Le sénat français ratifie le traité de paix du 11 novembre, un an après sa signature. La censure préventive qui avait été instaurée par le ministère de la Guerre le 4 août 1914, est levée.
La diffusion d'une contestation et d'une volonté pacifiste issue de la lassitude engagent une partie des populations des pays belligérants à souhaiter la paix. Alors, afin de préserver un espoir de victoire, les gouvernements entretiennent tout au long du conflit un système de censure. Les nouvelles officielles, que l’on peut lire dans les journaux, ne reflètent parfois qu’une maigre part de vérité. La moindre victoire est une grande gloire, la moindre défaite passée sous silence et l’ennemi est constamment décrit avec un barbarisme inouï. Il faut conserver dans les esprits le courage et la confiance nécessaires à la victoire. Laisser l’information sans contrôle, c’est prendre un risque grave, laisser le peuple sous l’influence d’idées dangereuses pour l’époque (pacifisme, révolution), c’est faire naître une situation qui peut nuire au pays et profiter à l'ennemi. La censure passe par le filtrage des lettres des soldats, les mieux placés pour décrire la réalité de la guerre. Tout propos contraire à la politique de l’Etat n’arrivera pas à destination, toute volonté pacifiste ou toute description horrifiée des souffrances quotidiennes sont réduites au silence.
La propagande : La propagande doit faire comprendre à la population que la France se bat pour le droit, elle participe à la lutte du bien contre le mal, les pays alliés participent à la défense de l'humanité et de la civilisation. Les slogans, l'affichage ou les comptes rendus optimistes des bulletins officiels des armées ne peuvent évidamment que suciter des comportements patriotiques. L'affiche française la plus célébre est "On les aura !". Elle représente un soldat qui incite les autres à le suivre pour terrasser l'ennemi. C'est l'affiche du 2éme emprunt de la défense nationale en 1916. Il y a eu aussi une grande mobilisation sur la destruction d'édifices religieux par les allemands. La France en 1914 est un pays rural par opposition à l'Allemagne pays industriel. La propagande s'attache à la défense du sol, de la terre, valeurs que le paysan connait, travaille tous les jours et qu'il est enclin à défendre quoi qu'il arrive. Cette terre lui colle aux pieds. La propagande joue pleinement son rôle quand elle l'invite à défendre farouchement la terre qui est son outil de travail. La propagande va aussi jouer son rôle après le sacrifice de Verdun, l'échec de l'offensive du chemin des Dames en 1917, et le contre-coup de la révolution russe. Elle va s'employer à fortifier le sentiment national et insister sur le péril encouru par la nation. Le premier principe de la propagande est que l'armée française est meilleure que l'armée allemande. Et que l'ennemi est inconscient de s'attaquer à nous. Son second principe est que la guerre n'est pas meurtrière ou plus exactement n'est meurtrière que pour l'ennemi. Il était de règle de considérer les pertes de l'adversaire comme très supérieures aux nôtres. Il suffisait pour tranquilliser le peuple d'affirmer "pertes minimes", peu importantes", donc mamans dormaient tranquilles. Son troisième principe est que les mots ne signifient pas la même chose suivant qu'il s'agit des amis ou des ennemis. Lorsque nous prenons deux lignes de tranchées c'est un succé puisque nous avons avancé mais si l'ennemi prend deux lignes de tranchées c'est un échec puisque il n'a pas percé. Le quatrième principe est que l'ennemi est capable de toutes les turpitudes et qu'il a tous les vices alors que la vertu règne dans nos rangs. La propagande poussée à l'extrême conduit au bourrage de crâne. Un autre objectif de la propagande alliée est de rassurer les pays étrangers, encore neutre, et en s'adressant à leurs opinions publiques, de les obliger d'une manière ou d'une autre à se prononcer pour le bon camp et même à s'engager dans la lutte.
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