Du territoire aménagé au territoire ménagé

A. Les sociétés et les milieux sont vulnérables au risque

L’action des sociétés humaines modifie en permanence les milieux, qu’on peut de moins en moins qualifier de “naturels” (Forêt de Fontainebleau, en grande partie plantée aux XVIIIe-XIXe s). - Les aménagements visent d’abord à couvrir les besoins des sociétés : Production de ressources, mise en relation des espaces, habitat, détente.... Les besoins des sociétés évoluant au cours du temps, un même espace peut être aménagé de façon très différente au cours de son histoire (Ex: la Champagne crayeuse: élevage extensif jusqu’en 1914, reboisée après la 1e GM, défrichée et ouverte à la céréaliculture intensive après 1945).

- Les aménagements visent également à préserver les populations des risques naturels Crues et inondations, séismes, avalanches et glissements de terrain, éruptions volcaniques et cyclones (COM-DROM)...

La transformation des modes de vie et des usages de l’espace rend les sociétés plus vulnérables à certains aléas, notamment climatiques. On peut également s’interroger sur les impacts de l’étalement urbain qui, en réduisant les surfaces agricoles (Environ la surface d’un département tous les 10 ans) et en restreignant les zones humides aggrave l’exposition des espaces urbains aux inondations. De même, la fréquentation plus intense de la haute montagne en période hivernale (Voir étude de cas) pose le problème de l’exposition des usagers au risque d’avalanches et de leur protection contre ce risque.

B. Il est nécessaire de ménager le territoire

La politique de développement durable implique de ménager le territoire.

Pour cela, des mesures déjà anciennes de protection des certains espaces remarquables ou fragiles ont été prises. Elles ont d’abord concerné les forêts avant de s’étendre aux espaces montagnards (Qui accueillent l’essentiel des PN métropolitains), aux littoraux (Conservatoire du Littoral, 1975) et aux zones humides. Toutefois, la protection de ces milieux est plus ou moins complète. Les parcs naturels sont théoriquement pas ou peu anthropisés (Vanoise) et les activités y sont très réglementées. Les autres types d’espaces protégés doivent faire coexister la protection de l’environnement avec des usages parfois en concurrence (Usage agricole, chasse, loisirs, urbanisation...). Ménager le territoire implique également de limiter l’impact des activités humaines (Pollution des eaux, de l’air, émissions de gaz à effet de serre...). Enfin, la prévention des risques implique de protéger les sociétés contre les risques naturels et technologiques, au travers notamment des PPR (1/3 des communes sont concernées par un aléa naturel) et d’anticiper les effets du changement climatique.