mercredi 9 novembre 2011

La France en villes


I. Mouvements de population, urbanisation et métropolisation
A. Les dynamiques migratoires révèlent une France d'urbains

A l'échelle nationale :
Les dynamiques migratoires de la population française concernent essentiellement des espaces allant de la Bretagne aux Alpes du Nord en passant par les Midis.
A l'échelle régionale :
Ces mouvements migratoires se concentrent préférentiellement sur des espaces urbains ou proches des villes.
A l'échelle locale :
Les espaces urbains sont inégalement touchés par les dynamiques démographiques. Les espaces périurbains attirent plus que les centres.
B. Les mutations de l'espace urbain
- La population en France est aujourd’hui très majoritairement urbaine : 82%. Les espaces organisés par des villes couvrent 41% de la superficie du territoire. L’étalement urbain est aujourd’hui plus rapide que la croissance démographique.
- En effet, l'idéal de la maison avec jardin est partagé par la majorité des Français. Cette recherche d'un cadre de vie plus agréable se traduit par des soldes migratoires importants aux marges ou au-delà des agglomérations, dans des espaces ruraux plus ou moins éloignés. Aujourd'hui, près du tiers des Français vivent dans des espaces périurbains souvent perçus comme ruraux par leurs habitants, mais qui sont devenus urbains par le mode de vie de leurs nouveaux habitants
- Aujourd'hui, les espaces urbains s'étalent bien au-delà des limites des agglomérations. L'INSEE emploie désormais la notion d'aire urbaine pour désigner des espaces urbains et ruraux polarisés par un pôle urbain : Une aire urbaine est l’ensemble constitué par un pôle urbain (agglomération offrant au moins 5 000 emplois) et sa couronne périurbaine dans lesquels travaille au moins 40% de la population active résidente
C. La métropolisation du territoire
- Le terme désigne la concentration croissante des hommes, des richesses et des activités dans de grandes villes, les métropoles, qui exercent des fonctions de commandement sur l'espace environnant. A partir de 200 000 habitants, la plupart des villes cherchent à accéder au statut de métropole
- En France, seule Paris peut prétendre au titre de métropole de rang international, bien loin devant quelques métropoles régionales comme Lyon ou Marseille, qui restent en retard par rapport à leurs voisines européennes. Les villes petites et moyennes subissent la concurrence de ces métropoles qui attirent plus facilement qu'elles les entreprises et les investissements.
- On note donc une concurrence accrue entre des villes entre elles. Elles améliorent leur desserte (Gare TGV comme Lille-Europe, tramway comme Bordeaux), ont des chantiers urbains ambitieux (Lyon Confluence, projet de renouvellement urbain de l’hyper-centre) et organisent de grandes manifestations (Marseille 2013, capitale européenne de la culture cette année-là) pour se rendre attractives. Elles mettent également en place des coopérations avec d’autres villes plus petites (Rouen, Le Havre Caen) ou étrangères (Mulhouse- Bâle)
II. Aménager la ville pour réduire les fractures socio-spatiales
A. La métropolisation est créatrice d’inégalités
- La concentration des hommes et des activités n'est pas seulement source d'inégalités entre les villes, mais aussi à l'intérieur des espaces urbains. En fonction du type de bâti, de l'accessibilité, de l'image et/ou des activités déjà établies, les différents quartiers ne bénéficient pas de la même façon des investissements des entreprises et des flux migratoires. Les entreprises de haute technologie recherchent à la fois une bonne accessibilité, une proximité avec les laboratoires de recherche universitaires ou privés, et un cadre de vie agréable susceptible d'attirer et retenir les cadres supérieurs qu'elles emploient. Elles s'installent dans des espaces périphériques comme le plateau de Saclay en banlieue parisienne, le technopôle de Sophia Antipolis ou Inovallée à Grenoble.
- Si l’opposition héritée de l’ère industrielle entre quartiers bourgeois et quartiers ouvriers structure l’espace social depuis la fin du XIX° siècle, les dynamiques récentes opposent les centres et les périphéries.
Les classes sociales supérieures investissent massivement les centres villes, faisant augmenter les prix du foncier et excluant de fait les classes sociales modestes de ces espaces urbains centraux : c'est la « gentrification ». Les classes moyennes et modestes ont reléguées dans des espaces moins attractifs, souvent en banlieue ou dans les espaces périurbains. On parle alors de ségrégation socio-spatiale.
B. L’aménagement urbain tend à corriger ces inégalités
- Les politiques de la ville tentent de résorber les inégalités socio-spatiales notamment en se concentrant sur les quartiers en difficulté : Rénovation urbaine avec la destruction d’immeubles vétustes (La loi SRU de 2000 obligeant les communes à avoir 20% de logements sociaux pour favoriser la mixité sociale reste difficile à mettre en œuvre), zones franches favorisant l’installation d’entreprises et efforts concernant la mobilité des personnes en favorisant l’accès à la ville pour tous (Réseaux de transports en commun avec des voies réservées pour les bus, tramway, tarification adaptée, pistes cyclables)
