samedi 30 novembre 2013

Aménager la ville

 
I Des villes en croissance, qui s’étalent et qui génèrent des inégalités
A. Un monde de plus en plus urbain

Aujourd’hui, 53% de la population mondiale est urbaine. La croissance urbaine est très ralentie au Nord alors qu’elle est très forte au Sud (Exode rural et croissance naturelle) On estime qu’il y aura 5 milliards d’urbains en 2030 dont les ¾ dans les pays pauvres. Il y aura 25 aires urbaines de plus de 10 millions d’habitants contre 2 en 1950.
B. Des villes qui consomment de plus en plus d’espace



- Les villes s’étalent de plus en plus. Elles sont entourées d’une auréole qui comprend les banlieues puis l’espace périurbain où le tissu urbain n’est plus continu. Au Sud, les bidonvilles se trouvent aussi bien à la périphérie des villes que les espaces interstitiels du tissu urbain.

- L’étalement résulte en partie de la croissance démographique (Ancienne au Nord, actuelle au Sud), mais aussi pour le Nord, de l’aspiration à un logement individuel.

- Cet étalement à un coût social et environnemental élevé : Raccordement aux différents réseaux (Eau, électricité…), déplacements, gestion des déchets.
C. Des inégalités socio-spatiales marquées



- Les villes présentent des contrastes socio-spatiaux de plus en plus marqués. Les populations les plus aisées s’installent dans des quartiers périphériques ou dans les centres rénovés. Les populations les plus pauvres n’ont pas le même choix et doivent se loger dans les quartiers les moins attractifs (Centres anciens dégradés, grands ensembles ou bidonvilles pour le Sud)

- Cependant, il existe aussi des quartiers mixtes. La mixité sociale dépend aussi de la volonté politique des Etats (Faible en France où certaines communes préfèrent payer des amendes plutôt que de construire des logements sociaux, plus importante en Europe du Nord)

II. Transports et mobilités au cœur des aménagements

A. Le transport urbain, un enjeu central



- Le fonctionnement de l’économie urbaine nécessite de pouvoir se déplacer à l’intérieur de l’espace urbain mais aussi de relier les autres villes.

- L’automobile a longtemps été la solution aux mobilités mais l’augmentation des déplacements est telle que les nuisances sont nombreuses : Embouteillages, consommation d’énergie forte, pollution.

- La mobilité routière individuelle est un facteur de dilatation de l’espace urbain au Nord. Au Sud, comme elle est peu accessible, elle marginalise les personnes non motorisées.
B. Agir sur les déplacements



- La mobilité durable passe par le développement de modes de transport alternatifs à l’automobile.

- Au Nord, les transports en commun et l’intermodalité (Mise en relation de différents modes de transports. Ex : parkings extérieurs et locations de vélos) se développent. Les collectivités mènent des politiques dissuasives à l’usage de l’automobile (Stationnement payant, péage urbain comme à Londres)

- Au Sud, le développement économique augmente la motorisation (Voiture symbole de richesse) et les acteurs publics ont des moyens financiers limités pour développer les projets alternatifs.


III. Vers des villes durables au Nord comme au Sud ?

A. Au Nord, de la multiplication des actions à une approche globale



- Les actions intitulées « Développement durable » répondent souvent à des enjeux environnementaux comme le tri des déchets, les transports en commun, la construction de bâtiments à basse consommation d’énergie. Des éco-quartier se développent.

- Cependant, un développement durable urbain nécessite une approche globale. L’objectif principal est de limiter l’étalement de la ville en densifiant les centres (Les transports en communs sont peu efficaces en zone périurbaine). Il faut aussi développer la mixité des fonctions (Logements, commerces, services à proximité pour limiter les déplacements) et les transports doux.

Enfin, les Etats doivent mener une politique volontariste de mixité sociale (Suède). Les éco-quartiers actuels attirent une population aisée
B. Au Sud, des ambitions de politiques durables ?



- Les villes du Sud ont du mal à maîtriser leur croissance. Les habitations illégales ne sont pas raccordées aux différents réseaux et les services ne sont pas accessibles à ces populations. Les politiques urbaines sont souvent ponctuelles et insuffisantes et consiste à intégrer ces quartiers à la ville. L’accès à l’eau est une priorité.

- Cependant des politiques qui articulent l’économie, le social et l’environnemental apparaissent. C’est par exemple le cas à Curitiba au Brésil où les modes de transports non polluants permettent à tous de se déplacer selon leurs revenus. D’autres projets comme celui d’Abu Dhabi, s’appuie sur la technologie de pointe et sert de vitrine au pays sans être applicable à grande échelle.
 
