A. Quels sont les effets de la mondialisation sur le système productif français?
Les espaces productifs français sont aujourd'hui pleinement intégrés au processus de mondialisation (phénomène d'extension du capitalisme à l'échelle mondiale, mettant en concurrence les territoires). L'impact de cette intégration est fort au niveau industriel. Les industries de main d'œuvre ou à faible contenu technologique, comme le textile (doc 1 p. 163) sont fréquemment délocalisées vers les pays émergents au faible coût de main d'œuvre (« pays ateliers » d'Asie ou du bassin méditerranéen) ou sont touchées par des mesures de gains de productivité (robotisation).
Les logiques industrielles se définissent désormais à l'échelle européenne, voire mondiale. Les firmes transnationales (FTN) comme EADS, Michelin, les constructeurs automobiles... organisent leur production dans plusieurs pays, aussi bien pour satisfaire les besoins d'un marché en croissance que pour profiter des avantages en terme de coût de main d'œuvre, de savoir-faire ou de législation sociale ou fiscale. Même les PME-PMI sont concernées dans la mesure où elles cherchent à exporter leur production à l'échelle européenne ou mondiale.
Les conséquences de ces logiques mondiales sont importantes sur le secteur industriel français. Tout d'abord, ont constaté une réduction forte de l'emploi industriel depuis 1970, touchant particulièrement les industries lourdes (sidérurgie, mines), les industries de main d'œuvre (textile) et les biens d'équipement (électroménager, etc). Cette évolution est la conséquence des délocalisations, mais aussi (principalement) des gains de productivité et de l'externalisation (Transfert d’une fonction de l’entreprise vers un partenaire externe) qui rend floue la distinction entre secteur tertiaire et secondaire.
Les régions les plus touchées par ce déclin de l'emploi industriel sont les grandes régions industrielles traditionnelles de l'Est de la France (Ile de France, Lorraine, NPDC, Picardie, Rhône Alpes, Haute Normandie) et les régions de déconcentration industrielle des années 60-70 (Centre, Basse Normandie...). Le déclin est plus modéré, voire inexistant, dans les régions du Sud et en Bretagne.
D'autre part, on observe une création d'emplois industriels liée à des IDE étrangers: IDF, Rhône Alpes, Aquitaine, Midi-Pyrénées, PACA. Le territoire français est donc encore attractif pour les entreprises.
B. Comment aménager des espaces productifs français mondialisés?
– Crise des régions industrielles traditionnelles et des espaces de déconcentration des années 70 (Normandie, Picardie). L'emploi industriel y est en déclin fort. De nombreuses régions comme NPDC se tournent vers des activités tertiaires (logistique par ex).
– Malgré un emploi industriel proportionnellement faible, l'IDF reste la première région industrielle française, suivie par Rhône Alpes, avec des industries très diversifiées
– Les axes de transport (Basse-Seine, couloir rhodanien) et les ZIP accueillent des industries de base travaillant des matières premières importées (Chimie et sidérurgie lourdes par ex).
– L'ouverture européenne et mondiale valorise les interfaces frontalières proches de la mégalopole européenne (ex: Alsace, NPDC dans une moindre mesure) et des régions aux métropoles dynamiques et attractives: IDF, Rhône Alpes, PACA, Midi-Pyrénées qui attirent les IDE.
– Les activités innovantes sont polarisées par Paris et les métropoles régionales et notamment celle de l'Ouest et du Sud (Effet Sun Belt) : Présence de technopôles (Espace productif spécialisé dans la haute technologie associant industrie de pointe et recherche), de pôles de compétitivité.
On peut en conclure que la mondialisation valorise les espaces productifs les mieux insérés dans les flux mondiaux: grandes métropoles (Métropolisation), littoraux (Littoralisation), interfaces frontalières.
L'innovation est devenue un paramètre essentiel de localisation des activités industrielles dans les pays développés. Si le coût de la main d'œuvre y est élevé, son niveau de formation est important. La présence d'institutions de formation et de recherche (Université, grandes écoles, laboratoires publics ou privés, centre R&D des grandes entreprises) permet une grande capacité d'innovation. Les politiques d'aménagement des territoires valorisent, depuis les années 2000, cette capacité à innover censée accroître la compétitivité des espaces productifs français.
Le label « pôle de compétitivité » désigne un partenariat entre entreprises, unité de formation et de recherche publiques ou privées, autour d'un projet commun au caractère innovant. Ce partenariat s'insère dans un espace donné, pour faciliter les contacts entre les différents partenaires.
La géographie des pôles de compétitivité reflète les spécialités industrielles traditionnelles dont on veut développer le caractère innovant: textile du Nord, mécanique de St Etienne, céramique de Limoges, activités agroalimentaires de
Picardie... Toutefois, on note la présence de pôles axés sur des activités très innovantes: nanotechnologies, TIC, santé... qui sont fréquemment concentrés dans les grandes métropoles régionales.
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