mardi 10 janvier 2012

10 janvier 1929 : Premières aventures de Tintin


L'illustrateur Georges Rémi alias Hergé, publie dans le supplément du quotidien bruxellois "Le vingtième siècle", sa nouvelle bande dessinée: "Tintin au pays des soviets".
Cette première aventure est une critique virulente du régime bolchevique et communiste. Il s’agit d’une œuvre à part dans l’univers des Aventures de Tintin. Cette histoire sera la seule à rester dans son format original, en noir et blanc, et ne fera pas l’objet de diverses adaptations, contrairement aux autres Aventures de Tintin.
La trame de l’histoire se compose essentiellement d’innombrables péripéties dans lesquelles Tintin et Milou doivent se tirer de danger, entrecoupées de scènes ouvertement anticommunistes. Au temps de l’URSS de Staline, le reporter Tintin et son fox-terrier Milou sont envoyés à Moscou par Le Petit Vingtième afin d'y effectuer un reportage. Informés de son départ et des raisons de sa venue, les Soviets ont dépêché un agent secret à bord du même train qu’eux. Alors que le train passe par l’Allemagne, il le fait exploser, afin de tuer Tintin. Ce dernier échappe à la mort, mais est accusé de l’attentat par les autorités allemandes et emprisonné. Il réussit néanmoins à s'enfuir et poursuit son voyage jusqu’en URSS. Lorsqu'il arrive sur les territoires de l’Union soviétique, il est immédiatement traqué par le Guépéou, qui tente de l’arrêter ou de l’éliminer à plusieurs reprises. Lorsqu’il arrive à Moscou, devenu un « bourbier infect », Tintin constate que les dirigeants soviétiques forcent ses habitants au communisme, et que seuls les communistes parviennent à se sortir de la misère. Tintin s’engage dans l’Armée soviétique pour mieux en comprendre les manœuvres. Il s’enrôle au moment où son régiment s'apprête à dérober le blé des koulaks, les paysans riches, à des fins de propagande. Tintin réussit à cacher le blé mais est condamné à mort pour insubordination. En s’échappant, il s’enfonce dans les régions polaires, où le Guépéou envoie de nouveaux agents à sa poursuite. Les péripéties se succèdent : Tintin entre dans une cabane hantée, qui s’avère être un repaire secret. Puis il s’enfuit en avion et revient malencontreusement en Allemagne, à l'aéroport de Tempelhof. Il est à nouveau repris par le Guépéou, mais est finalement sauvé par Milou. À l’auberge où il séjourne ensuite, un agent du Guépéou parvient presque à le capturer, mais Tintin le fait arrêter. Lorsqu’il réessaie de retourner en Union soviétique, estimant ne pas avoir recueilli assez d’informations, sa voiture dérape et il est projeté par une fenêtre dans un train qui les reconduit à Bruxelles, où ils sont accueillis en héros.
Le 10 janvier 1929, Hergé crée, sur commande de l'abbé Wallez, propriétaire du journal Le Vingtième Siècle, le personnage de Tintin pour le supplément jeunesse Le Petit Vingtième. C'est l'abbé Norbert Wallez, directeur du Vingtième Siècle, qui a l'idée d'inventer un personnage qui pourra montrer aux jeunes Belges la situation en URSS. Il confie ce projet à Hergé, rédacteur en chef du Petit Vingtième. C'est ainsi que naît Tintin. L'abbé Wallez, compte sur ce reportage pour dénoncer les méfaits du communisme. Ainsi, Hergé joue avec la prétendue bonne santé économique de l'Union : le héros Tintin visitant une usine s'aperçoit qu'elle n'est en fait qu'un simple décor. Il découvre également qu'on ne distribue pas de pain aux jeunes enfants non communistes, et que le gouvernement détourne les récoltes des paysans à des fins de propagande à l'étranger. Il existe aussi une scène où trois communistes s'adressent à un rassemblement de personnes pour procéder à un « vote » entre une liste communiste et deux listes non communistes. Les trois communistes demandent à ceux qui sont contre la liste communiste de lever la main, le tout en braquant leurs revolvers sur la foule. Personne n'osant lever la main, la liste communiste est donc élue à l'unanimité. Pour créer Tintin au pays des Soviets, Hergé n'a pas eu le loisir de visiter le pays dans lequel Tintin était envoyé, ni de s'inspirer d'une documentation abondante. Pratiquement tous les éléments que contient cet épisode furent fournis par Moscou sans voiles, écrit par Joseph Douillet, ancien consul de Belgique en Russie, à Rostov-sur-le-Don. Dans son ouvrage, Douillet attaque vivement le communisme et le gouvernement soviétique ; Tintin au pays des Soviets est en quelque sorte la mise en BD de Moscou sans voiles, qui constituait sa principale source documentaire.
Tintin au pays des Soviets, publié initialement avant-guerre à 5 000 exemplaires, fut le seul des albums à ne pas se trouver repris par Casterman, selon la volonté d'Hergé. L'album devint vite introuvable et les collectionneurs étaient évidemment prêts à payer très cher pour en avoir un exemplaire. Aussi, des contrefaçons virent-elles le jour. Ce n'est qu'en 1973, que l'album se trouva à nouveau publié sous la forme d'un volume des Archives Hergé. En 1981, pour contrer de nouvelles versions pirates, Tintin au pays des Soviets fut réédité sous forme d'un véritable fac-similé. Pour les 70 ans de Tintin, Casterman, avec l'autorisation de la Fondation Hergé, publia Tintin au pays des Soviets, toujours en noir et blanc, sous la même forme que les autres albums, contre la volonté d'Hergé qui voulait que le premier album de Tintin reste en dehors de la véritable série. Cet album n'a jamais été adapté en dessin animé.

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