 

lundi 11 novembre 2013

Citoyenneté dans le monde antique (2)

Citoyenneté et empire à Rome (Ier – III° siècle)
 

Pourquoi et comment la citoyenneté est-elle étendue à tout l’Empire ?

carte empire romain
I. Qu’est-ce qu’être citoyen dans l’Empire romain ?
A. Une citoyenneté ouverte
- Historiquement, seuls les hommes libres, habitant le territoire de la ville de Rome sont citoyens romains (Les femmes obtiendront la citoyenneté et la transmettront à leurs enfants mais elles n’ont pas plus de droits politiques que les femmes grecques). Avec les conquêtes, la citoyenneté s’étend très largement, notamment aux populations conquises.

- Le droit de cité (Ensemble des droits dont bénéficient les citoyens romains, dont l’accès aux magistratures) peut être donné individuellement : Soldat ayant servi 24 ans, esclave affranchi.

L’empereur possède le droit d’octroyer la citoyenneté à des étrangers (Les pérégrins) et à leur famille.

- Elle peut aussi être attribuée collectivement à une communauté entière. Ceci concerne l’ensemble des provinces de l’Empire à l’époque étudiée.


B. Des pouvoirs politiques limités et une société inégalitaire
- Le citoyen est le seul à pouvoir servir dans la légion, a le droit de porter la toge et peut s’identifier par trois noms (Le prénom, le nom et le surnom)

- A la différence d’Athènes, les citoyens ne jouent qu’un rôle de figuration dans les assemblées populaires particulièrement sous l’Empire. Leur pouvoir ne s’exerce réellement qu’à l’échelle locale (Charge de conseiller municipal)

- Enfin, tous les citoyens ne sont pas égaux. Les carrières administratives, politiques, juridiques et militaires les plus prestigieuses sont réservées aux plus riches. Ce sont les honores.

Les autres, humiliores constituent leur clientèle (Ensemble des citoyens attachés à un personnage public. En échange d’une protection matérielle et financière, le client assure par son vote la carrière publique de son protecteur).



II. Quels sont les liens entre extension de la citoyenneté à tout l’Empire et romanisation des provinces ?
 
 
- La citoyenneté progresse à un rythme différent selon les Empereurs. En 212, Caracalla octroie la citoyenneté à tous les habitants de l’Empire. Il n’y a donc plus de distinction juridique entre les hommes libres : Tous sont citoyens.


- La ville est au cœur de la romanisation. L’urbanisme reproduit le modèle de Rome et traduit ainsi l’uniformatisation des institutions et des modes de vie dans tout l’Empire.

On retrouve en effet le plan de la ville, les principaux monuments de cultes avec au fil du temps les temples dédiés au culte impérial. Les édifices publics (Théâtre, thermes, cirques…) sont construits aux frais des notables qui doivent aussi offrir des jeux, comme le fait l’empereur à Rome

- Cependant cette romanisation très achevée dans les centres urbains touche peu les campagnes.

 

 
Histoire des Arts : Etude d’une mosaïque
- Le document est une mosaïque, dite de « Virgile », découverte en Tunisie et réalisée par un artiste inconnu. Typique des mosaïques romaine, on ne peut déterminer son origine en la regardant.

- Le personnage central, assimilé à Virgile, porte la toge du citoyen romain. Il est encadré par les muses de la poésie et de la tragédie, références culturelles et religieuses. Cette mosaïque témoigne de la romanisation de l’Afrique d’une part par le sujet choisi et d’autre part par l’utilisation même de la mosaïque, typique des maisons romaines.

Conclusion : La notion de citoyenneté s’est profondément modifiée à Rome entre le 1er et le III° siècle. Les pouvoirs de plus en plus étendus de l’Empereur entraînent une participation de plus en faible de citoyens à la vie politique.

Cependant, c’est un statut attractif qui fait partie de la romanisation et qui est pour beaucoup dans la durée d’un empire aussi vaste.



La citoyenneté, dans l’Antiquité, recoupe donc des réalités diverses : Elle est restrictive à Athènes mais repose sur l’égalité entre les citoyens et la liberté d’intervenir dans la politique de la cité. Offerte au plus grand nombre à Rome, elle ne donne que peu de droits politiques et repose sur une société inégalitaire. Dans tous les cas, elle offre un statut social privilégié.