mardi 27 septembre 2011

27 septembre 1938 : La Société des Nations déclare le Japon coupable d'agression en Chine.


La Seconde Guerre sino-japonaise fut une invasion massive de la partie orientale de la Chine par l'Armée impériale japonaise. Six ans après l'invasion de la Mandchourie, l'Empire du Japon poursuivait sa politique expansionniste en Chine. Optimistes sur leurs chances de terminer rapidement le conflit, les Japonais allèrent jusqu'à envisager, dans les premières semaines, de gagner la guerre en trois mois : malgré les victoires initiales du Japon, la guerre dura huit ans, l'Empire se trouvant contraint de gérer un territoire très vaste et non stabilisé. L'attaque japonaise provoqua une trêve dans la guerre civile qui opposait depuis dix ans le Kuomintang et le Parti communiste chinois, ces deux mouvements réalisant une alliance contre l'envahisseur. Le conflit sino-japonais, particulièrement meurtrier, eut de lourdes conséquences sur l'histoire de la Chine et sur les équilibres géopolitiques de la région dans les décennies suivantes. À compter de 1939, le conflit commença à s'étendre en dehors de la Chine, avec l'affrontement soviéto-japonais en Mongolie. À partir de 1941 et de l'entrée de la République de Chine au sein des Alliés, la guerre en Chine s'intégra officiellement au théâtre asiatique de la Seconde Guerre mondiale. La guerre sino-japonaise prit fin avec la reddition du Japon en 1945, et fut suivie d'une reprise de la guerre civile chinoise.

La plupart des historiens placent le début de cette guerre à l’incident du pont Marco Polo ou bataille du pont Lugou, le 7 juillet 1937. Cependant, d'autres historiens la font commencer à l’incident de Mukden du 18 septembre 1931 quand la Kantôgun envahit le nord de la Chine et y créa l'Etat fantoche du Mandchoukouo en février 1932, donnant le coup d'envoi à l'expansionnisme du Japon. De nouveaux heurts entre troupes chinoises et japonaises eurent lieu en 1932 à Shanghai, entraînant la démilitarisation de la région. En janvier 1933, les troupes du Japon et du Mandchoukouo affrontèrent l'armée chinoise à l'est de la Grande Muraille. En avril 1933, des troupes du Japon, du Mandchoukouo et une armée de mercenaires chinois envahirent la province du Chahar en Mongolie-intérieure. En 1935, le gouvernement du Hebei déclara son autonomie et entama une politique de coopération avec le Japon, en violation des traités existants, et entraînant une annexion de fait de la région. En 1936, les Japonais tentèrent de poursuivre leur avance en Mongolie-intérieure en s'appuyant sur les autonomistes mongols du prince Demchugdongrub, mais les troupes des mongols et des collaborateurs chinois furent battues par l'armée chinoise en octobre-novembre 1936. Les intentions belliqueuses du Japon ne faisaient aucun doute : Tchang Kaï-chek ne souhaitait cependant pas encore engager de confrontation directe et massive avec les Japonais, jugeant que ses troupes n'étaient pas prêtes, et privilégiait la lutte contre les communistes chinois. Zhang Xueliang finit par séquestrer Tchang Kaï-chek pour l'obliger à réaliser une alliance avec les communistes : ce fut l'accord de Xi'an, qui fut conclu à la fin décembre 1936 et scella la naissance de deuxième front uni, amenant l'intégration des forces armées communistes aux troupes régulières chinoises.

Le conflit dura 97 mois et 3 jours (de 1937 à 1945). Le Kuomintang se battit dans 22 combats majeurs (au moins cent mille hommes de part et d’autre), et plus de quarante mille moins importants, tandis que le Parti communiste privilégiait, à quelques exceptions près, les opérations de guérilla. Les Japonais comptabilisèrent un million et cent mille victimes y compris les blessés graves et les disparus. Les Chinois eurent beaucoup plus de pertes, avec 3 229 000 soldats et au moins 9 000 000 de civils sans compter les destructions. Sur les centaines de milliers de soldats chinois faits prisonniers par l’armée shōwa au cours de la guerre, seulement 68 furent relâchés vivants en 1945. Quant aux civils, les travaux publiés en 2002 par un comité conjoints d'historiens réunissant Mitsuyoshi Himeta, Zhifen Ju, Toru Kubo et Mark Peattie démontrent que plus de 10 millions d’entre eux furent enrôlés de force par la Kōa-in (Agence impériale de développement de l'Asie orientale) pour des travaux dans les mines et les usines du Mandchoukouo.

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