidement que la demande assurant ainsi la sécurité alimentaire du pays (doc. 2) la production alimentaire a triplé en 30 ans. La production s’est aussi diversifiée : si le Brésil produit moins de légumineuses ou de céréales traditionnelles (riz) par habitant, il a vu sa production de viande bovine multipliée par 2,5 et celle du blé quadrupler.

2. Malgré ce bilan alimentaire satisfaisant, le Brésil connaît deux ou trois problèmes alimentaires : la sous-nutrition qui touche surtout les régions périphériques les plus pauvres (Nordeste, Nord : doc. 1), la malnutrition, qui est plus commune et, phénomène nouveau et essentiellement urbain, l’obésité qui affecte 15 % des Brésiliens.

3. L’État brésilien a mis en place un programme familial (Bolsa Familia) à destination des familles les plus pauvres qui comprend un volet alimentaire (Fome Zero) dont les effets sont spectaculaires : baisse de 70 % de la malnutrition.

4. Si la carte 1 montre que les inégalités régionales sont fortes entre le Nord et le Nordeste défavorisés et affectés par les problèmes alimentaires et le Sud et le Sudeste où la situation alimentaire est meilleure, le doc. 5 montre que ces différences se retrouvent aussi l’échelle locale, et en particulier urbaine. Dans les grandes métropoles brésiliennes (Sao Paulo, Rio de Janeiro, Porto Alegre), la malnutrition sévit dans les favellas tandis que le reste de la population mange à sa faim, voire souffre d’obésité (17 % de la population de Rio de Janeiro).

 

B. Quels sont les différents systèmes agricoles du Brésil ?

1. La question est simple et on attend des élèves l’identification des deux formes agricoles : agriculture productiviste et agriculture vivrière.

2. La confrontation des docs. 7 et 10 permet d’identifier les acteurs :

de petits paysans qui travaillent dans de petites exploitations (souvent

moins de 10 hectares), en famille comme le montre la photo 10.

Sur la photographie, on identifie clairement des populations amérindiennes. Il peut être intéressant de replacer le théâtre de cette scène (Amazonie) sur la carte 7. Outre la petite taille des exploitations, les moyens sont rudimentaires et exclusivement manuels : agriculture sur brûlis, coupe-coupe, technique traditionnelle de portage sur la tête dans des récipients de fortune. Les cultures y sont aussi traditionnelles (manioc, polyculture, élevage). L’interprétation de ces documents (nourri éventuellement du contenu du texte 8) montre qu’il s’agit de populations pauvres qui représentent la majorité des exploitations (53 % du nombre) mais n’exploitent que 3 % du territoire.

3. L’agriculture productiviste s’exerce dans de très grandes exploitations (souvent supérieures à 100 hectares). Il s’agit donc plutôt d’entreprises (on parle d’ailleurs d’agriculture capitaliste). Elles représentent seulement un peu plus du tiers des exploitations mais possèdent 4/5e des terres agricoles brésiliennes. Les moyens agricoles mis en œuvre sont à la mesure de leur puissance : mécanisation intensive rendue possible par la taille des parcelles et les capitaux injectés. Certains élèves auront approfondi l’étude à partir des informations données dans le doc. 8 : recours aux OGM et engrais, intégration à l’agro-business

4. L’agriculture productiviste est à l’origine d’exportations qui font du Brésil la nouvelle ferme du monde. Ainsi le Brésil détient des records d’exportations (café, sucre, viande bovine). Des infrastructures portuaires ont été d’ailleurs mises en place pour permettre ce commerce (Belem au nord, Santos au sud). Si le Brésil n’est qu’au 2e rang au niveau du soja (derrière les États-Unis), le Brésil assure néanmoins plus du tiers des ventes mondiales de cet oléagineux destiné essentiellement à l’alimentation animale.

