mardi 18 octobre 2011

18 octobre 1944 : Tito devient le chef de la Yougoslavie


Le maréchal Josip Broz Tito, devient président de la Yougoslavie à la libération. Ancien secrétaire général du parti communiste yougoslave, il s'est illustré pendant l'occupation allemande, de 1941 à 1944, en organisant la résistance armée. A la tête d'une armée de 800 000 hommes, il libéra le pays, sans aucune aide étrangère. En devenant président de la république Tito fera de la Yougoslavie une démocratie populaire indépendante de l'URSS. Il refusera toujours d'aligner sa politique sur celle du bloc soviétique.

Josip Broz dit "Tito" (en alphabet cyrillique, Јосип Броз Тито), né le 7 mai 1892 (25 mai sur son certificat de naissance officiel) à Kumrovec, aujourd'hui en Croatie et mort le 4 mai 1980 à Ljubljana, en RS de Slovénie, État de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (aujourd'hui en Slovénie), était un homme politique et un militaire yougoslave, dirigeant de l'État socialiste yougoslave avec les titres officiels de premier ministre, puis de président, de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à sa mort en 1980. Il était également « maréchal de Yougoslavie » (du 29 novembre 1943, à sa mort, en 1980), le grade le plus élevé de l'armée de ce pays, dont il fut le seul titulaire. C'était par ailleurs l'un des fondateurs du mouvement des non-alignés.

Josip Broz adopta le nom de Tito en 1934 alors qu'il était membre du bureau politique du parti, alors à Vienne en Autriche. Une explication populaire mais non avérée dit que le nom vient de la concaténation de deux mots croate ou serbe ti (i.e. toi) et to (i.e. ça). Il aurait utilisé ces mots pour donner des ordres en pointant une personne puis une tâche à accomplir. Tito est aussi un ancien nom croate correspondant à Titus. Le biographe de Tito, Vladimir Dedijer, affirmait que son nom viendrait de l'auteur croate Tituš Brezovački.

Sa politique de rupture avec l'URSS entraîne l'intérêt des pays occidentaux qui y voient un moyen d'affaiblir le monde communiste. Tito remet en cause la direction unique du monde socialiste par l'URSS et ouvre la voie à l'idée d'un socialisme national. Avec la déstalinisation lancée en URSS sous l'impulsion de Nikita Khrouchtchev et la volonté de ce dernier de repenser les relations nationales, s'opère la normalisation des rapports soviéto-yougoslaves.

Suite à la conférence de Bandung en 1955, Tito se rapproche de Nehru et de Nasser, qu'il rencontre à nouveau à la conférence de Brioni en 1956. Il devient ainsi l'un des principaux représentants du mouvement des non-alignés, créé en 1961 lors de la conférence de Belgrade. Cette politique de non alignement montre bien la volonté de la Yougoslavie de renvoyer dos à dos le modèle américain et soviétique. En effet, pour Tito, les non-alignés sont le regroupement des pays qui n'avaient rien à gagner dans le conflit est ouest. Entre 1955 et 1980, la diplomatie yougoslave est très active surtout parmi les nouveaux pays afin de rallier le plus grand nombre de dirigeants à sa cause. Ainsi, le premier sommet des non-alignés est organisé à Belgrade, sommet durant lequel participe le gouvernement provisoire algérien et que la Yougoslavie ainsi que le Ghana et le Cambodge reconnaissent de jure. Ce sommet consolide la notoriété déjà très forte du maréchal Tito : ayant été le plus grand résistant à Hitler dans l'Europe occupée par les nazis, étant l'homme qui a osé dire non à Staline, Tito se positionne après 1950, comme l'homme voulant combattre le colonialisme, et promouvoir l'égalité entre les pays. À partir de 1970, sous l'impulsion de la diplomatie yougoslave, les sommets des pays non alignés vont s'institutionnaliser : Lusska 1970, Alger 1973, Colombo 1976, La Havane 1979 pour ceux du vivant de Tito. La Yougoslavie prête alors son savoir faire ainsi que les équipements nécessaires au bon déroulement des conférences. Mais bien plus que cela, le pays se pose en champion du défenseur de l’égalité entre les peuples et de l'égalité politique entre les pays. La Yougoslavie n'a pas entretenu de relations diplomatiques avec des pays comme le Portugal jusqu'en 1970, l'Espagne jusqu'en 1975 ou l'Afrique du Sud à cause de son régime d'apartheid. En 1967, lors de la guerre des Six Jours, guerre préventive qu’Israël mena contre plusieurs adversaires en même temps, Tito en raison de ses amitiés dans le monde arabe, rompt les relations diplomatiques avec Tel Aviv. Le 1er janvier 1967, la Yougoslavie est le premier pays communiste à ouvrir ses frontières à tous les visiteurs étrangers. Tito critique violemment l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie en 1968, ce qui lui permet d'améliorer son image dans les pays occidentaux.

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