mardi 21 février 2012

1848 : Karl Marx et Friedrich Engels publient Le Manifeste du Parti communiste.


Le manifeste du Parti communiste est tout d'abord publié de manière anonyme en 1848 avant d'être de nouveau édité avec les noms de ses auteurs : Karl Marx et Friedrich Engels. Il s'agit d'un essai politique et philosophique commandé par l'organisation la Ligue des communistes. Karl Marx, qui se charge de la rédaction, se sert alors des textes et des discours préparés par l'organisation et notamment des écrits d'Engels pour rédiger l'ouvrage.
Le Manifeste du Parti Communiste peut être vu comme un résumé, sous commande, de la pensée « marxiste » qui en se qualifiant de communiste cherche à se différencier du socialisme de l'époque. Par cette œuvre, la Ligue des communistes veut montrer que le « socialisme » devient trop respectable, trop proche du mutualisme. La Ligue veut un renouveau, plus contestataire mais qui ne soit pas utopique. Son principe est de rendre manifeste au monde ce qu’est le projet communiste qui, comme le souligne le texte, est combattu par la classe dirigeante dans toute l'Europe. En effet, le Manifeste communiste n'est pas l'œuvre annonciatrice du communisme, mais l'affirmation d'un mouvement déjà existant. Le texte commence par exprimer l'importance de la lutte des classes, qui oppose « oppresseurs et opprimés ». Selon Marx, « La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois ». Mais la lutte des classes moderne est spécifique en ce sens qu’elle se résume à un antagonisme simplifié : bourgeois contre prolétaires.

Le texte constate ensuite la formation d’un marché mondial : « Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ». L'existence du capitalisme est un progrès par rapport à la période précédente, mais elle doit s'achever lorsque le prolétariat mettra fin au règne de la bourgeoisie. « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité ».

Marx écrit que « L'existence et la domination de la classe bourgeoise ont pour condition essentielle l'accumulation de la richesse aux mains des particuliers, la formation et l'accroissement du Capital ; la condition d'existence du capital, c'est le salariat. » Estimant que « Les travailleurs n'ont pas de patrie », il s'agit de mettre fin au règne du capital partout dans le monde. Le texte énonce que « Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers. » Cela s'explique de la façon suivante : « Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde. Elles ne sont que l'expression générale des conditions réelles d'une lutte de classes existante, d'un mouvement historique qui s'opère sous nos yeux. »
Dans le texte, Marx s’adresse directement aux bourgeois en réfutant chacune de leurs objections possibles contre le communisme : sur la propriété, sur la liberté, sur la famille, etc. Le changement de régime passe par la rupture avec l'idéologie bourgeoise, et par l'union internationale des prolétaires. La société communiste est caractérisée comme suit : « A la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».

Le troisième chapitre examine et critique les divers courants « socialistes » de l'époque.

Enfin, le dernier chapitre s'attache à dégager des perspectives immédiates pour les communistes, dans l'Europe d'avant les révolutions de 1848. Les communistes « combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière ; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l'avenir du mouvement. », et « travaillent à l'union et à l'entente des partis démocratiques de tous les pays ». Le texte s'achève en appelant à l'union mondiale des prolétaires.

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