 

C. Pourquoi le modèle Brésilien est-il peu durable ?

1. L’intensification de l’agriculture au Brésil porte atteinte à l’environnement, notamment à la forêt amazonienne qui est défrichée au profit de la culture du soja par la technique du brûlis (doc. 13). De plus, une forte utilisation d’intrants menace les terres au sud du pays. Enfin, la monoculture très fortement mécanisée du soja a un impact sur les écosystèmes et les écologistes s’inquiètent de l’utilisation massive de variétés OGM (doc. 14).

2. Des solutions durables commencent à être mises en place. L’agriculture biologique (doc. 15) a pour but de protéger l’environnement car elle n’utilise pas d’intrants d’origine industrielle et d’OGM. Le commerce équitable (doc. 15) cherche à répondre aux objectifs à la fois économiques et sociaux de l’agriculture durable en permettant de développer les exportations tout en assurant un revenu décent aux exploitants. Enfin, le programme Terra Lega (doc. 16), qui vise à redistribuer et à légaliser les terres en Amazonie est une réponse au pilier social.

3. Malgré la mise en place des aires protégées en Amazonie, le recul de la forêt se poursuit. Le nombre d’exploitations pratiquant l’agriculture biologique ne représente qu’un nombre restreint de producteurs (uniquement dans l’Est du pays). Cette agriculture en essor est donc marginale. Enfin, le commerce équitable concerne des produits alimentaires très ciblés et un petit nombre de producteurs (120 producteurs dans l’exemple présenté).

 

+ Croquis p 58/59

 

 

II. Des Hommes mieux nourris mais de profondes inégalités Nord/Sud : Comment faire face au défi alimentaire mondial ?

A. Une population plus nombreuse

 

 
Natalité
Mortalité
Accroissement Naturel
Espace concerné
Régime démographique traditionnel
Elevé
Elevé
Faible
 
Transition démographique
Phase 1
Elevé
En baisse
Fort
Afrique (Sauf Maghreb et Afrique du Sud), Proche Orient
Phase 2
En baisse
En baisse
Fort
Amérique Latine, Asie (Sauf Russie, Chine et Japon)
Régime post-transitionnel
Faible
Faible
Faible
Amérique du Nord, Europe, Russie, Australie, Japon, Chine

 

B. De profondes inégalités alimentaires

La nourriture n'a jamais été aussi abondante .En théorie, elle est suffisante pour nourrir tout le monde. La ration quotidienne moyenne est de 2 800 kilocalories par hab. pour permettre de couvrir les besoins élémentaires.

De fortes inégalités existent entre le nord et le sud. L'accroissement de la pop mondiale, l'augmentation des besoins alimentaires, la faiblesse des revenus, les conditions climatiques engendrent malnutrition (Ration alimentaire qui n’apporte pas les nutriments nécessaires) et sous-nutrition (Notion quantitative, c'est un déficit de ration quotidienne de nourriture en kilocalories, dont dispose l'individu. Un adulte doit avoir 2 400 kilocalorie/jour pour ne pas être sous nourri.). On constate que la sous-alimentation concerne les PMA avec l'Afrique subsaharienne, les pays émergents et aussi les PI, soit 1 milliard de personnes. On compte 2 milliards d'individus ayant une ration alimentaire incomplète et 1 milliard d'humains en excès de poids (Suralimentation) dont 400 millions d'obèses comme aux EU, en France.

 

 

III. Quels modèles agricoles pour assurer la sécurité alimentaire aujourd’hui et demain ?
 

A. Les agricultures vivrières pour nourrir les Hommes

1. Les agricultures vivrières dans les pays Sud

C'est une agriculture extensive et peu productive qui ne nourrit que la famille ou un village. S'il y a des surplus, ils sont vendus sur le marché local.

Elle concerne l'Afrique subsaharienne, le Nordeste brésilien, l'Asie centrale. Divers programmes d'aide ont permis des progrès: irrigation, semences, mais la sécurité alimentaire n'est pas atteinte.

