dimanche 15 janvier 2012

Les espaces de production agricole en lien avec les marchés européens et mondiaux


A. Une activité puissante responsable de profondes transformations spatiales

- Depuis 1950, l'agriculture française a considérablement évolué : Surface agricole a diminué de 4 millions d'hectares et nombre d'actifs et d'exploitations divisé par 5, mais les productions ont explosé (Ex : Prod de blé x 5). Cela s'explique par la modernisation de cette activité (Mécanisation, utilisation massive d'intrants, tout ce qui est nécessaire au fonctionnement de l’agriculture productiviste comme engrais, machines…). L’agriculture représente 2% du PIB, mais la France est le 1er prod européen et le 4ème exportateur mondial de produits agroalimentaires.

- La construction européenne a encouragé cette évolution vers une agriculture productiviste (Intensive avec des rendements élevés) grâce à des aides à la production jusqu'aux années 80. Face à de graves problèmes de surproduction (années 80), aux crises sanitaires des années 90 (ESB, fièvre aphteuse...) et aux difficultés financières des agriculteurs, les aides sont progressivement conditionnées depuis les années 2000 au respect des normes européennes et en partie réorientées vers le « développement rural ».

- Les espaces de l'agriculture intensive sont principalement situés dans le grand Bassin Parisien, le Sud-Ouest (Poitou, Aquitaine, Midi Pyrénées) et quelques vallées fluviales (Rhin, Camargue...), espaces caractérisés par une bonne accessibilité, un relief peu accentué et des sols de bonne qualité. C'est dans ces espaces de culture intensive que sont implantées les grandes firmes agro-alimentaires françaises : Danone, Bonduelle... qui recherchent la qualification de la main d’œuvre et la possibilité d'exporter vers l'ensemble du marché européen. Les logiques d'implantation de la filière agro-industrielle, mais aussi des espaces d'agriculture intensive, sont donc proches des logiques d'implantation des autres activités économiques. Avec les régions viticoles du Bordelais, ce sont les espaces agricoles au potentiel économique le plus fort. L'élevage intensif se retrouve principalement en Bretagne, mais ces exploitations, responsables d'une forte pollution aux nitrates, sont en difficultés en raison de la baisse des cours du lait et de la viande imposés par la grande distribution ou la concurrence d'autres pays (Pays-Bas pour la viande de porc).

B. La diversité accrue des espaces agricoles et de nouveaux enjeux

Le reste du territoire présente des situations très contrastées. Les espaces de polyculture ou d'élevage extensif peu rentable de la diagonale du vide et des Alpes du Sud notamment souffrent du vieillissement des actifs (exploitations sans repreneurs) et de la déprise agricole (landes et friches). Dans ces espaces, l'activité agricole n'est plus seulement une activité de production mais une activité permettant d'entretenir et préserver le patrimoine naturel ou paysager. De nombreux agriculteurs tentent de valoriser leur production par le biais de labels de qualité (AOC, IGP, Label Rouge, Agriculture Biologique...) garants du respect d'un savoir-faire local et/ou de l'environnement. L'agriculture se combine d'ailleurs avec d'autres activités, notamment d'hébergement touristique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

une question, un avis ??