L’Europe désigne une portion de
continent et une construction économique et politique, l’Union Européenne. Ce
continent n’a pas de limites évidentes (Les limites conventionnellement admises
sont fixées par les Russes au XVIII° siècle) et l’UE est elle-même une
organisation à géométrie variable mais qui a comme constante une politique qui
vise à réduire les inégalités entre les territoires
I. Un continent entre unité et diversité : Sur quels éléments se fonde
la définition de l’Europe ?
A. Un héritage culturel commun
- Vue de l’extérieur, l’Europe
montre bien des spécificités indéniables : Une histoire commune, une
urbanisation ancienne et un semis urbain dense (75 à 85% à l’Ouest et 65% à
l’Est pour les taux d’urbanisation), une originalité culturelle (Quotas pour le
cinéma), un rayonnement mondial de festivals reposant sur le folklore ou une
culture régionale. On peut ajouter un désir récent de vivre ensemble, un idéal
démocratique
- Toutefois, cette identité doit
être sérieusement nuancée : Les langues (102 langues et 3 alphabets), la
délimitation floue de la civilisation européenne (EU ou Amérique latine peuvent
aussi s’en revendiquer) peuvent faire penser à une européanité (Ensemble des
caractères qui forgent une civilisation européenne originale par rapport a
reste du monde) à géométrie variable dans le temps et dans l’espace (Périodes
de replis nationaux)
B. Un espace politiquement morcelé
L’Europe s’est construite au XIX°
siècle autour de l’Etat-nation (Notion employée quand l’Etat correspond à une
nation et que celle-ci est à l’origine de sa formation) et chacun y est attaché
: Difficultés de construire une UE politique aujourd’hui et par le passé de
nombreux échecs (URSS, Yougoslavie, Tchécoslovaquie ou même Belgique).
Etats centralisés, fédéraux ou
très décentralisés témoignent d’approches différenciées de l’articulation entre
acteurs nationaux et régionaux.
C. Une grande diversité économique
Berceau du capitalisme, l’UE joue
un rôle central, composée de 27 membres, et est capable de concurrencer les EU
dans le domaine économique. L’Europe centrale et orientale composée d’anciens
pays communistes se démocratise. Son économie se libéralise mais elle reste
éloignée du centre dynamique de l’Ouest.
II. L’Union Européenne : Entre frontières (Limite de l’exercice de la
souveraineté d’un Etat) et limites (Ce qui permet de circonscrire un espace
donné : Région, construction politique…). Se dirige-t-on vers une Union à la
carte ?
A. L’Union Européenne : Frontières et limites
- Une extension continue du
territoire de l’UE : « L’Europe » désigne un projet géopolitique qui se
construit depuis les années 1950. L’usage courant tend à confondre les termes
Europe et Union Européenne alors que l’UE ne comporte que 27 Etats (Soit
55% de l’ensemble des Etats du «
continent »), 500 millions d’habitants sur 4 millions de km². L’UE rassemble
les Etats à la manière d’un puzzle où il manque encore des pièces (Norvège,
Suisse) et où d’autres sont très éloignées comme par exemple la Martinique,
Région Ultra Périphérique.
- Des candidats, des voisins et
des partenaires : L’Union exerce une forte attraction sur son voisinage. Il
existe 22 candidats à l’adhésion dont 4 officiellement : La Croatie a reçu
l’accord en décembre 2011, l’Islande, la Macédoine et la Turquie. En 2020, l’UE
devrait se stabiliser autour de 34 à 36 membres. De plus, l’UE porte une
attention à ses marges en conduisant depuis 2004 une Politique Européenne de
Voisinage (PEV) pour promouvoir les valeurs démocratiques et l’ouverture des
marchés et assurer la sécurité de ses marges. Ceci concerne les Etats d’Europe
centrale, le Maghreb ou le Moyen Orient. Enfin, la Russie a un statut
particulier de partenaire. Non candidate à l’adhésion, il existe une forte
interdépendance avec cet Etat dans le domaine de l’énergie.
