Budapest se soulève contre l'URSS qui occupe le pays depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les Hongrois réclament le retour à la présidence du communiste modéré Imre Nagy. Les Soviétiques accepteront. Mais le nouvel homme fort de la Hongrie insufflera un élan démocratique à tout le pays et il ne tardera pas à prôner la séparation avec l'URSS. Les troupes soviétiques envahiront Budapest dès le 4 novembre pour mettre fin à l'insurrection hongroise. La rébellion fera 25 000 victimes et Imre Nagy sera exécuté en juin 1958.
L'insurrection de Budapest désigne la révolte nationale spontanée contre la République populaire de Hongrie et ses politiques imposées par l'Union Soviétique qui dura du 23 octobre au 10 novembre 1956. La révolte commença par une manifestation étudiante qui rassembla des milliers de personnes alors qu'elle progressait dans le centre-ville de Budapest vers le parlement hongrois. Une délégation étudiante entrée dans le bâtiment de la radio nationale afin de diffuser ses revendications fut arrêtée. Lorsque leur libération fut demandée par la foule, la police secrète (ÁVH) ouvrit le feu depuis le bâtiment. Les nouvelles se répandirent rapidement et des émeutes éclatèrent dans toute la capitale. La révolte s'étendit rapidement en Hongrie et entraina la chute du gouvernement. Des milliers de personnes s'organisèrent en milices pour affronter l'Autorité de protection de l'État (ÁVH) et les troupes soviétiques. Les communistes pro-soviétiques et les membres de l'ÁVH étaient souvent exécutés ou emprisonnés tandis que les prisonniers politiques étaient libérés et armés. Des conseils improvisés luttèrent contre le contrôle municipal du Parti des travailleurs hongrois au pouvoir et demandèrent des changements politiques. Le nouveau gouvernement dissout formellement l'ÁVH, déclara son intention de se retirer du Pacte de Varsovie et promit d'organiser des élections libres. À la fin du mois d'octobre, les combats avaient pratiquement cessé et une certaine normalité était revenue. Après avoir annoncé sa volonté de négocier un retrait des forces soviétiques, le Politburo changea d'avis et décida d'écraser la révolution. Le 4 novembre, une importante armée soviétique envahit Budapest et les autres régions du pays. La résistance hongroise continua jusqu'au 10 novembre. Plus de 2 500 hongrois et 700 soviétiques furent tués lors du conflit et 200 000 hongrois fuirent en tant que réfugiés. Les arrestations se poursuivirent durant plusieurs mois et en janvier 1957, le nouveau gouvernement pro-soviétique avait supprimé toute opposition publique. Les actions soviétiques furent critiquées par les marxistes occidentaux et renforcèrent l'emprise soviétique sur l'Europe centrale. Le débat public sur cet événement fut interdit en Hongrie durant plus de 30 ans mais avec le dégel des années 1980, il fit l'objet d'intenses études et débats.
En 1992, le président russe Boris Eltsine présenta ses excuses au nom de la Russie pour la répression de la révolte en Hongrie devant le parlement hongrois. Le 13 février 2006, le département d'État des États-Unis commémora le cinquantième anniversaire de la révolte de 1956. La secrétaire d'état Condoleezza Rice commenta les contributions faites aux États-Unis et dans les autres pays par les réfugiés hongrois de même que le rôle de la Hongrie dans la réunification allemande lorsqu'elle accueillit les allemands de l'est victimes des manifestations contre le pouvoir communiste. Le président des États-Unis George W. Bush se rendit également à Budapest le 22 juin 2006. Le 16 juin 1989, le 30e anniversaire de son exécution, la dépouille d'Imre Nagy fut « réenterrée » avec tous les honneurs. La République de Hongrie fut proclamée le 23 octobre 1989, 33 ans après la révolte et le 23 octobre est maintenant la fête nationale de la Hongrie.
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