1882 : Naissance de Georges Braque
Le peintre français Georges Braque naît à Argenteuil dans le Val-d'Oise, le 13 mai 1882. D'abord influencé dans son art par l'impressionnisme, il passa ensuite au fauvisme, avant de faire une rencontre déterminante avec Picasso. Devenus amis, ils deviendront tous les deux les initiateurs d'un nouveau courant artistique, le cubisme. Il s'attela également à la sculpture et à la création de vitraux. Il meurt à Paris le 3 août 1963.
Le cubisme est un
mouvement artistique qui s'est développé principalement de 1907 à 1914 à l'initiative des
peintres Pablo Picasso, Georges
Braque, Jean Metzinger, Albert
Gleizes, Robert Delaunay, Henri Le Fauconnier et Fernand
Léger. La période la
plus innovante du cubisme fut avant 1914. Après la Première Guerre mondiale, avec le soutien
apporté par Léonce Rosenberg, le cubisme redevient une
question centrale pour les artistes, et continue en tant que tel jusqu'au
milieu des années 1920 lorsque son statut d'avant-garde est rendu douteux par
l'avènement de l'abstraction géométrique et du surréalisme.
Picasso, Braque, Gris, Léger, Gleizes et Metzinger, tout en développant
d'autres styles, retournent périodiquement au cubisme, même bien après 1925.
Le terme cubisme provient d'une réflexion d'Henri
Matisse, relayée par le critique d'art Louis
Vauxcelles, qui, pour décrire un tableau de Braque, parla de « petits cubes
». Auparavant, dans un contexte similaire, le critique Louis Chassevent, dans
son article de 1906 sur "Les Artistes indépendants", définit alors Jean
Metzinger comme "un mosaïste comme Signac, mais il est plus précis
dans sa découpe des cubes de couleurs, qui semblent avoir été fabriqués par une
machine". L'usage général
du terme « cubisme » date de 1911, principalement en référence à Metzinger,
Gleizes, Delaunay et Léger.
En 1911, le poète et critique Guillaume Apollinaire a accepté le terme au
nom d'un groupe d'artistes invités à exposer aux Indépendants de Bruxelles. Du
"Cubisme" dans un effort de
dissiper la confusion qui fait rage autour du mot, et comme un moyen de défense
majeur du cubisme (qui avait causé un scandale public à la suite du Salon des
Indépendants de 1911 et le Salon d'Automne de 1912). Clarifiant leurs objectifs
en tant qu'artistes, ce travail a été le premier traité théorique sur le
cubisme et il reste encore la plus claire et plus intelligible. Le résultat,
non seulement une collaboration entre ses deux auteurs, reflète des discussions
du cercle d'artistes qui se sont réunis à Puteaux et Courbevoie.
Il reflète les attitudes des « artistes de Passy », qui comprenait Picabia et
les frères Duchamp, à qui certaines de ses passages ont été lus avant
publication. Le concept
développé dans Du cubisme d'observer un sujet à partir de différents
points dans l'espace en même temps, c'est-à-dire, l'acte de se déplacer autour
d'un objet pour le saisir à partir de plusieurs angles successifs fusionnés en
une seule image (des points de vue multiples ou la perspective mobile), est
maintenant un phénomène généralement reconnu pour décrire le cubisme. Le manifeste Du
cubisme par Metzinger et Gleizes a été suivi en 1913 par Les Peintres
cubistes, une collection de réflexions et de commentaires de Guillaume
Apollinaire. Apollinaire
avait été étroitement associé à Picasso depuis 1905, et à Braque depuis 1907,
mais a donné autant d'attention à des artistes tels que Metzinger, Gleizes,
Delaunay, Picabia et Duchamp.
Le cubisme prend sa source dans une lettre de Cézanne
à Émile Bernard, du 15 avril 1904, de laquelle sera
tirée une phrase souvent répétée pour justifier les théories cubistes : «
Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en
perspective, soit que chaque côté d'un objet, d'un plan, se dirige vers un
point central. » Cependant la suite de cette phrase est souvent occultée : «
Les lignes parallèles à l'horizon donnent l'étendue, soit une section de la
nature ou, si vous aimez mieux, du spectacle que le Pater Omnipotens Aeterne
Deus étale devant nos yeux. Les lignes perpendiculaires à cet horizon
donnent la profondeur. Or, la nature, pour nous hommes, est plus en profondeur
qu'en surface, d'où la nécessité d'introduire dans nos vibrations de lumière,
représentées par les rouges et les jaunes, une somme suffisante de bleutés,
pour faire sentir l'air ». Le Cubisme est
sans doute le mouvement le plus décisif de l’histoire de l’art contemporain.
Héritant des recherches de Cézanne sur la création d’un espace pictural qui ne
soit plus une simple imitation du réel, et des arts primitifs qui remettent en
cause la tradition occidentale, le Cubisme bouleverse la notion de
représentation dans l’art. Comme le dit John Golding, historien de l’art et
spécialiste de ce mouvement, « le cubisme est un langage pictural absolument
original, une façon d’aborder le monde totalement neuve, et une théorie
esthétique conceptualisée. On comprend qu’il ait pu imprimer une nouvelle
direction à toute la peinture moderne ».Le cubisme veut aussi se justifier et
se rattacher à Cézanne par la recherche d'une solidité et d'une densité en
réaction aux recherches des effets lumineux et atmosphériques des
Impressionnistes qui, du moins dans un certain nombre de paysages, tendent à
noyer et éthérer les volumes dans des papillotements de couleurs. Mais là
encore, c'est sans doute aller au-delà de ce que prônait Cézanne. C'est donc
vraisemblablement sur un malentendu qu'à partir de 1907 et les Demoiselles d'Avignon ou Bordel d'Avignon
(considérées généralement comme le premier tableau cubiste) Picasso
et Braque
appliqueront leurs théories, non seulement aux paysages mais aussi aux natures
mortes et à la figure humaine. À partir de 1910, avec ce que l'on nommera le «
cubisme analytique », ces deux peintres vont affirmer une rupture avec la
vision classique déjà entamée depuis quatre ans. Ils abandonnent l'unicité de
point de vue du motif pour en introduire de multiples sous des angles divers,
juxtaposés ou enchevêtrés dans une même œuvre.
Ils s'affranchissent de la perspective pour donner une importance prépondérante
aux plans dans l'éclatement des volumes.
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