B. Une union d’Etats à géométrie variable
- Des conceptions différentes de
l’UE : La divergence fondamentale porte aujourd’hui sur les formes de
l’intégration. Certains, de plus en plus nombreux cherchent à limiter les
ambitions du projet à une simple zone de libre-échange (Danemark, RU, nouveaux
Etats membres). Ils refusent l’intégration politique et l’homogénéisation des
politiques sociales. Ce sont les souverainistes
D’autres sont partisans d’une
solidarité globale des Etats mais ils divergent sur l’intégration politique :
Une fédération européenne pour l’Allemagne (On parle de supranationalité) ou
Europe des nations pour la France.
- Un avenir à géométrie variable
? Si l’UE vise à l’harmonisation de la législation intérieure, certains Etats
utilisent la clause d’exception, dérogation pour éviter le blocage général car
les institutions de l’Union sont complexes et requièrent l’unanimité. Ainsi, la
zone Euro compte 17 membres en 2011 et les accords Schengen n’ont été adoptés
que partiellement (Sans l’Irlande et le RU). Les Etats qui appartiennent à ses
deux instances constituent le noyau dur de l’UE. La crise que connaît
actuellement la zone Euro est susceptible de faire évoluer le fonctionnement de
l’UE et renforcer cette union à géométrie variable. Après la réunion du 9 12
2011, 26 des 27 Etats devraient signer dans les 3 mois un nouveau traité
renforçant la discipline budgétaire et comportant des réglementations sur les
services financiers. Le RU a refusé au nom des intérêts de la City.
III. Disparités et inégalités socio-spatiales : Comment l’UE agit-elle
pour le développement harmonieux de ses territoires ?
Les disparités spatiales entre
les pays de l’UE sont importantes. Même si l’aménagement des territoires est du
ressort des Etats, l’Union a une action spécifique de par ses politiques
régionales qui tendent à réduire les disparités.
A. De fortes disparités à toutes les échelles
- Un gradient Est-Ouest : Europe
du Sud et de l’Est presque toujours au-dessous de la moyenne des revenus,
tandis que le Nord est presque toujours en dessus. Les écarts économiques sont
majeurs. La région la plus pauvre se trouve en Bulgarie (26% de la moyenne
européenne) et la plus riche est celle de Londres (334%)
- Des disparités à l’échelle
nationale : Les disparités sont également marquées comme par exemple entre
l’Italie du Nord et du Sud
- Des disparités centres –
périphéries : Les régions capitales présentent souvent des scores supérieurs.
Par exemple, l’Ile de France produit plus de richesse que la Grèce ou
l’Autriche. L’écart centre-périphérie se manifeste avec beaucoup d’ampleur
comme en Grèce où Athènes domine le reste du pays. La métropolisation tend à
introduire de la disparité entre les espaces.
B. Des politiques de rééquilibrage spatial
- L’évolution des politiques
régionales : L’adhésion du RU et de l’Irlande en 1973, touchées par la crise,
marque le démarrage des politiques régionales avec la création du FEDER (Fonds
Européen de Dév Régional) [Le FSE, Fonds Social Euroépen existe depuis 1957 ;
aide pour l’emploi]. Avec l’entrée de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal,
l’Union lance des programmes d’aide aux régions en retard de développement. Le
traité de Maastricht créé le fonds de cohésion. Les élargissements de 2004 et
2007 imposent de nouveaux moyens financiers. De plus aujourd’hui les logiques
de dév durable sont mises en avant, notamment dans le cadre de la PAC (Politique
Agricole Commune)
- Les objectifs de ces politiques
: 3 objectifs sont fixés pour la période 2007/2013 : La convergence est
destinée à moderniser les économies entrantes pour les régions dont le PIB est
inférieur à la moyenne européenne. / La compétitivité régionale et l’emploi
cherche à renforcer la compétitivité les plus éprouvées par la concurrence des
pays émergents / La coopération territoriale européenne s’adresse aux régions
transfrontalières pour promouvoir les politiques de coopération transnationales.
Conclusion : Ces politiques mobilisent 36% du budget communautaire.
Les inégalités ne reculent que lentement à cause du phénomène de polarisation,
lié à la mondialisation, qui privilégie les espaces centraux métropolitains.
Par contre les eurorégions sont un succès comme par exemple « Saar-Lor-Lux »
qui regroupe le Luxembourg, la Wallonie belge, la Lorraine (+ Moselle et
Meurthe et Moselle) et 2 länder allemands qui ont des programmes économiques,
mais aussi sur la recherche ou la culture.
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