vendredi 25 novembre 2011

Zapata


25 novembre 1911 : Zapata publie le 'Plan de Ayala"

Dans l'état de Morelos au Mexique, le révolutionnaire Emilo Zapata propose un projet de réforme agraire qu'il intitule le "Plan de Ayala". Le texte réclame la restitution aux populations indiennes d'un tiers des territoires communaux spoliés par les propriétaires terriens. Ce plan révolutionnaire est le premier au monde à évoquer l'idée d'une réforme agraire et d'une meilleure distribution des terres et des richesses. Les indiens du Mexique en bénéficieront de manière partielle, malgré l'assassinat de Zapata, mais ils seront définitivement écartés du pouvoir par les riches créoles.

Emiliano Zapata Salazar dit El Caudillo del Sur (8 août 1879 - 10 avril 1919) fut l'un des principaux acteurs de la révolution mexicaine de 1910 contre le président Porfirio Díaz, puis de la guerre civile qui suivit le départ en exil de celui-ci en 1911.

Ses compagnons le décrivirent ainsi : La restitution des terres prises par les hacendados à son village natal, San Miguel Anenecuilco, au Morelos, fut le principal objectif de sa rébellion. Il ne cherchait pas de changements pour tout le pays ni idéaux abstraits : liberté, démocratie etc. , sinon que les hacendados restituent les terres dont les villages avaient des titres de propriété expédiés au temps de la Colonie Espagnole. Cependant sur la base du Plan d’Ayala rédigé par son conseiller le maître d'école (Zapata était illettré) et général Otilio E. Montaño on l'identifia comme un précurseur de la réforme agraire au Mexique. Un siècle plus tôt, en 1815, José Gervasio Artigas avait promulgué en Uruguay une des premières, sinon la première réforme agraire dans les anciennes colonies espagnoles des Amériques.

En tant qu'homme il aima les femmes, le jeu de cartes, les coqs de combat, la cuisine française, le cognac et les cigares. Il était aussi grand connaisseur des chevaux.

Zapata ne laissa aucun écrit. Il ne sortit de l'État de Morelos qu'en de rares occasions et on pense qu'il ne vit jamais les océans qui bordent le Mexique. Bien que général, Emiliano Zapata, contrairement à Francisco Villa, ne porta jamais l'uniforme de l'armée fédérale. Il avait pour maxime : « Es mejor morir de pie que vivir toda una vida arrodillado » (« Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux »).

Après sa mort, l'Armée de libération du Sud se divisa en plusieurs factions dont les cinq plus importantes élurent plus tard le successeur de Zapata, leurs chefs se querellant dans d'inextricables intrigues, causant la mort de plusieurs d'entre eux (Felipe Neri, le général Francisco Estrada, Antonio Silva, Antonio Barona..) disparaissant définitivement après que la rébellion d'Obregon eut déposé et fait assassiner Carranza qui fuyait Mexico pour Veracruz. Le successeur de Zapata fut Gildardo Magaña Cerda aidé par l'avocat Antonio Díaz Soto y Gama, qui avait rejoint Zapata en avril 1914 et fut aussi son délégué à la convention d'Aguascalientes. En 1920 bien que sa valeur militaire fut insignifiante le zapatisme représentait par son seul nom un gros enjeu politique et tout aspirant à la présidence chercha à le mettre de son côté. Le chef rebelle Peláez qui alors « régnait » sur les zones pétrolifères de Tampico avait besoin d'alliés dans d'autres régions et fit vainement aux chefs zapatistes des offres formidables en termes d'aides financières, promettant de leur donner tout l'argent dont ils avaient besoin. Zapata, comme ses troupes dont les soldats arboraient des médailles bénites sur leurs chapeaux, était aussi un fervent catholique, il avait pour bannière une image de Notre-Dame de Guadalupe, il protégea les prêtres qui fuyaient l'armée constitutionnaliste de Carranza dans sa progression vers le sud et Veracruz, il donna asile dans le Morelos à Monseigneur Manuel Fulcheri y Pietrasanta. Quand Zapata et l'Armée du Sud entrèrent à Mexico précédés des images de la Vierge de Guadalupe les cloches des églises sonnèrent en leur honneur. Dans les territoires qu'il contrôlait il fit partout respecter les croyants et les Églises. Cependant, le nom de Zapata fut utilisé tout au long du XXe siècle par tous les présidents successifs, il servit et sert encore d'alibi aux politiques et aux factieux pour tromper nombre de paysans qui espéraient à leur tour devenir des propriétaires et aujourd'hui encore il est utilisé pour le meilleur et le pire, quoique les nouvelles générations qui vivent en ville le connaissent pas ou peu, certains ignorant même complètement son existence à presque un siècle de sa disparition.

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