vendredi 7 février 2014

GERER LES RESSOURCES TERRESTRES




 

 
 NOURRIR LES HOMMES



 

 
Peut-on nourrir une population croissante en tenant compte des aspects socio-économiques, environnementaux et des modes durables de développement ?

 

 


Introduction : Le Brésil, succès et revers de l’agriculture productiviste


A. La réussite agricole du Brésil


1. En 1980, le Brésil est un pays agricole qui se développe avec 30% de la population active travaillant dans l’agriculture, des exportations limitées et 1 Brésilien sur 6 qui souffre de la faim. On parle d’insécurité alimentaire (Satisfaction des besoins alimentaires d’une population n’est pas assurée). En 2008, les exportations agricoles ont été multipliées par 5,5, alors qu’il y a 3 fois moins d’agriculteurs. Le nombre des mal-nourris a été divisé par 3, alors que celui des obèses a triplé.


2. L’excédent commercial a été multiplié par 6 entre 1980 et 2008, avec une progression lente et saccadée entre 1980 et 2000, puis une très forte progression.


3. La modernisation de l’agriculture s’est appuyée sur trois facteurs principaux :

- La conquête pionnière de terres nouvelles (Front pionnier)

- L’urbanisation précoce et rapide du pays qui a très tôt intégré l’agriculture aux marchés mondiaux, impulsé la modernisation et la hausse des rendements. C’est une agriculture intensive (Forte mécanisation, forts moyens financiers et peu de main d’œuvre Opposée à Extensive) et productive (Production importante par rapport aux moyens engagés)

- Politique spécifique favorisant l’intensification (Crédits aux agriculteurs, formations…)


4. Immensité du champ cultivé, rectitude des semis de soja, 25 moissonneuses sont les signes d’une agriculture moderne.


5. Le Brésil est présenté comme une ferme qui peut nourrir le monde, compte tenu des performances et des potentialités du pays. L’auteur souligne cependant les atteintes à l’environnement et les inégalités sociales.



B. Les excès de l’agriculture productiviste




6. Entre 1960 et 1970, l’évolution a été relativement lente avec6 millions d’hectares défrichés (21% de gain de SAU, Surface Agricole Utile). La conquête pionnière s’accélère dans la décennie 1970/1980 (15 millions d’hectares, + 44% de SAU). Ralentissement dans les années 1980/1990 (3 millions d’hectares, + 6% de SAU), puis reprise considérable dans les 2 décennies suivantes 25 millions d’hectare, + 87% de SAU entre 1990 et 2008


7. Les régions les plus touchées par la conquête de nouvelles terres ont été le Mato Grosso et les régions du Nordeste où les zones d’élevage traditionnel extensif ont été converties vers une agriculture exportatrice moderne. L’Amazonie est la 2nde région impliquée avec le développement des grandes exploitations mais aussi une petite agriculture vivrière (Polyculture permettant à la famille de se nourrir)


8. La petite agriculture familiale du Brésil fait figure de laissé pour compte. 53% du total des exploitations mais seulement 3% des terres et des conditions de travail difficiles. Cette agriculture n’a pas bénéficié des politiques de développement.


9. L’agriculture familiale se concentre principalement dans le Nordeste du pays où elle est ancienne et dans les zones défrichées de l’Amazonie depuis les années 1970.

10. L’agriculture pionnière en Amazonie se partage entre les grandes exploitations exportatrices, produisant du soja et de la viande principalement, qui défrichent de vastes périmètres de forêts et de petites exploitations familiales où les paysans défrichent des parcelles destinées aux productions vivrières qui nourrissent la famille.


11. L’environnement est menacé principalement du fait de la déforestation qui a concerné 31 000 km² par an (Superficie de la Belgique) entre 1990 et 2000 et s’est poursuivie à un rythme de 23 000 km² par an entre 2000 et 2005. Le texte 11 précise que la mise en culture des espaces défrichés aboutit à une dégradation des sols.


12. Le programme Floagri concerne les familles pratiquant la petite agriculture vivrière dans la forêt amazonienne. Il relève du développement durable car il va rendre durable une agriculture qui ne l’était pas en fixant les populations sur des terres qu’elles abandonnaient auparavant lorsque les sols étaient trop dégradés.




 



Synthèse



Avantages
Inconvénients
- Sécurité alimentaire du pays assuré en grande partie (Problème des paysans sans terres)
- Exportation de nombreux produits agricoles dont la viande, le sucre, le café, le soja ou la banane
- Ressources importantes pour le pays : 1er excédent agroalimentaire mondial
- Le Brésil est devenu une puissance agroalimentaire de 1er plan et concurrence les géants du Nord tout en ayant encore un gros potentiel de développement
- Coût environnemental : Près de 50 millions d’hectares défrichés dans le pays depuis 1960 (500 000 km²), déforestation rapide en Amazonie et dans le Mato Grosso, dégradation des terres cultivées
- Coût social : Le partage des terres très inégal favorise les très grandes propriétés exportatrices et la petite paysannerie n’a pas profité des politiques de développement.
L’agriculture vivrière familiale a été sacrifiée mais peut tirer parti des programmes de développement durable






 





II. Des Hommes mieux nourris mais de profondes inégalités Nord/Sud : Comment faire face au défi alimentaire mondial ?

La nourriture n'a jamais été aussi abondante .En théorie, elle est suffisante pour nourrir tout le monde. La ration quotidienne moyenne est de 2500 kilocalories par hab. pour permettre de couvrir les besoins élémentaires.

