mardi 15 novembre 2011

15 novembre 1908 : Le Congo devient une colonie belge


Propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II, depuis 1885, l'état indépendant du Congo devient la colonie du Congo Belge. Léopold II choisit de remettre ce territoire à son pays car il s'est fortement discrédité auprès de ses sujets avec la révélation des atrocités commises sous son autorité par les compagnies coloniales. Entre 1875 et 1879, l'explorateur anglais Sir Henry Morton Stanley avait pris possession au nom de la Belgique de la rive gauche du fleuve Congo. C'est en hommage au roi des Belges qu'il fonde Léopoldville près du village de pêcheurs de Kinshasa. Après 75 ans de domination Belge, le Congo accèdera officiellement à l'indépendance en 1960 et prendra le nom de Zaïre en 1971.

En 1890, le roi Léopold II avait donné en gage du prêt consenti par le parlement belge la promesse de la dévolution du Congo à la Belgique dans un délai de dix ans. En 1895, quand le roi eut à nouveau besoin de fonds pour payer les officiers belges à qui le gouvernement avait donné l'autorisation de s'engager au service de l'État indépendant du Congo pour y chercher l'aventure, le parlement débattit de l’annexion immédiate de la future colonie. Mais l'opinion publique belge n'était pas prête. Néanmoins, le roi eut son argent. Au début du 20e siècle, le Royaume-Uni, qui convoitait le Congo, lança une campagne mondiale sous le couvert d'une association internationale, la Congo Reform Association dont le but était de créer un mouvement dans l'opinion publique internationale poussant au partage du Congo par les autres puissances coloniales, dont la Grande Bretagne, pour le motif que l'esclavage y règnerait. Et cela en voulant ignorer les campagnes militaires victorieuses menées par les Belges contre les esclavagistes arabes en application des accords de Berlin.
Aussi, en 1908, le parlement belge se résolut-il à abandonner la stratégie qui avait consisté à agir indirectement à travers le roi Léopold II et vota l'annexion un an avant la mort du roi. Dès lors, c'est officiellement au nom de la Belgique, état souverain, que les troupes stationnées au Congo belge purent garantir l'intégrité de la conquête. Cette annexion reconnue par les grandes puissances, l’administration de l'ex-État Indépendant se transforma en administration belge qui fit tout pour effacer l’image de Léopold II comme celle d'un tyran qui laissait exploiter les populations par ses hommes (pas seulement des Belges, on compte plus de dix nationalités parmi les « coloniaux » de l'époque). Ce qui caractérise le plus la mise en valeur du Congo, à cette époque, c'est la sous-traitance de l'exploitation du caoutchouc naturel. L’article 3 de la Charte Coloniale du 18 octobre 1908, votée par le parlement belge, prescrivait que : « Nul ne peut être contraint de travailler pour le compte et au profit de sociétés ou de particuliers ». Pour effacer l’image du caoutchouc et des mains coupées complaisamment répandue par la Grande Bretagne qui ne se consolait pas d'avoir manqué l'occasion de coloniser le Congo, on développa la culture du coton et du palmier à huile et la cueillette du caoutchouc sauvage fut remplacée par la culture de plantations d’hévéas. La Congo Reform Association, l'association britannique qui était à l’origine de la campagne orchestrée contre l’État indépendant du Congo, décida de se dissoudre en 1913, tandis que le Congo allait développer son économie et ses exportations, allant jusqu'à livrer 23 000 tonnes de coton en 1932 et 127 000 en 1939. Parallèlement, les exploitations de minerais tels que l'or, l'étain, le cuivre et, surtout, l'uranium allaient contribuer à faire du Congo une puissance économique, ce qui allait contribuer au salut de la Belgique pendant les deux guerres mondiales.

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