 

2. Intensification agricole et conquête de nouvelles terres dans le Sud

a) L’augmentation des rendements

Dans tous les pays du monde, la solution choisie fut la Révolution verte. C'est une agriculture intensive mais caractérisée par les Variétés à Hauts Rendements c’est à dire des semences améliorées permettant d'accroître les rendements de chaque plante.

Cette agriculture est destinée au marché mondial mais à l'origine pour faire disparaître les famines dans les PED, comme en Inde en 1966 avec le riz ou le café -canne à sucre comme au Brésil Les conséquences sont mitigées : Forte augmentation des rendements, aujourd’hui en stagnation / Disparition des petits propriétaires terriens+endettement/ Epuisement des sols+augmentation des dépenses financières / Diminution des rendements / Diversification alimentaire par la classe moyenne+nécessite pour régénérer les sols par la polyculture

 

b) L’augmentation des surfaces cultivées

C'est l'augmentation des terres cultivées/ fronts pionniers comme au Brésil avec l'Amazonie ou l'Indonésie. Mais ces terres sont peu fertiles, demandent beaucoup de moyens financiers, sont surtout pour les grands propriétaires et laissant ainsi les populations les plus pauvres en difficulté.

 

B. Les agricultures productivistes du Nord ont montré leurs limites

C'est l'agriculture intensive ou un élevage intensif avec une forte spécialisation des régions: Ex: Elevage porcin en Bretagne ou de bovins aux EU. Cet élevage et agriculture intensifs sont intégrés à la filière agro-industrielle ou agrobusiness.

 

Ces firmes nationales ou multinationales sont des industries qui fournissent le matériel, les semences, engrais, produits phytosanitaires et les aliments pour le bétail. Elle assure aussi la transformation des produits agricoles dans une filière donc les produits alimentaires st diversifiés (Surgelés-lyophilisés- déshydratés comme le café, plats préparés….)

Cette intégration permet de nouveaux débouchés à l'agriculteur ms il est de plus en + dépendant: Ex: L’Inde. L’Agroalimentaire impose les produits alimentaires pour la volaille, détermine le prix de vente et le calendrier de production.

 

Ces élevages intensifs ont montré leurs limites, voire leur dangerosité vis-à-vis de l'homme :

- A cause des problèmes écologiques: déforestation au Brésil, érosion (Usure des sols en surface par l'eau de ruissellement, glissement de terrains) des sols, pollution des nappes phréatiques et développement des algues vertes en Bretagne par exemple.

- Des problèmes sanitaires: ESB ou vache folle, grippe porcine  transmissibles à l'homme, grippe aviaire

 

Conclusion : Il existe différents modes de production qu'il est difficile de faire cohabiter. Mais qui semblent répondre au plus grand nombre.

 

IV. Comment concilier production, équité sociale (Consommateurs et producteurs) et préservation des ressources indispensables aux cultures ?

 

Les agricultures durables ont pour ambition d'être moins sélectives sur le plan social car les techniques peuvent être mises en œuvre sur de petites exploitations, où il y a une forte marge de rendements.

Elle protège durablement donc dans le temps, l'environnement mais peuvent réduire les inégalités sociales. La mise en place est très inégale à cause de la résistance de certains Etats.

 

- L'agriculture raisonnée ou éco-agriculture est une agriculture écologiquement intensive c’est à dire à préserver les ressources indispensables aux cultures (eau-sol-biodiversité), en réduisant les produits phytosanitaires et en étudiant les agro systèmes locaux.

L’agriculture bio interdit presque tous produits industriels mais les productions sont plus faibles de 30 à 40% et les produits sont chers.

 

- Les OGM sont autorisés dans de nombreux pays et à des % infimes en Europe. Leurs risques sanitaires, environnementaux et le pouvoir des  grandes firmes comme Monsanto+filiales sur leurs semences rendent méfiants sur leur utilisation.

 

- Le commerce équitable est un commerce qui garantit aux producteurs des pays Sud un revenu correct même si celui-ci fait l'objet de cotation en  bourse! Ce commerce représente moins de 1% du commerce mondial.


 

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