D’autre part, ces politiques s'étendent de plus en plus souvent bien au-delà des limites de la ville ou de l'agglomération. Les SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) sont décidés à l'échelle d'une ou plusieurs aires urbaines  et envisagent de façon globale la ville et les espaces qui en dépendent. La mise en place de l’intercommunalité est souvent source de tensions entre les communes dont les intérêts peuvent être divergents (Ex limites du grand Paris)
- Les logiques durables sont aujourd’hui au cœur des débats. Les Agendas 21 (Document qui fixe un projet de territoire pour 10 ou 15 ans, basé sur une gestion économe, équitable et intégrée au territoire, il doit répondre à des enjeux pour le futur) se multiplient dans le but d'assurer le développement durable de la ville, qui prend en compte aussi  bien les aspects sociaux (Diversité des populations), économiques (Création de richesse, commerces de proximité, services) et environnementaux (Densification des centres, transports propres, développement des éco-quartiers…).
III. Face à l’attractivité urbaine et aux nouvelles formes de développement, des espaces ruraux en mutation
A. Des espaces ruraux hétérogènes
Aujourd'hui, différents types d'espaces ruraux coexistent en France :
-Des espaces ruraux à proximité des centres urbains, fortement marqués par une périurbanisation croissante et qui s'étend sans cesse à de nouveaux espaces, où subsiste cependant des activités agricoles souvent non négligeables (ex : Bassin Parisien, Alsace, région lyonnaise...).
-Des espaces ruraux plus traditionnels, qui peuvent être marqués par une agriculture dynamique (Champagne, Ouest de la France) ou au contraire vieillis et en crise (Massif Central)
-Des espaces ruraux développant des activités économiques complémentaires, comme le tourisme (massif alpin).
B. Les campagnes périurbaines, des espaces multifonctionnels
Dans ces espaces, l'agriculture n'est plus, et de loin, l'activité dominante. Ex : dans la région Île de France, l'agriculture représente à peine 1% du PIB régional. Elle est à la fois stimulée par la présence de grands marchés de consommation et d'infrastructures permettant les exportations, et concurrencée par d'autres utilisations du sol, notamment le logement et la construction d'espaces à vocation tertiaire ou industrielle. La coexistence entre des néo-ruraux au mode de vie urbain et les agriculteurs pose parfois des problèmes, car ces deux populations n'ont pas la même vision de l'espace rural. Pour les premiers, c'est un patrimoine et un cadre de vie à préserver. Pour les seconds, c'est un espace productif à exploiter. De façon générale, la tendance est à la prédominance de la première vision aux dépens de la seconde. Cela se traduit par une sensibilité accrue aux enjeux environnementaux et à une patrimonialisation des paysages, qui se voit à travers la création de parcs naturels régionaux.
C. Des espaces ruraux à dynamiser
- La plupart des espaces ruraux, et en particulier les espaces éloignés des métropoles, peu dynamiques ou en crises, cherchent des moyens pour se développer en complément de leurs activités agricoles.
- Cela peut passer par le développement d'un tourisme rural « vert » (Sud-Ouest, Sud-Est) mais l’impact reste limité. Il passe aussi par la promotion des filières de production locales, qu'il s'agisse de transformations de produits agricoles ou de produits artisanaux ou industriels traditionnels.
- Depuis 1995, les espaces ruraux qui associent faible densité et difficultés économiques peuvent être classés en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) qui permet aux entreprises qui s’installent des avantages fiscaux.
Depuis 2005, les pôles d'excellence rurale sont des projets favorisant le développement des territoires ruraux qui reçoivent à ce titre un financement partiel de la part de l'État. Le label Pôle d'excellence rurale est attribué à un projet de développement économique situé sur un territoire rural et fondé sur un partenariat entre des collectivités locales et des entreprises privées.

- Dans tous les cas, cela implique que l'espace rural obtienne une visibilité, donc qu'il développe une identité propre, parfois créée de toutes pièces. C'est ce qui explique le succès de la démarche des « pays » (Le pays est une catégorie administrative française d'aménagement à caractère géographique désignant un territoire présentant une «cohésion géographique, économique, culturelle ou sociale, à l'échelle d'un bassin de vie ou d'emploi» afin d'exprimer «la communauté d'intérêts économiques, culturels et sociaux de ses membres» et de permettre l'étude et la réalisation de projets de développement. Ce statut a été créé en 1995.)

1 commentaire:

  1. Brigitte bardot !!24 novembre 2011 à 21:56

    Je trouve que la France a une bonne répartition de territoire, de population, d'urbanisation... et puis c'est 21 régions sont assez dynamique!

    Oups désolé j'ai oublié le Limousin... d'un côté il n'y a pas grand chose à dire dessus (d'après mon prof d'histoire)!

    Merci à mon prof d'histoire! Hey c'est pas tout les jours qu'on le dit, faut profiter de c'est moment de gloire hein ;)

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