22 février 1942
Le Service d'ordre légionnaire a été fondé par Joseph Darnan le 22 février 1942. Il s'agissait d'une organisation militaire du régime de Vichy. Cette armée ouvertement collaborationniste, entièrement dévouée au régime nazi, faisait jurer à ses membres de « lutter contre la démocratie et la lèpre juive ». Au début rallié au régime de Vichy, le Service d'ordre légionnaire a ensuite pris son indépendance par rapport aux autres régimes collaborationnistes, dont les positions étaient moins extrêmes.
Après le vote des
pleins pouvoirs constituants au maréchal
Pétain le 10 juillet 1940,
Joseph
Darnand (ancien combattant de 1914-1918 et de 1939-1940, mais aussi
membre de La
Cagoule), s’était rallié à la Révolution nationale et avait pris la tête de
la nouvelle « Légion française des combattants »
(LFC), dans les Alpes-Maritimes.
C'est alors qu'il y créa le Service d'ordre
légionnaire, organisation de choc ouverte aux
membres de la Légion française des combattants. Par la suite, cet organisme fut
étendu, le 12 décembre
1941, à toute la
zone Sud et à l'Afrique du Nord, où il rassembla les partisans les
plus déterminés de la Révolution nationale. L'initiative de cette nouvelle
organisation revint à Pierre Gallet, Marcel
Gombert et Jean Bassompierre, tandis que son programme fut
codifié par le même Bassompierre,
Noël de Tissot
et le docteur Durandy, en particulier les « vingt et un
points du Sol » (repris ensuite par la Milice). Ce SOL prônait
le culte du chef, le rejet de la démocratie,
le racisme,
mais aussi la collaboration avec l'occupant
bien illustrés par le serment officiel : « [...] je jure
de lutter contre la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste» Plusieurs chefs et militants des SOL se livrèrent alors
à des actions brutales contre les adversaires réels ou supposés du régime, qui
ne pouvaient se défendre, et déclenchèrent une vague de délation qui
n’épargnait pas même les autorités civiles ou religieuses de l’État français.
Le commandement national du SOL ayant été
attribué, en janvier 1942, à Darnand, celui-ci s’était installé à Vichy.
Mais il y affichait les positions ouvertement collaborationnistes, adoptées
sous l’influence de Pétain dont il prenait à la lettre les déclarations et ne
cessa jamais de recevoir le soutien. Ainsi était-il passé avec éclat du
patriotisme à la trahison, choquant les autres dirigeants de la Légion et des
Chantiers de Jeunesse, qui voulaient bien eux aussi « collaborer », mais avec
plus de tact, et entre gens convenables. Aussi l’autonomie du SOL fut-elle
décidée, autant pour écarter de la Légion ses membres les plus compromettants,
que pour permettre à Darnand et à ses hommes d’agir, à leur façon. Lors du débarquement
du 8 novembre
1942 en Afrique
du Nord, Darnand avait donné l’ordre aux unités SOL de résister aux alliés.
Le maréchal avait salué dans un discours du 5 janvier 1943 le « patriotisme »
des SOL qui avaient, aux côtés de l’Armée d'Afrique, combattu contre les Américains.
Cependant, il ne furent que quelques dizaines de SOL sur plusieurs milliers à
s'être battus à Oran
et au Maroc,
tandis qu’à Alger
les SOL s’étaient tous laissés capturer sans résistance, lors du « putsch du 8 novembre
1942 », par lequel
quatre cents résistants mal armés avaient, à eux seuls, neutralisé pendant
quinze heures le XIXe corps d’armée vichyste, et permis ainsi le
succès immédiat du débarquement allié à Alger. En conséquence, Pétain avait
annoncé, le 5 janvier 1943, l’autonomie du SOL et sa transformation en « Milice française ». C'est ainsi que Pierre
Laval, en accord avec le maréchal Pétain, décida de créer, par la loi du 30
janvier 1943, la
Milice française, qui absorba l'ancien Service d'ordre légionnaire. Il en
devint le chef, avec Joseph Darnand pour adjoint.
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