De fortes inégalités existent entre le nord et le sud. L'accroissement de la pop mondiale, l'augmentation des besoins alimentaires, la faiblesse des revenus, les conditions climatiques engendrent malnutrition (Ration alimentaire qui n’apporte pas les nutriments nécessaires) et sous-nutrition (Notion quantitative, c'est un déficit de ration quotidienne de nourriture en kilocalories, dont dispose l'individu. Un adulte doit avoir 2500 kilocalorie/jour pour ne pas être sous nourri.). On constate que la sous-alimentation concerne les PMA avec l'Afrique subsaharienne, les pays émergents et aussi les PI, soit 1 milliard de personnes. On compte 2 milliards d'individus ayant une ration alimentaire incomplète et 1 milliard d'humains en excès de calories (Suralimentation) dont 400 millions d'obèses comme aux EU, en France.

























 
III. Quels modèles agricoles pour assurer la sécurité alimentaire aujourd’hui et demain ?


A. Les agricultures vivrières pour nourrir les Hommes


1. Les agricultures vivrières dans les pays Sud




C'est une agriculture extensive et peu productive qui ne nourrit que la famille ou un village. S'il y a des surplus, ils sont vendus sur le marché local.

Elle concerne l'Afrique subsaharienne, le Nordeste brésilien, l'Asie centrale. Divers programmes d'aide ont permis des progrès: irrigation, semences, mais la sécurité alimentaire n'est pas atteinte.




 
2. Intensification agricole et conquête de nouvelles terres dans le Sud


a) Le système intensif : L’augmentation des rendements


Dans tous les pays du monde, la solution choisie fut la Révolution verte. C'est une agriculture intensive mais caractérisée par les Variétés à Hauts Rendements c’est à dire des semences améliorées permettant d'accroître les rendements de chaque plante.


Cette agriculture est destinée au marché mondial mais à l'origine pour faire disparaître les famines dans les PED, comme en Inde en 1966 avec le riz ou le café -canne à sucre comme au Brésil Les conséquences sont mitigées : Forte augmentation des rendements, aujourd’hui en stagnation / Disparition des petits propriétaires terriens + endettement/ Epuisement des sols + augmentation des dépenses financières / Diminution des rendements / Diversification alimentaire par la classe moyenne + nécessite pour régénérer les sols par la polyculture




b) La solution extensive


C'est l'augmentation des terres cultivées/ fronts pionniers comme au Brésil avec l'Amazonie ou l'Indonésie. Mais ces terres sont peu fertiles, demandent beaucoup de moyens financiers, sont surtout pour les grands propriétaires et laissant ainsi les populations les plus pauvres en difficulté.



B. Les agricultures productivistes du Nord ont montré leurs limites



C'est l'agriculture intensive ou un élevage intensif avec une forte spécialisation des régions: Ex: Elevage porcin en Bretagne ou de bovins aux EU. Cet élevage et agriculture intensifs sont intégrés à la filière agro-industrielle ou agrobusiness.

Ces firmes nationales ou multinationales sont des industries qui fournissent le matériel, les semences, engrais, produits phytosanitaires et les aliments pour le bétail. Elle assure aussi la transformation des produits agricoles dans une filière donc les produits alimentaires st diversifiés (Surgelés-lyophilisés- déshydratés comme le café, plats préparés….)

Cette intégration permet de nouveaux débouchés à l'agriculteur ms il est de plus en + dépendant: Ex: L’Inde. L’Agroalimentaire impose les produits alimentaires pour la volaille, détermine le prix de vente et le calendrier de production.

Ces élevages intensifs ont montré leurs limites, voire leur dangerosité vis-à-vis de l'homme :

- A cause des problèmes écologiques: déforestation au Brésil, érosion (Usure des sols en surface par l'eau de ruissellement, glissement de terrains) des sols, pollution des nappes phréatiques et développement des algues vertes en Bretagne par exemple.

- Des problèmes sanitaires: ESB ou vache folle, grippe porcine transmissibles à l'homme, grippe aviaire




Il existe différents modes de production qu'il est difficile de faire cohabiter. Mais qui semblent répondre au plus grand nombre.




 
IV. Comment concilier production, équité sociale (Consommateurs et producteurs) et préservation des ressources indispensables aux cultures ?





Les agricultures durables ont pour ambition d'être moins sélectives sur le plan social car les techniques peuvent être mises en œuvre sur de petites exploitations, où il y a une forte marge de rendements.


Elle protège durablement donc dans le temps, l'environnement mais peuvent réduire les inégalités sociales. La mise en place est très inégale à cause de la résistance de certains Etats.



- L'agriculture raisonnée ou éco-agriculture est une agriculture écologiquement intensive c’est à dire à préserver les ressources indispensables aux cultures (eau-sol-biodiversité), en réduisant les produits phytosanitaires et en étudiant les agro systèmes locaux.

L’agriculture bio interdit presque tous produits industriels mais les productions sont faibles et les produits sont chers.



- Les OGM sont autorisés dans de nombreux pays et à des % infimes en Europe. Leurs risques sanitaires, environnementaux et le pouvoir des grandes firmes comme Monsanto + filiales sur leurs semences rendent méfiants sur leur utilisation.



- Le commerce équitable est un commerce qui garantit aux producteurs des pays Sud un revenu correct même si celui-ci fait l'objet de cotation en bourse!


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